Deux modes d’expression artistique complémentaires

Les sons et couleurs

Parmi les grands peintres de chez nous, on ne peut pas ne pas citer M’hamed Issiakhem pour ses capacités d’inventivité. Sa particularité est d’avoir été prolifique tout en étant très complexe dans son interprétation. Il lui a été donné de rendre visite à de jeunes peintres d’’Alger dans une salle d’’exposition de la capitale où ils venaient d’’exposer leurs toiles de grandes qualités.

Il s’agit de moyens d’expression réservés aux seuls connaisseurs pour qui, un son musical et une couleur, sont porteurs de sens dénotatifs et connotatifs si vastes qu’il est parfois difficiles de cerner. On s’étonne souvent de voir un artiste chanteur et musicien de renommée contemplant avec admiration une œuvre de maître en peinture, un tableau d’Issiakhem, ensemble signifiant qui prête à confusion. Pour les non initiés un tableau est difficile à interpréter tant les formes et les couleurs très nuancés ne signifient rien. Un artiste peut arriver à comprendre à condition qu’il ait le sens des mélanges et des formes. Pour quelques producteurs d’œuvres d’art, il faut parler de capacité de créer et non de talent pour le titre d’artiste. C’est à discuter.

Ce que le mot « son » veut dire

Si on le définit scientifiquement, il veut dire effet des vibrations rapides des corps se propageant dans les milieux matériels et excitant l’oreille : sons aigus, sons graves. Un son musical est bien plus complexe qu’on le pense. Les sons musicaux qu’on a coutume d’entendre chaque jour ont d’abord existé dans la nature avant qu’on ne les ait réussi à obtenir au moyen d’instruments divers. Les sons naturels sont émis par différentes sources : les espèces innombrables d’oiseaux, les animaux dans leur ensemble, l’eau dans tous ses états. Souvenez-vous du filet d’eau du ruisseau qui coule gracieusement en produisant un son doux qui se renouvelle à l’infini comme l’eau de source d’un bruit envoûtant tant elle procure de sensations lorsqu’on fait attention à son écoulement. Ajoutons les sons que produisent les vents allant du plus doux au plus violent. C’est un bel ensemble infini qu’essaient de reproduire les différents instruments inventés pour produire les sons aigus ou graves. La musique est l’art de produire des sons pour charmer les oreilles .Mais depuis qu’elle existe, il y a eu une infinité de genres musicaux dans le monde et chaque peuple a les siens. Ceci montre bien la place primordiale de la musique dans la vie des peuples et l’expansion qu’elle a pu prendre à l’échelle internationale sous la poussée des inventions considérables. Les pays qui ont développé la musique ont crée chez eux une ambiance favorable à l’équilibre psychologique de leurs populations. On a reconnu avec preuves à l’appui que la musique est une excellente thérapie contre des troubles psychiques.

Cet art de composer des sons s’est amélioré

Il s’est modernisé à la faveur du perfectionnement des instruments de musique et toutes les possibilités se sont offertes à tous ceux qui désirent offrir des spectacles de qualité par l’union d’un ensemble instrumental sous la conduite d’un chef d’orchestre. Notons également les  nombreux avantages que peut offrir les instruments c’est la possibilité de jouer seul d’un seul instrument à  vent ou  à percussion. On peut avec un joueur de flûte ou de tambour traditionnel donner du spectacle à  ceux qui en éprouvent le besoin,   qui souffrent de l’émotion, procurer du bonheur,  faire renaitre l’espoir dans les cœurs des désespérés, des angoissés, de tous ceux qui ont le mal de vivre.
Le langage des couleurs, un autre type d’expression

L’art d’accommoder les couleurs pour exprimer des messages relève d’un savoir faire réservés aux seuls maîtres du langage ésotérique. Chaque peintre, en fonction de ses projets, fait un mariage des couleurs susceptibles d’exprimer des états d’âme, d’incarner des personnages qui correspondent à une situation donnée. L’artiste talentueux est capable de créer un décor de vie de famille avec des mélanges pertinents de couleurs capables de reconstituer des comportements humains, animaux face à des évènements particulièrement imprévisibles, courants ou violents. Les maîtres de l’écriture savent décrire des tableaux en polychrome très significatifs à des moments précis de la journée, le coucher de soleil avec les réverbérations sur le paysage et les derniers rayons rougeoyants sous l’effet des nuages à l’horizon. ET par le pouvoir des mots, ils reconstituent un décor, celui d’un champ de bataille pendant les guerres puniques. La différence entre la photo et le tableau de peinture, sur un paysage ; la photo restitue avec la plus grande l’image, quant au peintre, il reproduit la montagne mais de la façon dont il la conçoit, vue par le peintre, la montagne est transformée. Comme chez les écrivains créatifs chez qui la fiction dans une œuvre littéraire est un impératif, l’artiste peintre juge utile de mettre une touche personnelle à une toile portant sa signature. L’observateur qui essaie de décrypter un tableau de maître peut se heurter à des problèmes d’interprétation. Un observateur averti est attentif au moindre détail susceptible d’aider à mieux cerner le message de l’artiste dont la créativité est une qualité maîtresse. Parmi les grands peintres de chez nous, on ne peut pas ne pas citer M’hamed Issiakhem pour ses capacités d’inventivité. Sa particularité est d’avoir été prolifique tout en étant très complexe dans son interprétation. Il a été donné de rendre visite à de jeunes peintres d’Alger dans une salle d’exposition de la capitale où ils venaient d’exposer leurs toiles de grandes qualités. Ils ont été formés à l’art abstrait qu’ils sont arrivés à maîtriser. Pendant l’exposition nous leur avons demandé ce que véhiculent comme messages quelques-unes de leurs toiles qui nous ont paru aussi hermétiques que la poésie surréaliste. Par exemple ce tableau représentant une feuille d’arbre partiellement coupée en deux. Pour comprendre nous ont-ils dit il faut retracer l’histoire de la feuille en la rattachant à celle de l’arbre dont elle est issue. L’arbre est planté dans son milieu naturel, il grandit grâce à la terre qui le nourrit et à un apport d’eau, il produit des feuilles et des fruits. De là on a extrait une feuille coupée mais qui ne s’est coupée toute seule et partiellement. A discuter longuement pour arriver au triste sort réservé à la feuille peinte.

Boumediène Abed