La cité antique d’Hippone manque d’un plan de restauration pour ses sites et patrimoines historiques

Restauration des monuments classés par l’Unesco

Un plan d’aménagement et restauration du site archéologique d’Hippone est plutôt une obligation nécessaire pour la ville de Annaba où les ruines romaines restent encore loin des visites touristiques, cette importante cité antique de 28 ha de superficie, classée au patrimoine mondial en 1968 reçoit un nombre insignifiant de visiteurs étrangers chaque année.

Selon certains observateurs , un énorme retard a été constaté en matière de valorisation et d’exploitation des atouts archéologiques de la wilaya. A titre illustratif, un grand manque d’aménagement du théâtre romain situé dans l’enceinte d’Hippone se classant devant les théâtres de sabrata en Libye, de Timgad à Batna, et Demila à Sétif. Le site Hippone se retrouve malheureusement dans l’abandon total et l’ignorance des autorités locales notamment la direction de la culture .Une situation désolante de voir la vieille ville transformée en vieilles bâtisses qui se dégradent et tombent l’une après l’autre au fil des jours. Vraisemblablement la situation n’évalue pas d’un pouce et l’amélioration du cadre de vie des citoyens n’est pas au menu du jour étant donné que la restauration de la vieille ville qui est la vitrine de la ville de Annaba n’est pas pensable aux yeux des autorités du chef-lieu de la wilaya en question . Les centaines de résidents qui résident encore souffrent dans les quatre saisons de l’année. Or, Les habitations menaçants ruine à Annaba demeurent de nos jours un problème crucial pour la population et aussi pour les responsables de la région. Rappelons que plusieurs drames, accidents ou catastrophe ont eu lieu dans cette partie de la ville datant de l’époque turque et l’exemple le plus récent reste celui du grand incendie ravageur qui s’était déclaré en fin mars 2017 dans un appartement situé dans la rue Césarine à quelques mètres seulement du centre-ville actuel sinon le cœur de Annaba et pas loin de l’hôtel de ville.

Ce très violent incendie déclaré accidentellement suite à un court-circuit dans l’une des vieilles bâtisses de la place d’Armes dans laquelle vivent un père de famille et une mère de deux petits enfants qui avaient survécus miraculeusement la nuit du drame. Provoquant une très grande panique et peur dans tout l’immeuble et quartier, le père de famille qui rentrait chez lui après avoir effectué la prière d’Elichaa laissant sa femme et ses deux gosses dans la maison. La victime avait trouvé des grandes flammes qui ravageaient sa demeure un héritage des parents ainsi tous les meubles et biens à l’intérieur. Il avait pris son courage à deux mains en fonçant dans la grande fumée noire pour tenter de sauver sa famille mais heureusement que sa femme avait de justesse pris la fuite avec ses enfants pendant que les flammes commençaient à se propager rapidement. Tous les résidents de l’immeuble avaient dans cette panique quitté leurs domiciles fuyant l’incendie pour sauver leurs peaux. L’intervention des hommes du feu avait réussi à faire éteindre les flammes durant plus de 4 heures de lutte acharnée pour sauver au moins les murs de la bâtisse. Ont fait savoir les témoins de la scène. La victime en l’occurrence le père de famille avait été brûlé à la tête et transféré par la Protection civile vers l’hôpital pour des soins d’urgences. Les services de l’Action sociale restent toujours inertes dans ce genre de cas Ils ne font aucune tentative d’aide aux personnes en danger. Hélas les familles continuent de vivre sous les risques des effondrements des habitations menaçants ruine. Des âmes charitables avaient ramassées des sommes d’argent pour aider à la reconstruction de cette vieille bâtisse bâtie par le colonisateur français. C’est le cas aussi d’une autre famille résidente dans le quartier de la Colonne qui avait été victime d’un effondrement d’un toit blessant une vieille dame. A ce sujet, il faut signaler que les autorités locales ne font rien pour arranger la problématique des habitations menaçant ruine laissant les anciennes maisonnettes subir les ravages du temps. Le maire de la ville et le chef de daira restent dans ces situations enfermés dans leurs bureaux et semblent être très loin des souffrances des gens autrement dit de la population bônoise.

Un plan de rénovation touche certains vieux immeubles

Un projet d’envergure est lancé dans quelques villes comme Annaba, Alger, Constantine qui vise la restauration et le réaménagement des vieux immeubles datant de l’époque coloniale. Plus de 1622 vieilles bâtisses à travers 57 communes à Alger et une dizaine à Annaba ont été définitivement restaurées. Soit plus de 280 architectes et ingénieurs ont contribué à ce plan stratégique de rénovation des habitations . Cette restauration concerne aussi des cités construites dans les années 1970 et 1980 à l’exemple de Bab Zouar, Bourouba et autres lieux qui ont besoin d’un embellissement des façades comme ceux de la wilaya de Annaba, les quartiers de la Colonne et autres. Cette opération de rénovation a touché les immeubles de Didouche Mourad, l’Avenue Larbi Ben Mhidi, Mohamed V et colonnel Amirouche notamment le cœur d’Alger la Blanche, a-t-on appris de sources concordantes. Le monument historique qu’est la grande mosquée Salah El Bey, plus connue sous le nom de Djamaa El Bey est située dans la vieille ville précisément à la place d’armes , ancien centre -ville de Annaba et un berceau historique lors de la lutte colonialiste.

