Malade, Sebti Benzine en quête d’une prise en charge

Il reste l’un des plus brillants cyclistes algériens

Sebti Benzine, ce nom ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais ceux qui connaissent le cyclisme algérien vous diront que cet athlète reste l’un des plus brillants qu’ait connu l’Algérie durant les années 80. Si nous évoquons cet ancien champion de la petite reine, ce n’est pas pour relater sa carrière, même si cela s’impose pour les amnésiques, mais c’est surtout par devoir.

Il est de notre devoir d’attirer l’attention des pouvoirs publics, de la tutelle donc le ministère de la Jeunesse et des Sports, afin qu’ils interviennent, chacun dans sa «spécialité» pour venir en aide à cet ancien cycliste qui se bat contre la maladie, un cancer, pratiquement seul. Cela dure depuis 15 mois environ, c’est ce que nous avons appris de la bouche même de Sebti Benzine que nous avons joint par téléphone, il y a quelques jours et qui a surpris par le fait qu’il se trouve «isolé» lui a écrit les plus belles pages du cyclisme algérien. Il nous a avoué qu’il avait été contacté par le président de la Fédération algérienne de cyclisme, Barbari, sans qu’il n’y ait de suite. Cependant, il semblerait que ce dernier n’ait pas les moyens financiers pour prendre en charge Sebti, sachant que le budget de la FAC ne permet pas ce genre de dépenses.
Barbari qui est sensible à la situation de l’ancien champion s’active pour lui venir en aide. Mais il faut l’avouer, seul le MJS a les moyens de prendre en charge Benzine sachant que ce dernier a besoin d’une prise en charge à l’étranger. Et là, nous sommes dans l’obligation de donner plus de détails sur la situation de l’ancien cycliste, après son accord, étant surpris de ce qu’il nous a lancés, à savoir qu’il avait fait des pieds et des mains pour «arracher» une retraite de 20 000 DA (bien lire vingt milles dinars algériens), soit le SMIG (salaire national minimum garanti). Est-ce une pension digne d’un grand champion ? Peut-il subvenir à ses besoins et celle de sa famille ? Peut-il faire face aux dépenses imposées par sa maladie ? Il est utile de rappeler, un petit peu, le parcours de cet athlète hors paire.
Plusieurs fois champions d’Algérie, arabe et africain, il a pris part aux championnats du Monde – Contre-la-montre par équipe Hommes qui s’étaient déroulés à Chambéry (France) du 23 au 27 août 1989 avec une honorable 21e place pour aller ensuite tenter sa chance aux Olympiques de Seoul en 1988, au mois de septembre avec les moyens que les férus de la petite reine connaissent et notamment l’histoire du vélo avec lequel il a pris part à cette importante manifestation. Champion du tour de Tunisie, d’Algérie… Sebti a honoré comme il se doit son pays, l’Algérie. N’a-t-il pas le droit de bénéficier d’un retour comme cela a été fait pour certains qui ont eu droit à un appareil sanitaire et une prise en charge digne de ce nom ? Nous osons espérer que son cas sera pris en considération.
Aujourd’hui, le MJS devrait être au courant car au dernier appel avec Benzine, il nous avait avoué qu’il n’avait pas contacté la tutelle. Pourquoi ? Ce personnage discret et timide n’a pas l’habitude de s’exposer, encore moins de demander de l’aide, sauf que pour cette fois, il ne peut faire face seul. D’ailleurs, nous avons appris sa maladie par un collègue installé à Doha (Qatar) qui avait lancé l’alerte il y a quelques semaines. Aujourd’hui, certaines personnes commencent à bouger, certains lui ont rendu visite à Annaba, en attendant une réaction énergique du ministère de la Jeunesse et des Sports comme il l’avait fait avec le défunt gardien de but Samir Hadjaoui. Un enfant de l’Algérie est malade, il a besoin de nous…
Sofiane Gassouma