La transsaharienne, un facteur incontestable de développement socio-économique

Le projet panafricain achevé à 90%

En dépit des défis sécuritaires dans la région du Sahel (Mali et Nord du Niger), l’Algérie est plus que jamais motivée pour mener jusqu’au bout le titanesque projet panafricain, la route transsaharienne.

Le projet entre dans sa dernière ligne droite avant sa mise en exploitation. Dans ses déclarations données à la radio nationale, le secrétaire général du Comité de liaison de la Route Transsaharienne (CLRT), Mohamed Ayadi, a indiqué que «le projet de la route a été achevé dans sa globalité à 80%», précisant que «la Transsaharienne est en voie de parachèvement sur les 20% restants qui sont divisés entre 10% en cours de travaux et 10% encore à l’état de piste». L’Algérie figure parmi les plus importants et gros contributeurs à la réalisation de la route Transsaharienne Alger-Lagos (Nigeria) et devra traverser six pays (Tunisie, Mali, Niger, Tchad et Nigeria), lesquels représentent 25% de sa population. Cette route est considérée comme un multiplicateur d’investissement, acteur de croissance et pourvoyeur économique.
Ce projet devra renforcer ainsi la compétitivité commerciale et le flux des échanges économiques entre les pays africains qui viennent d’ouvrir un espace de libre-échange commun (ZLECAf). Cette route représente un atout économique pour la performance durable et stimuler l’emploi. Selon les récentes déclarations du ministre des Travaux Publics et des Transports, Kamel Nasri, l’état d’avancement de ce chantier de plus de 4.000 km est estimé à plus de 90%. L’Algérie compte, par ailleurs, transformer cette transsaharienne en autoroute et ériger une «pénétrante autoroutière qui reliera l’infrastructure au port en eaux profondes de Djen Djen, situé à 350 km à l’Est d’Alger», selon l’APS. Ce qui facilitera l’acheminement des marchandises vers le marché africain. Le projet arrive dans sa phase finale.
L’Algérie a accordé une enveloppe «de 300 milliards de dinars (2,6 milliards de dollars) du budget de l’Etat au projet de la Route Transsaharienne depuis le début de sa réalisation», selon le ministre de tutelle. Il a bénéficié, également, du soutien financier de la Banque africaine de développement (BAD) et d’autres partenaires au développement de ce méga projet lancé, pour rappel, à la fin des années 1960. «L’axe Alger – Lagos, connu sous le nom officiel de «Transafricaine 2» fait partie du réseau des 10 principales routes transafricaines. Elle dessert actuellement 37 régions, 74 centres urbains pour 60 millions d’habitants», selon l’APS.
L’Algérie vise, à travers ce projet, booster les échanges économiques africains en général et méditerranéens en particulier. Cette route offre d’importantes opportunités aux pays partenaires pour renforcer les échanges commerciaux, notamment, au sein de la ZLECAf, mais elle pourra faire face, selon les experts, à la menace sécuritaire (Mali et Nord du Niger). L’Algérie œuvre depuis des mois pour apaiser les tensions politiques dans ces pays afin de ramener la paix dans la région et lancer les projets économiques panafricains, en attente.
Samira Tk