Autrefois Fondouk : «Voyage dans le temps»

Khemis El-Khechna

Jamais dans une commune comme l’ex-Fondouk, il ne sévit autant de compréhension, de gentillesse et d’amour du prochain. Les Khechnaouis, habitants de la commune de Khemis El-Khechna, dans la wilaya de Boumerdès sont connus pour leur caractère très dur à cause de leur descendance et de leur originalité d’appartenir à une localité construite sur le haouch Belekhal, ancienne propriété des Khachnas de la plaine et des khachnas des montagnes qui sont réputés pour être des gens forts et entêtés.

La ville de Khemis El Khechna garde encore ses vieilles maisons traditionnelles, cette ancienne ville coloniale fut peuplée avant de connaître un exode massif intervenu durant la Guerre de libération et qui reprit dans les années 1970-1980, où des dizaines de familles l’ont quitté pour aller vivre dans les grandes villes comme Alger et surtout Boumerdès. La raison est simple : les Khechnaouis occupent des postes stratégiques au sein des administrations à Boumerdès, sans oublier les élus de l’APW de Boumerdès. En politique, ils occupent les devant de la scène, ils sont partout et nul par. Jamais dans une commune comme l’ex- Fondouk, il n’y a autant de compréhension, de gentillesse, d’amour du prochain. Les Khechnaouis, habitants de la commune de Khemis El Khechna, dans la wilaya de Boumerdès sont connus pour leur caractère très dur à cause de leur descendance et de leur originalité d’appartenir à une localité construite sur le haouch Belekhal, ancienne propriété des Khachnas de la plaine et des khachnas de la montagne qui sont réputés pour être des gens forts et entêtés, au même titre que les Chaouias des Aurès. La ville de Khemis El Khechna (autrefois Fondouk) a été créée en 1845 par décret de Louis Philippe et son histoire remonte à avant 1830. Cependant, les colons ont utilisé le mot arabe de «Fendek» pour situer la région qui prendra le nom de «Fondouk» à cause de son hôtel qui existait bien avant 1830 et où venaient séjourner les arpenteurs pour établir la levée et la délimitation des propriétés arabes de la région des Khachnas. Elle fut promue commune en l’an 1856 et son premier maire était dénommée Raboil. Khemis El Khechna possède une grande histoire, car sur le territoire de cette commune est enterré Sidi Bannour, l’un des grands imams ibadites, un personnage très respecté qui avait consacré sa vie à l’apprentissage du saint Coran.

Aussi, la région montagneuse et rurale par excellence de la région de Khemis El Khechna regorgeait jadis de sources d’eau douce, savoureuse et minérale sortant directement des entrailles de la terre, comme l’existence d’un ancien puits historique nommé Birgriche (puits de Griche) qui porte le même nom d’un autre puits situé à Sidi M’hamed, à Alger. De nos jours, il n’est pas donné à n’importe quelle ville de la wilaya de Boumerdès de maintenir ses traditions et coutumes ancestrales, car si beaucoup des trente-deux communes de la trente-cinquième wilaya d’Algérie ont délaissé le trésor hérité des ancêtres, ce qui n’est pas le cas des habitants de Khemis El Khechna, qui eux sont très à cheval sur l’organisation. Sur ce registre, les Khachnaouis donnent l’exemple, c’est une communauté solidaire. C’est une population qui a préservé les traditions et le sens de l’organisation, et pour cela, Khemis El khechna en est un parfait exemple. De nos jours, il n’est pas facile de maintenir ses traditions et coutumes ancestrales. Les Khachnaouis aspirent à un cadre de vie meilleur et il est très facile de lire sur les visages des ex-Fondoukiens l’amertume induite par toutes les misères qu’ils endurent. Privés de tout, notamment des loisirs qui font cruellement défaut chez la masse juvénile et les commodités les plus élémentaires pour une vie décente dans la ville est insuffisamment dotée. Khemis El Khechna est une ville de l’Algérie profonde qui a donné de valeureux martyrs à la Révolution de 1954, mais qui malheureusement souffre du sous-développement par manque d’infrastructures de base. Les quelques projets accordés par-ci par-là, ne sont qu’une goutte d’eau dans un océan. La ville de Khemis El Khechna a enfanté des hommes de valeur qui se sont sacrifiés pour notre indépendance. Elle est située à la limite géographique de deux wilayas, Blida et Alger, mais malheureusement, la route menant vers ses deux chefs-lieux de wilaya est très difficile puisque Fondouk est isolée et les habitants suffoquent par manque de développement.

Dans le domaine socio-sportif, rien n’a été réalisé puisque la formation de football de Khemis Khechna continue toujours d’évoluer dans le stade hérité de l’ère coloniale, les citoyens pensent qu’ils vivent dans un coin perdu et crient leur détresse à qui veut l’entendre. Une seule satisfaction pour les natifs de Khemis Khechna : l’esprit de solidarité, puisque nous retrouvons à chaque élection électorale beaucoup de Khachnaouis présents, que ce soit dans les APC, APW, et autres, ainsi que dans les Kasmates de divers partis politiques. Ils occupent des responsabilités au sein du secteur de l’Etat à tous les niveaux. Malgré les efforts des élus de l’APC qui font tout pour ramener le changement, en promettant de faire de Khemis El Khechna , la «Nouvelle Californie». Ils sont arrivés malgré leur bon vouloir à gérer une ville anarchique avec ses constructions illicites. Khemis El Khechna ne mérite pas cette marginalisation de la part des autorités. Toutes les routes à Khemis El Khechna sont impraticables. Elle est devenue difficile d’accès à cause des interminables encombrements. Les nerfs des automobilistes sont mis à rude épreuve, que ce soit à la sortie de Boudouaou via Benadjal vers Ouled Moussa ou de la sortie de Réghaïa en direction de cette paisible localité qui est réputée par son commerce de gros de fruits et légumes et l’étroitesse de ses rues. La ville de Khemis El Khechna connaît chaque jour d’interminables bouchons. C’est un véritable calvaire qu’enregistre cette agglomération au quotidien, à tel point qu’à la simple idée de s’y rendre, les voyageurs se trouvent happés par le stress et les images cauchemardesques des embouteillages qui défilent devant leurs yeux. Ce grand centre urbain devient telle une ruche aux heures de pointe, surtout à midi, où les différents établissements scolaires, l’administration et les dizaines de sociétés qui y sont installées «vomissent» cette situation qui empire de plus en plus.

Kouider DJouab