La normalisation avec l’entité sioniste, une participation effective dans les crimes de l’occupant sioniste

AMDHOM

L’Association marocaine de défense des droits de l’homme au Maroc (AMDHOM) a estimé que la normalisation avec l’entité sioniste «est comme une participation effective avec l’usurpateur sioniste dans ses crimes perpétrés contre les Palestiniens», appelant «les régimes arabes normalisateurs à revoir leurs décisions et à rompre toutes les relations économiques, politiques et culturelles avec cet entité sioniste».

Selon des rapports médiatiques marocains, L’AMDHOM a appelé dimanche la communauté internationale et l’Organisation des Nations unies (ONU) à intervenir immédiatement pour mettre fin à l’agression sioniste contre le peuple palestinien et considérer la Palestine comme zone sinistrée nécessitant des aides, exprimant sa condamnation des bombardements menés par la puissance occupante ciblant les bâtiments résidentiels, les infrastructures et les installations vitales, en flagrante violation de l’éthique de la guerre et des lois internationales. L’AMDHOM a également dénoncé «l’intervention brutale et injustifiée» des différentes forces de l’ordre pour disperser les deux sit-in de solidarité avec la cause palestinienne tenus le lundi 10 mai en cours à Rabat et Casablanca, appelant les autorités marocaines à respecter le droit de la manifestation pacifique. Elle a en outre tenu l’Administration américaine et ses conspirateurs contre la cause palestinienne pour responsables de la décision de guerre, saluant en revanche le large élan de solidarité enclenché par les peuples épris de liberté avec le peuple palestinien sans défense pour s’opposer à cette guerre sale et inique.

Sultana Khiya impute à la communauté internationale les violations de l’occupant marocain
La présidente de la Ligue sahraouie pour la défense des droits de l’Homme et la Protection des richesses naturelles, Sultana Sidi Brahim Khiya a imputé à la communauté internationale la responsabilité des graves violations à son encontre de la part de l’occupant marocain qui l’assiège obligatoirement dans la ville de Boujdour occupée. Dans un message adressé à nombre d’organismes et instances onusiens des droits de l’homme, illustré par des photos, la militante a passé en revue les violations auxquelles sont exposées sa famille et elle depuis le premier jour de leur assignation à résidence, en signe de représaille suite à ses positions politiques et son combat sur le terrain en faveur de la liberté du peuple sahraoui. Dans un message antérieur, Sultana Khira avait attiré l’attention des instances internationales sur les actes qu’elle subit ainsi que sa famille en l’absence d’une quelconque protection ni responsabilisation de l’occupant marocain sur ses crimes ou violences à l’encontre du peuple sahraoui.
Le vécu de la famille de Khiya ressemble, selon la même source, incontestablement à un véritable terrorisme ou à un crime contre l’humanité, notamment depuis le retour du combat armée depuis le 13 novembre dernier. La violation de notre dignité est contraire au contenu des textes réglementaires, pour ne citer que les Accords de Genève N 4 -article 27-, le protocole additionnel N 1 -article 76-, et N 2 -article 4- ou encore les lois convenues appliquées dans les conflits armés. Ces violations placent, de facto, la communauté internationale devant sa vraie force de protéger les victimes et poursuivre les auteurs des crimes, a confié la militante sahraouie. A défaut, ce serait un échec pour l’ensemble des organismes concernés et, partant, un début de scénarios très inquiétants incompatibles avec le rôle de l’ONU dans la préservation de la paix et la sécurité. Le Bureau permanent du Secrétariat national du Front Polisario a appelé l’Union africaine (UA) à la mise en œuvre de ses résolutions concernant le conflit entre la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le royaume du Maroc, notamment celles issues de la dernière réunion du conseil de la paix et de la sécurité de l’UA (CPS).
L’UA avait placé, dans sa réunion mars dernier, la question sahraouie dans son véritable contexte de décolonisation, insistant à ce que le CPS s’acquitte de son mandat sur le conflit du Sahara occidental, conformément aux dispositions pertinentes du Protocole et aux décisions pertinentes de la Conférence, en examinant la situation au Sahara occidental le cas échéant, au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement. Le Front Polisario avait appelé, samedi lors de la réunion du bureau permanent du Secrétariat national, la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples à assumer ses responsabilités concernant les crimes contre l’humanité, la répression, et les violations des droits de l’homme dont set victime le peuple sahraoui. Le Bureau permanent qui a passé en revue les derniers développements régionaux et continentaux, a salué la position algérienne indéfectible en faveur du peuple sahraoui en toute circonstance. Par ailleurs, le Bureau permanent a affiché «la solidarité du peuple sahraoui avec le peuple palestinien frère qui subit une campagne barbare ciblant les lieux de culte, en sus des massacres et la confiscation des terres».
Les unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont mené, samedi et dimanche, de nouvelles attaques ayant ciblé les positions des forces de l’occupant marocain dans des endroits distincts le long du mur de la honte, a indiqué le ministère sahraoui de la Défense dans son communiqué militaire N 186. Selon la même source, rapporte l’Agence sahraouie SPS, «les unités de l’APLS ont bombardé samedi les positions des forces d’occupation dans la région de T’nouchad, de Rous Laktitira, et d’Arbib Laaked au secteur Mehbès et la région de Fedret Tichat au secteur de Fersia, ainsi que la région Cherk Taouerta au secteur Guelta». Pour la journée de dimanche, ajoute le communiqué, les unités de l’APLS ont mené un bombardement visant les forces d’occupation dans les zones de Ross Essabti, Laâkad et Akrara El Fersik au secteur Mehbès. Des colonnes de fumées ont été aperçues depuis la position ciblée.

