75.000 Palestiniens contraints au déplacement pour fuir les attaques israéliennes

Nations Unies

47.000 Palestiniens ont cherché refuge dans 58 écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), tandis que 28.700 se sont réfugiés auprès de leurs proches dans d’autres régions palestiniennes.

Au moins 75.000 Palestiniens ont été contraints de se déplacer pour fuir les attaques israéliennes contre la Bande de Ghaza, a indiqué jeudi le porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, Jens Lærke. Le responsable a précisé que 47.000 Palestiniens avaient cherché refuge dans 58 écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), tandis que 28.700 avaient cherché refuge auprès de leurs proches dans d’autres régions palestiniennes. Depuis le 13 avril dernier, la situation dans les territoires palestiniens a explosé à la suite des attaques de la police sioniste et les colons à El Qods occupée, en particulier contre la mosquée Al-Aqsa et ses environs, et le quartier «Sheikh Jarrah» (Centre).
La situation a gagné en tension le 10 mai dernier, lorsque l’occupation a lancé une agression au moyen d’avions de combat et d’artillerie lourde contre les Palestiniens dans la Bande de Ghaza, entraînant, jusqu’à jeudi matin, 230 morts, dont 65 enfants et 39 femmes, en plus de 1.710 blessés, selon le ministère palestinien de la Santé dans la Bande de Ghaza. Du côté de la Cisjordanie, 28 Palestiniens, dont 4 enfants, ont été tués, et près de 7 000 autres blessés, y compris dans la ville d’El Qods, lors d’affrontements avec l’armée israélienne, au cours desquels des balles réelles et des bombes lacrymogènes ont été utilisées pour disperser les Palestiniens.

Le Conseil de sécurité est tenu de trouver une solution durable à la question palestinienne
Le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU, l’ambassadeur Sofiane Mimouni, a indiqué mardi à New York que le Conseil de sécurité était dans l’obligation de trouver une solution durable à la question palestinienne, en assumant ses responsabilités historiques et juridiques à cet égard. S’exprimant au cours d’une conférence de presse conjointe avec l’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, M. Mimouni a déclaré de manière non équivoque que les crimes commis par la puissance occupante contre les fidèles de la mosquée Al Aqsa pendant le mois de Ramadhan, son insistance sur l’expulsion des habitants d’El Qods, en particulier à Sheikh Jarrah et Silwan, de leurs maisons, et sa politique de colonisation sont à l’origine de l’escalade de la violence en Palestine. Sofiane Mimouni qui assure la présidence du Groupe arabe à l’ONU, a expliqué que face à l’inertie du Conseil de sécurité et son incapacité à adopter un document sur la répression que subit le peuple palestinien, le Groupe a décidé d’appeler à une réunion d’urgence de l’Assemblée Générale, laquelle a également un rôle à jouer conformément à la Charte des Nations unies.
Cette réunion devrait se pencher sur la situation en Palestine où les bombardements israéliens ont fait jusqu’ici quelques 219 morts, dont 63 enfants. Pour autant, il a précisé que cette réunion n’exemptait nullement le Conseil de sécurité de trouver une solution rapide à cette escalade de la violence et d’assumer pleinement ses responsabilités morales. Le chef de la délégation algérienne à l’ONU, a relevé que le fait de solliciter une réunion de l’AG de l’ONU ne signifie nullement l’abandon de la piste du Conseil de sécurité. Le Conseil de sécurité est dans l’obligation de trouver une solution durable à la question palestinienne, et il doit assumer ses responsabilités historiques et juridiques à cet égard, et le Groupe Arabe continuera d’insister pour qu’il assume ses responsabilités, a-t-il soutenu. Interrogé sur l’objectif escompté de cette réunion qui se tiendra jeudi à l’initiative de l’Algérie et du Niger, M. Mimouni a précisé qu’elle permettra à la communauté internationale d’exprimer sa solidarité avec le peuple palestinien, de démontrer l’importance qu’elle attache au règlement de cette question et de présenter sa vision sur l’escalade de la violence.
Elle constituera également l’occasion pour fédérer les efforts afin de mettre un terme à l’agression contre le peuple palestinien et de relancer le processus politique en vue de parvenir à une solution juste et durable de la question palestinienne. Sofiane Mimouni a rappelé que le Groupe Arabe a, au regard de la gravité de la situation, entrepris plusieurs démarches afin de mobiliser la communauté internationale et de mettre un terme aux violences que vit le peuple palestinien. Dans ce cadre, la Troïka du Groupe arabe a rencontré la cheffe de cabinet du Secrétaire général de l’ONU, en l’absence de ce dernier à New York, afin de solliciter un engagement personnel de sa part dans les efforts visant à mettre un terme à la violence et lui a demandé de tenir une réunion urgente du Conseil de sécurité qui a eu lieu dimanche dernier. Le représentant permanent de l’Algérie a réitéré son appel à la communauté internationale à s’engager dans le traitement des causes profondes de ce conflit. Permettre au peuple palestinien d’exercer ses droits inaliénables à un Etat indépendant dans les frontières de 1967 avec Al Qods Echarif comme capitale est la seule solution au conflit au Moyen-Orient et le moyen unique d’instaurer une paix juste et durable dans la région, a-t-il insisté.
R. I.