Depuis très longtemps, cette jolie mosquée accueille beaucoup de fidèles principalement lors de la prière du vendredi. Mais il faut dire qu’à la vue de cette merveilleuse bâtisse du XVIII siècle, nous sommes réellement étonnés de constater que son état de vétusté s’aggrave de jour en jour car ce noyau d’architecture n’a jamais été restauré comme ce fut le cas de la nouvelle restauration de la basilique de Saint Augustin, un joyau du patrimoine architectural du pays qui était menacé par l’outrage du temps, constitue un creuset culturel, un lieu d’échange et de liens intercultuels. Cet édifice religieux a subi depuis 32 mois des travaux de rénovation entamés en 2010 et confiés à l’entreprise française A Girard. Les vitraux ont été restaurés par l’atelier Vitrail et la maîtrise d’œuvre fut assurée par l’architecte Xavier David, à Marseille. Le coût de cette restauration est de l’ordre de 500 millions de dinars, assumé par l’Etat algérien, l’Etat français et la République fédérale d’Allemagne ainsi que plusieurs autres sociétés algériennes et étrangères qui ont contribué avec des donations telles que Sonatrach, Sider, le Groupe Mehri, le Groupe Vinci, Algérie Télécom et trois fondations italiennes de Milan et Rome. Or, la basilique mémoire de la cité Augustin qui était évêque d’Hippone de 395 jusqu’à sa mort en 430 et auteur œuvres philosophique dont les confessions , la Trinité et la cité de Dieu . La basilique Saint Augustin d’hippone fut construite entre 1881 et 1900. L’ambassadeur de France André Parant devant un nombre de 13 ambassadeurs de différents pays notamment les ambassadeurs de France, Belgique, Mexique, Norvège, Argentine, Pologne, Allemagne, Espagne,Tunisie et l’ambassadeur de l’Union européenne qui ont marqué leur présence dans cette grande cérémonie a fait part de son émotion face à cette nouvelle renaissance de cet important édifice algérien tout en avouant : « c’est réellement lança-t-il un chef d’œuvre unique du patrimoine algérien étant cette merveilleuse basilique ! » .

Restaurer un patrimoine historique c’est lui rendre sa vraie valeur Il y’a lieu de souligner que cette grande Mosquée avait été construite sous le règne de Salah El Bey.

A cette époque là les deux communautés arabe et turque étaient entrées en conflit au sujet de sa construction. Les Arabes voulaient une architecture mettant en valeur une tour surmontée d’un drome coranique, les Turcs de leur côté avaient voulu une mosquée aux dômes circulaires. Alors pour éviter toute confrontation le Dey avait ordonné d’opter pour une architecture regroupant les deux styles de construction mais malheureusement un nouveau conflit surgit lors de l’assassinat de Salah El Bey à la prison d’El Casbah en aoùt 1792 lorsque la communauté turque avait pris possession de cette mosquée interdisant aux musulmans d’y faire leur prière soutenus par Mustapha El Ouznadji successeur de Salah El Bey. D’autre part il convient de relever que malgré l’importance et l’originalité de son aspect architectural, ce monument perd malheureusement de jour en jour de sa beauté du fait qu’il n’a fait l’objet d’aucune restauration ni rénovation depuis l’indépendance de l’Algérie, a-t-on indiqué auprès de ses proches fidèles. Dans la ville de Constantine un nombre de 18 opérations de réhabilitation des secteurs patrimoniaux sur 16 sites protégés sont inscrites pour des travaux de restauration.

La Casbah un lieu de mémoire, d’histoire et de lutte

l’un des plus beaux sites maritimes de la Méditerranée, surplombant les îlots où un comptoir carthaginois fut installé dès le IVe siècle av. J.-C., La Casbah constitue un type unique de médina, ou ville islamique. Lieu de mémoire autant que d’histoire, elle comprend des vestiges de la citadelle, des mosquées anciennes, des palais ottomans, ainsi qu’une structure urbaine traditionnelle associée à un grand sens de la communauté. La Casbah d’Alger avait été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial à la 16e session du Comité, en décembre 1992.cette forteresse d’El Djazair et vieux site historique où en 1516, le corsaire turc Khaïr al-Din installe sa capitale à Alger. Il en fait une ville fortifiée en construisant d’imposants remparts, qui sont à l’origine de la Casbah. Six portes assurent la liaison entre la vieille ville, le port et le reste du pays. L’accroissement de la ville se traduit par un développement des espaces bâtis, notamment de maisons à étage. Même si, à l’époque, les Ottomans étaient présents le long d’une grande partie du littoral algérien, le pouvoir turc intervient peu dans les affaires locales d’Alger. Le bey Khaïr al-Din fait prospérer la ville en combinant la force militaire et le développement du commerce. La ville est prospère jusqu’au XVIIe siècle. Dans la ville se conjuguent alors les traditions turques et arabes. Les premières études pour la sauvegarde du site de la Casbah d’Alger avaient été conduites dans les années 70 et Un plan d’aménagement de la Casbah avait été mis en oeuvre à partir de 1981 portant sur le bâti de la période 1816-1830 pour mettre en valeur la ville à l’époque de l’influence ottomane, 1816 étant la date à laquelle le centre politico-administratif fut transféré à la citadelle ;la vieille ville est un précieux témoin de l’histoire de l’Algérie. Cette casbah qui s’étend en effet sur 45 hectares et témoigne d’une forme urbaine homogène dans un site original et accidenté (118 mètres de dénivellation). La richesse de la ville se traduit par les décorations intérieures des habitations, souvent ordonnées autour d’une cour carrée centrale faisant atrium. Les rues tortueuses et pentues constituent aussi un élément caractéristique de la vieille ville. elle abrite également douze mosquées dont la mosquée Djamâa el-Kébir du XIe siècle. La citadelle qui abritait plusieurs palais résidentiels et édifices religieux.

Oki Faouzi