Mobilisation pro-palestinienne dans plusieurs villes au Maroc
Plusieurs rassemblements ont eu lieu dimanche à travers le Maroc en soutien aux Palestiniens bombardés par l’armée de l’occupant sioniste dans la bande de Ghaza, les manifestants dénonçant par ailleurs la récente normalisation des relations entre leur pays et l’entité sioniste. A Rabat, près d’un millier de manifestants se sont rassemblés dans le centre-ville pour condamner «les violences perpétrées par l’entité sioniste contre les Palestiniens» et le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et l’entité sioniste , ont rapporté des médias. Brandissant des drapeaux palestiniens, les manifestants ont scandé : «Palestine libre, sionistes dégagez» ou encore «Le peuple veut la chute de la normalisation». Des drapeaux de l’entité sioniste ont aussi été brulés. Mêmes échos dans plusieurs villes marocaines, notamment dans les capitales économique Casablanca et touristique Marrakech, où des manifestants ont appelé à «la libération de la Palestine» et à «l’abolition de la normalisation», d’après des vidéos diffusées en direct sur les réseaux sociaux. Au moins 192 personnes, dont 58 enfants, sont mortes depuis lundi dans la bande de Ghaza, bombardée par l’armée de l’occupant sioniste.

Une démarche extrêmement dangereuse
Le Maroc, en normalisant ses relations avec l’entité sioniste en échange de la reconnaissance de sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental a fait quelque chose d’«extrêmement dangereux», a assuré, Pierre Galand, président de la Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO) au journal algérien, La Patrie News. «A mon avis, ce qu’a fait (le roi du Maroc) est extrêmement dangereux (…) Le roi et le gouvernement du Maroc ont mis le pied dans un terrain extrêmement miné», a-t-il soutenu. «Ces derniers sont en train de remettre en cause tous les principes et conceptions qui ont conduit à la construction de l’Union africaine en se servant de la puissance et de l’argent mis à leur disposition par l’Amérique de Monsieur Trump», a-t-il affirmé.
Le 10 décembre dernier, l’ancien président américain, Donald Trump, avait annoncé reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en contrepartie de la normalisation des relations entre le Maroc et entité sioniste, alliée des Etats-Unis. «Cette situation est également très dangereuse pour tous les pays de la région. En effet, je pense que ces accords conclus avec Israël amènent des échanges militaires et stratégiques qui n’ont rien à voir avec la stabilité de la région». Pierre Galand, notera cependant qu’en politique, rien n’est jamais définitif. «C’est là que nous devrons être attentifs en mobilisant le plus grand nombre de sénateurs et de parlementaires américains au sein du Sénat et du Congrès afin que cette question revienne devant de la commission des affaires étrangères.
Il faut que la déclaration de Monsieur Trump soit dénoncée au sein de cette commission», a-t-il affirmé signalant que «ce n’est qu’après cette dénonciation que Monsieur Biden aura les mains libres pour faire reprendre à son pays sa place naturelle au sein du concert des nations, en acceptant les règles qui déterminent les relations entre les pays, à commencer par le droit à l’autodétermination de tous les peuples». Le président de l’EUCOCO a critiqué, par ailleurs, la France rappelant que «c’est elle (…) qui a de tout temps donné voix, et ouvert la voie, aux aspirations marocaines en matière d’occupation coloniale et illégale du territoire sahraoui». Pour Galand, «la France doit maintenant se rendre compte qu’en ayant tergiversé, et fait perdurer cette espèce d’attentisme en faveur du Maroc, a permis à Monsieur Trump d’arriver à l’étape finale. Il s’agit d’une étape complètement folle, selon laquelle il pourrait vendre le Sahara Occidental au Maroc, alors qu’il n’a aucun droit de faire cela».
R. I.