Le Monde recadré

Il déforme la réalité algérienne

L’éditorialiste du quotidien français Le Monde a été recadré par notre ambassadeur en France, Mohamed-Antar Daoud, après son éditorial, grossièrement intitulé : «L’Algérie dans l’impasse autoritaire», de l’édition parue le 5 juin, empreint d’une «hostilité inouïe» à l’égard de l’Algérie, de ses institutions et de ses symboles.

Le Monde n’en est pas à sa première dérive. L’ambassadeur d’Algérie en France s’est interrogé sur «les desseins réels d’un tel acharnement qui se renouvelle, sciemment, à l’approche de chaque échéance politique». Il a fait remarquer, dans ce contexte, que «les expressions subjectives usitées» dans le papier telles que «le régime», «façade civile aux militaires», «réflexes autoritaires» et «répression massive», «relèvent, en effet, des clichés éculés, véhiculés et ressassés sans cesse par un nombre de médias». «Contrairement à d’autres pays et dès lors qu’il s’agit de commenter l’actualité politique en Algérie, l’on déforme la réalité en employant des qualificatifs inappropriés, présentant ainsi, le maintien de l’ordre, prérogative régalienne de tout Etat, comme pratique de ‘’répression’’, et d’’‘étouffement’’», a-t-il déploré.
Pour Mohamed-Antar Daoud, lui-même ancien journaliste, «il est regrettable de constater que les héritiers de cette institution de référence en matière de journalisme se situent à des lieues des principes de déontologie imprimés par son fondateur Hubert Beuve-Méry dont les positions concernant la révolution algérienne contre le colonialisme restent inscrites dans les annales de la presse française». L’ambassadeur d’Algérie en France a fait remarquer que «rédigé à partir d’une salle de rédaction parisienne, sans attendre que votre envoyé spécial, qui s’apprête à se rendre en Algérie du 8 au 14 juin, puisse mesurer sur le terrain l’ampleur de l’engouement du peuple algérien notamment sa jeunesse pour cette étape cruciale dans l’édification institutionnelle de l’Algérie nouvelle, l’édito en question évoque, avec une subjectivité déconcertante, ‘’un rendez-vous manqué pour la démocratie algérienne’’».
Regrettant «le caractère délibérément outrageux et violent de ce texte, prenant pour cible le président de la République et l’institution militaire», l’ambassadeur d’Algérie en France a affirmé que cet éditorial «interpelle sur les desseins réels d’un tel acharnement qui se renouvelle, sciemment, à l’approche de chaque échéance politique dans mon pays». Toutefois son envoyé spécial reste le bienvenu pour découvrir la nouvelle Algérie dont l’avenir n’est point ‘’confisqué’’ mais bien pris en charge par toutes les forces vives de la Nation», a conclu Mohamed-Antar Daoud.
L. A.