A l’approche du Sommet «Berlin 2», la Libye réconfortée par son allié algérien

Deux vice-présidents du Conseil présidentiel libyen arrivent à Alger

L’Algérie ne cesse de réitérer son engagement en faveur d’une transition démocratique en Libye et promet d’accompagner le peuple libyen durant cette période, arrivée à mi-parcours.

Nul ne peut nier le rôle incontestable de l’Algérie dans le règlement du conflit libyen et sa détermination à désamorcer les conflits armés entre les deux parties belligérantes qui se battent en Libye depuis 2011. A l’approche de l’organisation du deuxième Sommet sur la Libye à Berlin, l’Algérie réaffirme son soutien aux autorités de transition libyennes et promet de les aider à reconstruire le pays et à relancer son économie. Mais aussi à soutenir le peuple libyen pour surmonter cette rude épreuve de transition et réussir l’organisation des élections nationales et la mise en œuvre du programme des réformes institutionnelles, constitutionnelles, économiques et sociales. L’Etat algérien a toujours ouvert ses portes au débat et aux négociations sur l’avenir de la Libye avec laquelle elle partage plus de 1.000 km de frontières et veille à la réussite du processus de transition et la poursuite des étapes suivant la fin de cette période, prévue au mois décembre prochain.
Abordant un virage décisif et difficile, la Libye a besoin plus que jamais de soutien et d’alliances solides et sérieuses pour l’accompagner dans la mise en œuvre du processus de paix et l’aider progressivement à se reconstruire politiquement, économiquement et socialement. Les autorités de transition libyenne se tournent vers leur fidèle allié historique, l’Algérie, le premier pays visité par le Chef du Gouvernement d’Union en Libye, Abdelhamid Dbeibah, lors de sa tournée diplomatique internationale. Une visite qui a été marquée par un cachet plus économique que politique bien que l’objectif de la mission était de débattre sur l’organisation des élections nationales prévues en décembre prochain.
Lors de cette rencontre, le chef de l’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune avait exprimé l’engagement de l’Algérie d’œuvrer conjointement avec les autorités de transition libyennes pour «renforcer sa légitimité» pour affronter les menaces terroristes, mais aussi pour se reconstruire sur le plan économique. Les discussions entre les deux parties ont porté, particulièrement, sur la relance du secteur des hydrocarbures en Libye et sur le défi de la reconstruction du pays ravagé par la guerre civile, depuis dix ans. Pour reconstruire, la Libye a besoin de plus de 120 millions de dollars, raison pour laquelle les autorités de transition libyennes partent à la recherche d’un appui international auprès des pays voisins, dont l’Algérie et auprès des Etats influents dans le dossier libyen. Un appui qui va l’aider dans l’avenir à instaurer la stabilité interne et relever les défis sécuritaires, en tant qu’une autorité légitime reconnue par le peuple libyen.
L’Algérie intervient dans cet objectif. A la fin de la visite officielle de deux jours, les deux pays ont conclu plusieurs accords de coopération et discuté du retour du géant pétrolier Sonatrach en Libye pour reprendre ses activités d’exploration dans le bloc de Ghadamès (Sud-Ouest). Aussi de la réouverture prochaine des frontières maritimes et terrestres. Pas de répit pour les autorités de transition libyennes. Dix jours après la visite officielle du Chef du Gouvernement d’Union en Libye, deux vice-présidents du Conseil présidentiel libyen, M. Moussa Al Koni et Abdullah Al Lafi, sont arrivés hier à Alger. La visite devra s’achever demain. Ils étaient reçus par le Premier ministre, M. Abdelaziz Djerad, accompagné du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, et du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire, Kamel Beldjoud. Cette visite intervient dix jours avant la tenue de l’éventuel Sommet de «Berlin 2» sur la Libye.
Le premier Sommet organisé en juin 2020 a permis au pays de prendre d’importantes mesures pour stabiliser le pays et entamer la période de transition. Surtout parvenir à apaiser les tensions armées entre les deux parties rivales. Lors de «Berlin 2» auquel, l’Algérie pourrait prendre part vu l’importance de son rôle de médiateur, les participants échangeront, éventuellement sur «les préparatifs des élections nationales, prévues le 24 décembre 2021 et sur le retrait des troupes étrangères et des mercenaires de Libye, conformément au cessez-le-feu». Il est utile de souligner l’importance du rôle de l’Algérie dans le règlement de ce dossier. Elle a toujours refusé l’intervention militaire dans le pays et a prôné la solution politique. L’Algérie toujours fidèle à ces deux propositions et maintenant tend la main à son voisin pour se reconstruire. Pour rappel, lors du «Berlin 1», l’Algérie est parvenue avec les autres Etats à convaincre les parties rivales libyennes à signer «l’accord politique» et d’aller vers une période de transition.
Samira Takharboucht