Symbole d’une élégance ancestrale

Costume traditionnel M’zab

Symbole d’élégance et véhiculant fièrement les coutumes et us culturels et patrimoniaux de la région du sud du pays, l’habit traditionnel continue de susciter un engouement et un regain d’intérêt chez les habitants du M’zab, en particulier les jeunes générations.

L’habit traditionnel de la gent masculine, dont la Gandoura assortie d’un chèche ou chéchia aux couleurs blanches, ainsi que les costumes classiques, continuent de séduire les jeunes Ghardaouis, de par leur coupe et la qualité de leur tissu, et ce surtout lors des fêtes et des événements religieux. Face à une forte demande de l’habit traditionnel, de nombreux commerçants s’adonnent à ce type de commerce à travers les différentes rues et ruelles de la capitale du M’zab (Ghardaïa). Pour de nombreux couturiers traditionnels, «les fêtes et autres occasions religieuses sont des périodes de l’année florissantes et propices à la vente d’habits traditionnels qui s’écoulent comme des petits pains».
Ceci illustre remarquablement le fait que les nouvelles générations restent viscéralement attachées aux traditions, aux coutumes et usages ancestraux, très ancrés dans la société du sud du pays en dépit de la mode moderne envahissante. Pour ammi Hadj Abdelaziz, vendeur de costumes traditionnels, les habitants du Sud maintiennent leurs traditions et la demande sur les vêtements traditionnels (Gandoura, Chèche et Chechia, entre autres) connaît une hausse à l’occasion des fêtes, guidée certainement par le climat aride qui incite à porter des vêtements clairs, amples et légers. La mythique place du «Souk» de Ghardaïa prend également goût pour ce type de commerces d’Habit traditionnel, avec des revendeurs itinérants exposant leurs produits (Gandoura), généralement d’importation, qui viennent s’ajouter aux magasins spécialisés dans l’habit traditionnel.
De nombreux tailleurs et ateliers de fabrication d’habit traditionnel, ayant pignon sur rues et ruelles les plus fréquentées, s’attèlent à mettre en valeur la beauté d’un art ancestral du Sud du pays. Alliant modernité et tradition, et beauté et finesse d’un art, déjà bien ancré dans les us et coutumes de la région, ce travail manuel de confection de la Gandoura est l’œuvre d’artisans qui ont hérité un legs traditionnel et esthétique démontrant la beauté de l’habit authentique. Restant fidèle aux origines et à la culture ancestrale et forts de leur esprit de créativité, les artisans et stylistes ne cessent de donner à cet habit traditionnel, particulièrement la Gandoura, une touche de plus en plus moderne en laissant libre cours à leur imagination. Dans la région de Ghardaïa, l’habit traditionnel porté durant les fêtes est presque le même et représente le symbole de la diversité et de la pluralité de ce legs civilisationnel. Il est constitué pour certains de la classique Gandoura blanche en tissu et parfois en laine pure (en hiver), avec ou sans manches et d’un couvre-chef blanc. Il comporte, pour d’autres, une Gandoura blanche et une Chéchia ou un Chèche blanc.

L’habit traditionnel, empreinte d’une culture séculaire
L’habit traditionnel dans la région conserve les empreintes de toute une culture séculaire jalousement préservée et témoigne également d’un savoir-faire ancestral exécuté par les petites mains d’artisans dans leurs petites boutiques et dont la valeur ne cesse de croître.Avec leur tenue traditionnelle, gandouras blanches et chéchia ou Chèche (turban noué avec art), les habitants de Ghardaïa s’empreignent d’une ambiance particulière dans toutes les fêtes et autres événements religieux, qui sont une aubaine pour les artisans spécialisés dans l’artisanat et l’habit traditionnel pour écouler leurs produits. Il n’en demeure pas moins que l’habit traditionnel est fortement menacé aujourd’hui par l’invasion de produits d’origine étrangère, notamment les gandouras made in china et autres pays asiatiques, à bon marché et de mauvaise qualité, a souligné Hadj Brahim, vendeur d’articles d’artisanat. Heureusement qu’il y a encore des inconditionnels connaisseurs du travail artisanal local, qui cassent leur tirelire pour s’offrir des habits traditionnels typiquement de la région et maintenir en vie un art ancestral, a-t-il précisé à l’APS.
R. C.