L’écologie au second plan

Législatives du 12 juin

La célébration de la Journée mondiale de l’environnement est l’occasion, une fois encore, de constater que la préoccupation écologique est sous-estimée par les pouvoirs publics autant que par les citoyens.

Plus grave, au vu de la campagne électorale et des programmes des candidats aux législatives du 12 juin, force est d’admettre que dans la prochaine Assemblée populaire nationale (APN), les députés se soucieront moins que leurs prédécesseurs de la question environnementale déjà quasiment ignorée dans l’ancienne APN. Certes, des lois ont été votées et des institutions ont vu le jour, mais dans la réalité, les citoyens vivent en permanence un malaise, notamment en milieu urbain, dont la cause se trouve dans les nuisances (bruit, pollution de l’air, déchets, pollution des plages…) qui les agressent continuellement, comme si elles étaient tolérées.
A titre d’exemple, à Alger centre, des travaux bruyants (usage du marteau-piqueur et de la tronçonneuse électrique) ont été engagés il y a quelques jours, curieusement, au moment où commençait la période des examens (entrée en 5ème, BEM et Bac, mais aussi toutes les autres épreuves de fin d’année universitaire). Un candidat au bac qui habite dans les environs ne pourra jamais se concentrer sur la préparation de l’examen qui va déterminer le reste de sa vie. En Chine, l’interdiction des activités bruyantes dans la période de préparation et de déroulement des examens d’entrée à l’Université, est ordonnée par les plus hautes autorités du pays.
En Algérie, dans les années 2000 jusqu’à février 2019, les candidats au bac qui habitent près des places publiques ont préparé leur examen dans des conditions sonores infernales créées par les activités prétendument de loisirs et culturelles qui étaient organisées par les autorités locales en violation de la loi, toute l’année avec une pointe particulière et tapage nocturne caractérisé, dans les périodes de préparation des examens scolaires et universitaires. Les riverains ne pouvaient se plaindre, on leur disait «ça vient d’en haut».
Une situation d’une absurdité totale d’autant plus que les responsables officiels se gargarisaient des formules sur l’économie du savoir. Et ça continue dans l’Algérie nouvelle, puisque, apparemment, il y a l’impunité pour les motards qui sèment la «terreur» sonore partout, y compris au centre de la capitale, comme s’ils étaient encouragés à le faire. Les candidats aux législatives du 12 juin, évoquent formellement l’écologie dans leurs programmes en suivant la mode et le thème (changement climatique) qu’elle met en avant, sans rien dire sur le malaise environnemental vécu par les Algériens.
L. A.