Les convictions du Président Tebboune

«Ils veulent faire taire la voix de l’Algérie et cela n’arrivera pas !»

Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision qatarie «Al-Jazeera», diffusé hier soir, destiné à l’opinion publique dans le monde arabe, le Président Abdelmadjid Tebboune a fait constater qu’«ils veulent faire taire la voix de l’Algérie et cela n’arrivera pas», relevant que «celui qui a dit que l’Algérie tombera après la Syrie, s’est trompé».

Le Président Tebboune a exposé les positions de l’Algérie sur diverses questions internationales (Libye, Palestine, Sahel) et intérieures (Hirak, corruption, islamisme). Le Président Tebboune a commencé par évoquer le Hirak authentique béni qui a sauvé l’Algérie d’une véritable catastrophe ayant failli anéantir l’Etat. Ce Hirak a triomphé par son pacifisme, sous la protection des services de sécurité et de l’armée. L’Algérie, a-t-il rappelé, était sous le contrôle d’un gang, qui voulait profiter de la maladie de l’ancien Président pour s’emparer du pouvoir pour encore cinq ans. «13 millions d’Algériens ont sauvé l’Algérie du cinquième mandat et de la prolongation du quatrième», a-t-il fait constater. Il estime qu’aujourd’hui, grâce à la prise de conscience du peuple, l’Algérie a dépassé le stade du danger.
Il y a un peuple conscient à un très haut degré. Il est d’accord avec la démarche du pouvoir de concrétisation de 54 engagements en référence à 1954. «Les récents rassemblements sont non identifiés et non unis idéologiquement, ni dans les revendications ni dans les slogans, et leurs participants se comptent par centaines. 50 wilayas sur 58 n’ont connu aucun rassemblement dans la période récente», fait remarquer le Président Tebboune qui estime que le peuple a compris que le changement intervient par la voie des institutions. A propos du courant islamique actif en Algérie, le Président Tebboune relève qu’il est différent du reste des courants islamiques dans d’autres pays. L’Algérie s’est débarrassée à jamais de l’islam idéologique. A propos du quotidien français «Le Monde», il rappelle que ce journal était interdit en Algérie, et c’est le Président Tebboune qui l’avait réintroduit en Algérie. «Si vous honorez le méchant, il se rebelle». L’Algérie dont a parlé Le Monde n’est pas l’Algérie, dit-il.
«France, fait-il observer, il y a trois lobbies en désaccord entre eux : le premier est constitué par les colons qui ont quitté l’Algérie après l’indépendance et ont légué à leurs petits-enfants la haine de l’Algérie ; le second revanchard également, est une extension de l’OAS (Organisation de l’armée secrète française) à une époque  ; et le troisième est composé d’Algériens qui ont choisi de se ranger du côté de la France». A propos de l’étendue de la corruption dans la période précédente, le Président Tebboune a rappelé que El ‘issaba (le gang) a volé des centaines de milliards de dollars et les a transférés à l’étranger. «Cinquante personnes ont monopolisé les importations à l’époque passée, et elles avaient le pouvoir absolu et la décision de choisir qui avait le droit d’investir en Algérie», a-t-il fait savoir.
La corruption est arrivée à un point où elle est devenue une tradition de l’État à un moment donné, a-t-il fait remarquer, ajoutant qu’à ce jour nous découvrons encore ses prolongements visibles et invisibles. Le Président Tebboune a défini ce gang comme la kleptocratie, pire que l’oligarchie, dit-il, c’est le pouvoir des voleurs. «La justice a saisi et récupéré toutes les propriétés apparentes du gang et les a rendues au Trésor public. Nous travaillons avec des pays amis en Europe et dans le monde pour aider l’Algérie à découvrir et récupérer les fonds pillés», a poursuivi sur ce thème, le Président Tebboune.
Dans le monde arabe, l’Algérie, estime le Président Tebboune, est visée par un complot car elle-même ne permet pas que l’on conspire contre les pays arabes. Il cite d’autres faits : l’Algérie est le porte-flambeau de la Palestine, du Sahara occidental et des peuples opprimés ; c’est un pays sans dette extérieure et donc indépendant dans sa prise de décision et souverain ; son système social est constitutionnalisé : médecine gratuite, éducation gratuite, subvention des prix, une vie décente pour le citoyen. A propos de l’institution militaire, il fait observer qu’en Algérie «la relation entre la Présidence et l’armée est naturelle, et l’armée algérienne est une institution constitutionnelle qui sacralise la constitution de l’État. La stabilité continue de l’Algérie, grâce à la force de son armée».
Lakhdar A.