Tebboune ordonne leur résiliation «immédiate»

Contrats signés avec des firmes étrangères

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, dans une instruction adressée, dimanche soir, au Gouvernement et aux responsables de trois entreprises publiques et privées «la résiliation immédiate des contrats signés avec des partenaires étrangers (marocains) contraires aux intérêts de l’Algérie».

Il s’agit des deux compagnies d’assurances publiques (SAA et CAAR) ainsi que de l’opérateur téléphonique semi-public Djezzy. Ils ont été sommés par l’instruction présidentielle de «mettre fin à ces contrats». Un ultimatum de 10 jours est accordé aux responsables de ces trois entreprises nationales pour «rompre les effets de ces contrats sur-le-champ», selon les informations relayées par des médias nationaux, reprises, aussi, par la presse étrangère. «Partant de ce constat, et eu égard aux effets négatifs de ces pratiques qui ont tendance à se généraliser, j’instruis tous les responsables concernés des entreprises nationales à l’effet de mettre un terme à ce type de rapports dans un délai maximum de 10 jours et de faire preuve, à l’avenir, de plus de responsabilités et de circonspection dans leurs relations avec leurs partenaires étrangers en veillant, en toutes circonstances, à la préservation des intérêts supérieurs de l’Etat», a précisé l’instruction dans laquelle le chef de l’Etat a enjoint au «ministre des Finances de bloquer toutes les transactions financières entre toutes les parties signataires ainsi que le transfert des bénéfices de ce type de contrats à l’étranger».
Il a accordé un délai de 10 jours aux responsables de ces trois entreprises pour la dissolution immédiate de «ces contrats contraires à l’intérêt de l’Algérie». Il a qualifié les partenaires étrangers d’«hostiles aux intérêts du pays», mettant en garde contre le non-respect de cette injonction qui pourrait avoir de lourdes conséquences. «Le non-respect de l’injonction sera alors considéré comme une trahison et une complicité, dont les auteurs seront punis», a-t-il averti dans son instruction, expliquant que «ces relations, engagées sans concertation, se traduisent, on peut s’en douter, par la mise à la disposition d’entités étrangères de données et d’informations sensibles qui peuvent porter atteinte aux intérêts vitaux de notre pays et à sa sécurité». Le Président Tebboune a donné un ordre formel à exécuter sur-le-champ sous menace de sanction.
Les signataires algériens de ces contrats risquent de graves sanctions pénales et «pourraient être accusés de crime de trahison des intérêts nationaux et d’intelligence avec des puissances étrangères portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation». Une atteinte à la souveraineté nationale. Selon les médias nationaux, cette instruction «fait état de rapports» qui épinglent les trois opérateurs économiques sus-cités qui ont «procédé à la signature sans concertations et excessive de contrats avec des entités étrangères, sans considération des intérêts économiques et stratégiques du pays».
Le rapport fait état de «contrats signés avec des firmes marocaines», précise le même document, précisant que les compagnies d’assurance «( CAAR et SAA) sont en relation avec des entreprises marocaines ainsi que l’opérateur de téléphonie Djezzy qui a confié son plan média à des sociétés proches de lobbies étrangers anti-algériens», ont souligné les médias, qui se sont référés au même document présidentiel qui a expliqué que «ce genre de contrats, souvent injustifiés, ont donné lieu à des sorties de devises, alors que les prestations confiées aux étrangers peuvent être assurées localement».
Samira Takharboucht