Le Croissant-Rouge algérien, un acteur incontournable dans l’humanitaire

Alger

L’apport et la contribution du Croissant-Rouge algérien (CRA) dans la consolidation des activités humanitaires, en interne et à l’international, depuis sa création, ont été évoqués, mardi à Alger, dans le cadre d’une journée d’étude.

Organisée par l’Institut national d’études de stratégie globale (Inesg), la rencontre a permis de mettre en relief les efforts déployés en matière humanitaire durant la Guerre de libération nationale et après le recouvrement de la souveraineté nationale, par l’Algérie, à travers le C-RA. Les conditions de la création du C-RA le 8 janvier 1957, son rôle actif auprès des réfugiés algériens à l’extérieur du territoire national et dans l’échange des prisonniers durant la période coloniale, ont été rappelés lors de la rencontre. La présidente du C-RA, Saïda Benhabylès, a présenté le cadre juridique et le statut légal du C-RA, les conditions de sa création et, notamment, son rôle et sa mission en matière humanitaire tant sur le plan national qu’international. Affirmant que «le C-RA n’est pas né d’une idée conjoncturelle, puisqu’il a été officiellement reconnu en vertu d’un décret présidentiel publié dans le Journal Officiel du 14 septembre 1962, soit à peine deux mois après l’indépendance de l’Algérie». Mme Benhabylès a rappelé que ce décret présidentiel, précisait que «le Croissant-Rouge algérien, constitué en association légale possédant la personnalité juridique sur la base des Conventions de Genève et des principes formulés par les Conférences internationales de la Croix-Rouge, est officiellement reconnu comme société de secours volontaire autonome auxiliaire des pouvoirs publics». Elle a ajouté, toujours selon le décret, que «le C-RA est reconnu comme auxiliaire autonome des services de santé militaire conformément aux dispositions de la Convention de Genève de 1949» et considéré comme «la seule société nationale du Croissant-Rouge pouvant exercer son activité sur l’ensemble du territoire algérien», citant dans le détail les décrets exécutifs et les textes d’application ayant suivi le décret présidentiel. L’oratrice a souligné que «le Croissant rouge algérien œuvre avec force depuis sa création pour vulgariser la culture de la solidarité, de la fraternité et de la tolérance, par conviction que ces valeurs universelles forment le béton armé du respect et de la défense de la dignité humaine et de la cohésion sociale». Elle a ajouté, dans le même contexte, que du fait que le C-RA fait partie du mouvement humanitaire international, il demeure «attaché» et «fidèle» aux principes fondamentaux de ce mouvement, notamment celui de la protection et la défense de la dignité humaine, qui représente «la pierre angulaire de la création du C-RA». «Notre raison d’exister c’est de défendre et de protéger la dignité humaine. Nous devons veiller à ce que le non-alignement et la neutralité ne soient pas synonymes de complicité. Se taire lorsqu’il y a atteinte la dignité humaine, sous prétexte qu’on est neutre, cela signifie qu’on est complice», a tenu à signaler Mme Benhabylès. Affirmant que «la pire atteinte à la dignité humaine, c’est l’occupation, le colonialisme et la privation des peuples de leur droit à l’autodétermination», la présidente du CRA a souligné que «notre silence, en tant qu’organisations humanitaires, face à ces drames humanitaires, est considéré comme complicité». «Il est temps que ce mouvement mondial humanitaire constitue une force de pression sur les grands décideurs de ce monde, c’est-à-dire les Nations-Unies et leur Conseil de sécurité, pour qu’ils réfléchissent sur les conséquences dramatiques de leur politique sur la situation humanitaire», a-t-elle indiqué.

R.R