Grogne des Algériens établis à l’étranger

Après les mesures prises par le Gouvernement pour la réouverture des frontières :

Quelques heures seulement après l’annonce des services du Premier ministre des mesures prises pour la réouverture des frontières a suscité la colère et le mécontentement des citoyens que ce soit de l’intérieur ou de l’extérieur du pays.

Ces derniers trouvent que ces procédés de voyage sont trop excessifs, abusives et irréalistes. Dans ce cadre, ils interpellent les hautes autorités de l’Etat les invitant à revoir cette décision afin de permettre la libre circulation des Algériens, bien entendu en tenant compte des mesures sanitaires de voyages internationales. Pour rappel, les services du Premier ministre et au terme des consultations avec le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus et l’autorité sanitaire, et sur instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune a communiqué les modalités à suivre pour les personnes désirant quitter ou rentrer au pays. Dans ce cadre, les directives en question indiquent la programmation que six (6) vols hebdomadaires seront assurés par la compagnie nationale Air Algérie, à compter du 1er juin, de et vers la France, la Turquie, l’Espagne et la Tunisie, suite à la décision relative à l’ouverture partielle des frontières aériennes.
Le communiqué a ajouté que tout voyageur devait être détenteur du résultat négatif d’un test RT-PCR datant de moins de 36 heures avant la date de départ. Les voyageurs devaient également être en possession de billet valide et de la fiche sanitaire dûment renseignée et s’acquitter préalablement des frais inhérents au confinement sanitaire obligatoire auquel doit se soumettre chaque passager à l’arrivée sur le territoire national ainsi que les frais du test de dépistage du Covid-19, prévus par les autorités sanitaires. Le communiqué précise que les frais de séjour dans les sites d’hébergement sont à la «charge exclusive» du passager. Ces conditions «doivent être impérativement réunies avant l’embarquement». Cet état de fait n’a pas été du goût tout d’abord des ressortissants établis à l’étranger.
Ces derniers trouvent que ces mesures pénalisent les ressortissants algériens et les privent de rentrer dans leur pays. Nos interlocuteurs ont indiqué que la fermeture des frontières a déjà fait assez de mal comme ça aux ressortissants algériens bloqués à l’étranger depuis presque quatorze mois. Des Algériens n’ont pas réussi à rentrer chez eux au chevet de leurs parents ou enfants gravement malade. Certains n’ont réussi à rejoindre l’Algérie pour accompagner un père, une mère ou un proche à sa dernière demeure. Ecoutons une mère de famille contrainte de partir en France pour soigner sa fille : «Je suis bloquée en France depuis presque une année. Toutes les démarches effectuées pour rentrer chez moi sans rester vaines», a-t-elle fait savoir.
Une autre dame a réagi par l’intermédiaire d’un enregistrement «vidéo YouTube» indiquant que les mesures en question sont une «Punition» pour les ressortissants résidants à l’étranger. Cette dernière n’a pas réussi à retenir ses émotions, éclatant en larmes : «Laissez-nous rentrer dans notre pays, nous n’avons rien fait de mal». Certains Algériens avec qui nous nous sommes entretenus à ce sujet ont indiqué je cite : «Mais qui a le droit de rentrer dans les 6 vols que la compagnie Air Algérie doit organiser ?». La dame en question a laissé éclater sa colère : «On va encore entendre parler des ‘’Passe-droits’’ et de ceux et celles qui comptent sur les amis et les connaissances pour pouvoir rentrer au pays».
A ce même sujet, nous avons appris que des associations et organisations algériennes ont lancé des appels à travers les réseaux sociaux pour organiser des rassemblements le 12 juin prochain devant les représentations diplomatiques algériennes en France. Sur un post-Facebook inséré par des Algériens, nous pouvons lire : «Grand Rassemblement des ‘’DZ’’ devant les consulats d’Algérie en France le 12 juin 2021». Sur ce même post, il a été écrit en gros : «Droit d’entrer dans mon propre pays».
Abderrahmane Hakkar