L’atypisme dans les prénoms

Symboles d’identité

Depuis la nuit des temps, l’homme a eu pour préoccupation majeure de choisir des noms de familles, des noms à chaque individu pour le distinguer des autres individus et de baptiser un lieu sous un nom qui convienne ; ces désignations sont déterminées par des croyances, des superstitions ou tout autre considérations d’ordre sémantique.

Heureusement que chaque objet, chaque personne, chaque lieu porte un nom sans lequel chacun de nous serait perdu. Généralement les toponymes sont désignés par références à des personnages historiques ou à des évènements, sinon par rapport à la configuration des lieux. Quant aux noms de personnes, c’est bien plus profond que ça. Il a fallu emprunter aux serviteurs de Dieu, aux prophètes, puis aux saints et aux savants des noms sacrés, pour prénommer des enfants désirés et qu’on souhaite garder : Abdelkader, Abdennour, Mohamed, Mediène, Moussa, Aissa, Ilies, Ibrahim, Sara, Meriem, Aicha, Khadidja. Au niveau des familles on choisit des noms quelquefois bizarres pour prénommer des enfants qu’on a peur de perdre à une époque à prédominance superstitieuse.
D’une manière générale, lorsqu’on choisit un nom, c’est pour ce qu’il signifie quelque chose, ou pour sa valeur historique au sein de la famille. Heureusement que chaque objet, chaque personne, chaque lieu porte un nom sans lequel chacun de nous serait perdu. Généralement les toponymes sont désignés par références à des personnages historiques ou à des évènements, sinon par rapport à la configuration des lieux. Quant aux noms de personnes, c’est bien plus profond que ça.
Il a fallu emprunter aux serviteurs de Dieu, aux prophètes, puis aux saints et aux savants des noms sacrés, pour prénommer des enfants désirés et qu’on souhaite garder : Abdelkader, Abdennour, Mohamed, Mediène, Moussa, Aissa, Ilies, Ibrahim, Sara, Meriem, Aicha, Khadîdja. Au niveau des familles on choisit des noms des noms quelquefois bizarres pour prénommer des enfants qu’on a peur de perdre à une époque à prédominance superstitieuse. D’une manière générale, lorsqu’on choisit un nom, c’est pour ce qu’il signifie quelque chose, ou pour sa valeur historique au sein de la famille.

Pourquoi un anthroponyme bien choisi ?
Chez nous il arrive qu’on choisisse un nom pour son contenu. On sait ce que signifie : Mustapha, Bouchra, Boualem, Latifa et d’autres pour lesquels on a coutume d’entrevoir de belles perspectives d’avenir. La caractéristique essentielle des sociétés traditionnelles comme la nôtre, c’est qu’elles n’accordent aucune importance à la fille, aussi, elles ne trouvent aucune difficulté à lui trouver un prénom. Mais, pour les garçons, on fait l’effort de chercher le meilleur prénom qui convienne pour la protection de l’enfant nouveau-né et qui plaise à tout le monde. Dans un cas dramatique où le couple, généralement de vieux qui dépassent quarante ans d’âge, et gratifié par Dieu d’un garçon, après n’avoir eu que des filles, c’est le plus grand des évènements qu’on célèbre dans la discrétion pour ne pas s’attirer le mauvais œil ou les êtres malfaisants.
Aussi, il lui est attribué le plus mauvais prénom, pour ne pas attirer l’attention des gens malfaisants. Il arrive même, quand le fils est unique, qu’on lui fasse porter un prénom de fillette, qu’on l’habille comme telle et qu’on lui garde les cheveux longs pour détourner les regards de ceux que l’on croit toujours prêts à faire du mal. La croyance aux esprits maléfiques très forte dans l’ancien temps, existe toujours mais dans une faible proportion aujourd’hui. On croit encore au mauvais œil et aux êtres malveillants toujours prêts à faire du mal. Ce dont on a peur c’est de voir disparaitre cet unique héritier mâle et que les filles se retrouvent sans droit à la totalité de l’héritage. C’est dramatique quand on a trimé toute sa vie pour que les biens acquis péniblement passent entre les mains des cousins ou des neveux.
Dans le Coran il est cité le cas d’un vieux, probablement Zacharia, qui a demandé à Dieu de lui donner un héritier pour ses biens, et le Tout Puissant lui a répondu en lui annonçant la naissance d’un fils prénommé Yahia. Comment cela pourrait-il être possible dit sa femme puisque je suis stérile. Ainsi l’a voulu Dieu, quand il veut une chose, elle est réalisée immédiatement après lui répond la voix divine. Tel est le drame qu’ont vécu tous les vieux n’ayant pas de descendance mâle et qui ont eu le malheur de laisser beaucoup de biens à leurs frères qui ont la chance d’avoir des garçons. Aussi quand nait un garçon chez quelqu’un, il lui choisit un vilain prénom qui lui assure la protection.

Valeur du prénom dans certains peuples à longue oralité
Chez les wolofs, la naissance d’un enfant est considérée comme le retour d’un grand père disparu. On dit d’ailleurs, c’est le vieux qui est revenu La même croyance existe chez nous, aussi on fait porter le nom d’un ancêtre surtout si celui-ci a rempli honorablement sa mission d’ascendant. On cherche à perpétuer fièrement le nom d’un ancêtre, surtout si celui-ci a joué un rôle important pour le bien de la communauté. Dans certaines régions de chez nous, le prénom est donné à la naissance, mais durant les années d’enfance, ce prénom subit des transformations au point même de devenir un sobriquet qu’on trouve tout à fait normal jusqu’à un certain âge : on appelle Hmidouche au lieu de Ahmed, Alilou au lieu de Ali, le diminutif comme Rezzaq à la place d’Abderrezaq, on les trouve même drôles.
Quelquefois c’est un sobriquet qui est collé à la peau du petit enfant ; on l’appelle par exemple par le nom d’un guignol en société, on emprunte des noms appartenant au monde des marginaux Mais et à mesure qu’ils grandissent, les enfants ont tendance à ne pas admettre : sobriquets, prénoms déformés. Certains, quand ils dépassent dix ans ou plus, trouvent insultant s’ils ne sont pas appelés par leurs propres prénoms. Ils exigent qu’on les appelle correctement sous peine de mise en garde, d’interdiction, ou de plainte, envers ceux qui osent encore les appeler comme du temps de l’enfance. Des cas particuliers acceptés dans certaines sociétés habituées à inventer Chez les Africains le prénom peut être une réponse à une naissance ou qui se veut un message à la conservation de la mémoire de cette naissance.
Les pseudonymes sont des cas marginaux. Le prénom est comme un message tel que défini par les théoriciens de la communication, à savoir «une séquence de signaux qui correspondent à des règles de combinaison précises et qu’un émetteur transmet à un récepteur par l’intermédiaire d’un canal.» Le nom sert de support physique à la transmission d’un sens pouvant être allusif, contextuel, mais porteur de sens. On peut assister à une inversion des rôles entre l’émetteur et le récepteur. Le nom comme moyen de communication qui communique une information sur le porteur de nom : classification dans une catégorie, un groupe d’âge. Le message s’adresse vers la famille ou le voisinage, c’est une réponse à une situation, une prise de position dans un conflit.
Abed Boumediene