Malgré l’interdiction, des milliers de personnes pro-palestiniennes ont manifesté en France

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Les soutiens aux Palestiniens se sont rassemblés à Paris pour être immédiatement dispersés par les forces de l’ordre, tandis que plusieurs autres rassemblements autorisés, ont lieu à travers la France. Environ 22 000 personnes ont manifesté dans 60 rassemblements pro-palestiniens, dont 2 500 à 3 500 personnes à Paris, a indiqué le ministère de l’Intérieur malgré l’interdiction de manifester.

Les rassemblements les plus importants ont eu lieu à Strasbourg 4 000 manifestants, Marseille 1 500, Lyon et Nantes 1 000, a précisé le ministère. Selon les chiffres officiels Au total, 51 personnes ont été interpellées, dont 44 à Paris. Il y a eu deux blessés légers chez les forces de l’ordre : un agent de la BAC à Nice et un gendarme mobile à Paris. Quelque 4 200 policiers et gendarmes ont en effet été mobilisés, selon la préfecture de police. Ils ont appliqué les consignes de dispersion systématique et immédiate dès que des manifestants tentaient de se regrouper en utilisant lanceur d’eau et gaz lacrymogènes.
La préfecture de police avait procédé à 44 interpellations. Le canon à eau et des gaz lacrymogènes ont en effet été utilisés à de nombreuses reprises. Des face-à-face entre manifestants et forces de l’ordre avaient lieu «Libérez la Palestine, Israël assassin, Israël casse-toi, Palestine n’est pas à toi», ont crié des manifestants dans les petites rues du quartier de la Goutte-d’Or. «Palestine vivra. Palestine vaincra», pouvait-on entendre. Boulevard Barbès, un groupe d’une centaine de personnes chante «Israël assassin», quelques drapeaux palestiniens étaient brandis ou utilisés en cape. «On a le droit de manifester, on est dans un pays de droits de l’Homme ?
On est venues en paix pour soutenir une cause juste, pour soutenir la Palestine qui subit des bombardements injustifiés, des enfants meurent», ont déclaré Sabrina et Fatima, âgées de 35 ans, originaires de région parisienne. Cette interdiction de manifester dans la capitale a été prise jeudi soir par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, à la demande du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour des risques de troubles. Il a été mis en avant le précédent de 2014, lorsqu’une manifestation pro-palestinienne à Paris avait dégénéré en violences urbaines.

La FRANCE EST LE SEUL PAYS DEMOCRATIQUE A INTERDIRE CES MANIFESTATIONS
Saisi en référee par l’Association des Palestiniens en Île-de-France, le tribunal administratif a confirmé cette interdiction. Le tribunal administratif a justifié sa décision en avançant que le contexte tant international qu’intérieur ne permettait pas d’estimer que les risques de troubles graves ne seraient pas aussi importants, voire supérieurs à ceux avérés en 2014».«La France est le seul pays démocratique à interdire ces manifestations », ont protesté maître Sefen Guez Guez, maître Dominique Cochain et maître Ouadie Elhamamouchi, avocats de l’Association des Palestiniens en Île-de-France.
La manifestation était au départ prévue pour commémorer la nakba, l’exode de centaines de milliers de Palestiniens suite à l’occupation des territoires palestiniens par Israël en 1948. D’autres manifestations ont été interdites, comme à Nice, ou à Aubervilliers et Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Plus de 4 000 personnes, selon la police et les organisateurs, ont manifesté samedi sans incidents à Strasbourg pour soutenir les Palestiniens. Le cortège est parti de la place de l’Université et les manifestants ont défilé dans les rues longeant le centre-ville, sans toutefois entrer dans l’hypercentre de la capitale alsacienne, interdit à toute manifestation depuis plusieurs mois. À Marseille, ce sont environ 1 500 personnes, selon la police, qui ont exprimé leur solidarité avec les Palestiniens.
À Lille, la manifestation pro-palestinienne a réuni 1 500 personnes, selon les organisateurs, et entre 600 et 700, selon la préfecture, samedi en milieu d’après-midi. Il n’y a pas eu d’incidents, a précisé la préfecture du Nord à l’Agence France-Presse. Une nouvelle manifestation est prévue à Lille samedi prochain, selon les organisateurs. Environ 200 personnes, selon la préfecture de l’Hérault, se sont réunies à Montpellier. Des rassemblements étaient aussi prévus à Lyon, Bordeaux, Nantes, Rennes, Lille, Metz ou Saint-Étienne. Ces manifestations ont eu lieu sans débordement, a-t-on révélé de sources médiatiques.
Oki Faouzi