Réhabilitation de deux jardins publics

Alger

Les deux jardins du Boulevard Khemisti, à la Grande-Poste (Alger), ont été clôturés pour des travaux censés apporter une amélioration au cadre de vie des habitants du quartier et de tous ceux qui passent par cet endroit. Peu d’informations ont filtré sur ce projet qui devrait pourtant répondre aux critères de l’Algérie nouvelle post-hirak, dont les maîtres-mots, en la matière, sont, nous dit-on : «transparence, acceptation sociale, participation citoyenne».

Pour le moment, la démarche pour le lancement du projet relève de l’Algérie «ancienne», celle d’avant le 22 février 2019 : le public ne connaît pas les détails de qui est ce prévu comme transformation dans ces jardins. Il faut rappeler qu’au début des années 1980, les autorités avaient été très mal inspirées de supprimer la belle placette qui se trouvait, sur cette artère, en plein centre d’Alger, dotée d’un jet d’eau et entourée de bancs publics, à l’ombre de palmiers et d’arbres pérennes, le tout baignant dans une ambiance de calme réparateur, sur fond de gazouillis d’oiseaux, côtoyant les pigeons qui n’ont jamais abandonné ce lieu.
A cet endroit, il y a maintenant des escaliers en mauvais marbre en forme d’amphithéâtre qui aboutissent à un centre commercial souterrain fermé depuis des années. Personne n’a jamais su à quoi sert l’«amphithéâtre», sans doute une erreur de construction, sauf qu’il a donné prétexte à tapage nocturne, particulièrement après 1999, et pendant pratiquement vingt ans, puisque les autorités locales le «rentabilisaient» à diverses occasions (soirées de ramadhan, fêtes nationales, promotions commerciales de produits, …), en organisant, au mépris de la loi et de la réglementation, des activités bruyantes le soir et durant une partie de la nuit. Le hirak du 22 février 2019 a mis fin à ces activités bruyantes qui étaient destinées, les jeunes l’avaient parfaitement compris, à distraire les gens de leurs problèmes quotidiens.
Locations de hauts-parleurs, de camions-écrans, de scènes, etc. Il y avait certes une activité commerciale sans doute florissante pour certains, mais au prix de nuisances sonores insupportables par les riverains et les passants qui en subissaient les conséquences (risque de surdité et autres atteintes à la santé). Depuis quelques jours, la pose de la clôture des jardins, annonce-t-elle de vrais travaux de réhabilitation de cet espace vert pour qu’à nouveau, il procure la tranquillité aux gens ? Ou, alors, ira-t-on, à cet endroit, vers l’aggravation de la dégradation du cadre de vie urbain avec toujours plus de nuisances sonores et de tapage nocturne ? Les travaux seront-ils effectués en respect de la réglementation sur les nuisances sonores ? On verra bien.
M’hamed Rebah