La production algérienne reprend de l’élan avec une hausse de 14.000 b/j

L’Opep+ donne un coup de pouce aux prix du pétrole

«Le quota de la production d’or noir de l’Algérie augmentera légèrement de 14.000 barils/jours en juillet prochain», a indiqué, hier, dans un communiqué le ministère de l’Energie et des Mines.

Chaque pays membre du groupe informel Opep+ devra se conformer aux quotas validés, préalablement, par cette organisation à l’issu du 17ème Sommet de l’Opep+, lors duquel, il a été décidé le maintien du calendrier de reprise prudente et progressive de la production pétrolière pour le mois de juillet prochain, tandis que les quotas pour le mois d’août n’ont pas été évoqués, par vigilance. En effet, l’Alliance a préféré reporter cette décision à la prochaine réunion, prévue le 1er juillet prochain. Quant au prix du pétrole, ils ont bien profité de cette décision et percent le plafond des records, une nouvelle fois. Les 23 pays signataires de la Déclaration de Coopération souhaitent ramener l’offre aux niveaux d’avant la crise sanitaire du Covid-19, mais estiment toutefois qu’il faut rester prudent et attentif à l’évolution de la pandémie en Inde. La reprise en douceur de la production d’or noir devra aussi soutenir les prix du pétrole qui ont atteint de nouveaux sommets au lendemain de l’annonce de la décision unanime des pays membres de l’Opep+ de maintenir l’ajustement de la production du mois de juillet soit, l’augmentation de 441.000 barils par jour», a indiqué la même source.
Ainsi se donner une marge de manœuvre pour évaluer l’impact d’un éventuel retour de l’Iran sur le marché international du pétrole. En effet, si la République islamique, pays fondateur du Groupe, est dispensée de quotas et de nouveau autorisée à exporter son pétrole, le marché mondial de pétrole serait influencé par l’augmentation drastique de production de ce pays. Ces deux questions seront abordées lors de la prochaine rencontre du cartel et ses alliés conduites par la Russie et l’Arabie saoudite. En attendant cette rencontre décisive, les mouvements haussiers des cours du pétrole restent importants au lendemain de l’annonce de la décision. Ils avancent rapidement et se rapprochent de l’équilibre de mercredi matin, de plus de 71 dollars. Cette solide hausse devra se poursuivre et se confirmer dans les prochains jours grâce à la campagne massive de vaccination anti-Covid-19, la réouverture des frontières aux circulations des marchandises et des voyageurs et à la baisse des stocks américains.
Ces signes indiquent un retour plus rapide que prévu à l’activité du secteur pétrolier et gazier dans plusieurs pays qui se réfèrent aux perspectives positives de la Banque mondiale et de l’Opep. Cette dernière et ses alliés non-Opep avaient élaboré conjointement, au mois d’avril écoulé, une stratégie de sortie de crise à travers un retour «par paliers entre mai et juillet d’un total de près de 1,2 million de barils par jour supplémentaires, auquel s’ajoute le volume d’un million de barils qui avait été retiré volontairement par Riyad au début de l’année», a précisé un communiqué de l’Opep. Longtemps attendue, cette décision vient réconforter l’économie de plusieurs pays producteurs de pétrole en crise. L’Algérie avait aussi tablé sur une reprise modeste de la production d’or noir durant les premiers et deuxièmes semestres 2021. Par ailleurs, le pays compte diversifier ses ressources énergétiques et se lancer dans le vert afin de réduire sa dépendance aux hydrocarbures.
Une nouvelle stratégie de développement du secteur de l’énergie a déjà été élaborée par la compagnie nationale des hydrocarbures (Sonatrach) qui prévoit l’expansion de ses activités de recherche et d’exploitation gazière et pétrolière à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Elle prévoit d’ailleurs de retourner sur le territoire libyen pour relancer ses activités sur le bloc de Ghadamès, déserté depuis 2011. Un retour tant attendu par les autorités libyennes qui ont fait appel à l’Algérie, récemment, pour relancer son secteur de l’énergie. La Libye compte d’ailleurs renforcer sa production jusqu’à renouer avec les niveaux de production d’avant la guerre. Progressivement, la situation du marché pétrolier se normalise grâce aux engagements pris par l’Opep+ depuis 2020 de réduire leur production afin de résorber l’offre surabondante et stabiliser les prix.
Ils ont relevé le défi dans un contexte très complexe et gagné leur pari, toutefois, la vigilance demeure de mise. C’est ce qu’a souligné, d’ailleurs, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, dans une déclaration à la presse. Il a salué les efforts du cartel et de ses alliés, les félicitant de «la performance des niveaux de conformité global de réduction de production réalisé, ainsi que le respect des engagements des pays membres de l’Opep et non Opep pour le mois d’avril qui a atteint 114%», selon le communiqué du ministère de tutelle. Le prochain Sommet de l’Opep+ est aussi décisif.
Samira Takharboucht