La Coordination des syndicats maintient la pression

Alors que le dialogue social se poursuit dans le secteur de l’Education

L’appel lancé, avant-hier mardi par le ministère de l’Education nationale à certains syndicats du secteur, notamment ceux affiliés à la Coordination, qui ont projeté des protestations publiques, dont un rassemblement national pour hier mercredi, et à boycotter les examens officiels de fin d’année, les invitant à renoncer à leurs actions n’a pas reçu un écho favorable.

Hier mercredi, les enseignants s’étaient donnés rendez-vous devant les sièges de Directions de l’éducation dans plusieurs wilayas du pays. Considérant, pour reprendre Zoubir Rouina, porte-parole du Conseil des lycées d’Alger (CLA), l’appel du ministère comme nul et non avenu. Rappelant que la Coordination de l’Education qui compte pas moins de 13 syndicats revendique une amélioration du pouvoir d’achat, la révision du statut particulier des personnels de l’Education et le rétablissement de la retraite anticipée, Zoubir Rouina a estimé que les réunions organisées en cours de semaine entre les syndicats et le ministre de l’Education nationale, en application du dialogue social impulsé par le président de la République sont loin de répondre aux revendications urgentes des enseignants.
Avant-hier mardi, le département de Mohamed Ouadjaout avait mis en garde contre les retombées pouvant découler de l’appel de certains syndicats à l’organisation de mouvements de protestation et au boycott des examens de fin d’année, lesquels risquent de compromettre les efforts de prise en charge des préoccupations du partenaire social. En consécration du principe du partenariat social et en concrétisation des orientations de la haute autorité du pays à travers l’organisation d’une série de rencontres, programmées du 17 au 29 mai, pour la prise en charge des revendications socio-professionnelles des affilés au secteur. «Ces mouvements de protestation risquent de perturber le bon fonctionnement du service public et des établissements éducatifs et de compromettre les efforts de prise en charge des revendications soumises par le partenaire social et constituer une infraction aux lois de la République», avait indiqué le département de Mohamed Ouadjaout dans un communiqué.
Relevant que ces appels coïncident avec le début des rencontres organisées sous l’égide du ministre de l’Education nationale et auxquelles tous les syndicats agréés ont été invités, la même source a rappelé que ces réunions constituent le cadre juridique et l’unique voie de règlement des problèmes socio-professionnels soumis. «Ces appels qualifiés de violation flagrante et d’infraction à tous les cadres juridiques en vigueur risquent de constituer une infraction aux lois de la République», a poursuivi le département de Mohamed Ouadjaout pour qui les travaux administratifs se rapportant à la fin de l’année et la participation à l’organisation et à l’encadrement des examens officiels sont des devoirs juridiques auxquels sont soumis les employés et les travailleurs du secteur en vertu de textes législatifs et réglementaires.
Pour le ministère de l’Education nationale, le non-respect de ces textes aurait des préjudices qui torpilleraient les efforts de toute une année scolaire de travail collectif assuré par la famille éducative, notamment en cette conjoncture sanitaire exceptionnelle que traverse le pays. «L’irrespect pour ces décisions hypothéquerait le devenir des élèves candidats à des examens décisifs, et serait considéré comme contraire aux lois de la République». «C’est pourquoi le ministère appelle ses personnels à s’unir et se serrer les coudes pour faire respecter l’autorité de l’Etat conformément aux lois et réglementations en vigueur, tout en les exhortant à faire preuve de prudence et de vigilance et à ne pas se laisser induire par les appels suscités», a ajouté la même source.
Fin avril dernier, le ministre de l’Education nationale Mohamed Ouadjaout avait réitéré son plein engagement à la prise en charge de toutes les préoccupations soulevées dans le secteur, appelant la famille éducative à faire preuve de responsabilité et à adhérer aux efforts de dialogue de manière à assurer la stabilité du secteur au service de l’élève et du Savoir.
Rabah Mokhtari