Un acte barbare et inhumain !

Les victimes ont fait face aux pires sévices, allant du viol à la violence par armes blanches

L’Agression, sauvage, des enseignantes à Bordj Badji Mokhtar, à l’extrêrme-Sud du pays, dans la nuit de lundi à mardi que d’aucuns ont qualifié d’acte barbare et inhumain qui a suscité une grande vague d’indignation, interpelle les consciences.

L’Etat doit sévir pour que plus jamais de tels actes ne se reproduisent. D’autant que cet acte n’est pas le premier. Puisque, à Hassi Messaoud, dans la nuit du 12 au 13 juillet 2001, après le prêche d’un imam, plusieurs centaines d’hommes avaient débarqué, armés, chez des femmes vivant seules dans le bidonville d’El Haïcha, leur faisant subir les pires sévices, les poignardant, les torturant, les violant. Un crime impuni qui encourage la récidive. Alors que plusieurs structures syndicales ont exprimé leur solidarité à ces enseignantes violentées à l’arme blanche et violées, le parquet d’Adrar a annoncé, hier mercredi, l’arrestation de deux suspects, identifiés par les victimes. « L’enquête préliminaire est toujours en cours », a-t-il affirmé dans un communiqué.
« Nous appelons les autorités locales, la direction de l’éducation à protéger les jeunes enseignantes qui se sont déplacées au fin fond de l’Algérie pour enseigner et accomplir ce travail si noble », a réagi avant-hier mardi, Meziane Meriane, le coordinateur national du Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) sur sa page Facebook. Dénonçant un acte ignoble. « Des enseignantes agressées et violées à Bordj Badji Mokhtar dans leurs logements de fonction. Deux d’entre elles, ont été poignardées et se trouvent à l’hôpital, sachant que cet acte n’est pas le premier. Nous suivons avec une attention particulière cet acte ignoble », a-t-il écrit. Pour sa part, le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (Sate) a appelé, avant-hier mardi, les enseignants de Bordj Badji Mokhtar à se mobiliser en faveur de leurs collègues agressées et suppliciées.
Dans un communiqué, le syndicat a appelé les enseignants en fonction dans cette localité de l’extrême-Sud algérien à une grève des cours, à quitter les lieux et à boycotter l’encadrement de tous les examens jusqu’à ce que la lumière soit faite sur cette sinistre affaire, et que ses auteurs soient arrêtés et jetés en prison. De son côté la Coordination des syndicats autonomes de l’Education, qui avait déjà initié en début du mois une grève de trois jours, a appelé, dans la soirée d’avant-hier mardi au boycott des travaux de fin d’année pour dénoncer ce qu’elle qualifie de situation critique que vivent les travailleurs et les fonctionnaires de l’Education.
La Coordination, qui compte pas moins de 13 syndicats, a également annoncé sa décision de boycotter l’Administration scolaire, une action qui sera appuyée le 26 mai par une journée de protestation nationale. « Au terme de cette journée, sera également tranchée définitivement l’option d’un éventuel boycott des examens de fin d’année ». Un groupe d’individus s’était, pour rappel, introduit, dans la nuit de lundi à mardi, dans un logement de fonction qu’occupait neuf enseignantes de l’école primaire à Bordj Badji Mokhtar. L’agression, sauvage, a eu lieu vers deux heures du matin dans la nuit du 17 au 18 mai 2021. Les auteurs, munis d’armes blanches, sont restés sur les lieux, près de deux heures avant de délester les victimes de leur argent et objets personnels, dont des téléphones portables, puis prendre la fuite. Les enseignantes, au nombre de neuf, ont été admises à l’hôpital et placées sous contrôle médical, dont deux dans un état grave, suite à l’agression physique à l’arme blanche.
Rabah Mokhtari