Les Sumériens en Mésopotamie

Grandes civilisations

Personne, aujourd’hui, ne pourrait imaginer qu’un peuple, celui des Sumériens, ait pu créer, il y a de cela des millénaires, une civilisation qui a considérablement influé sur le destin du monde.

On ne sait pas si cette civilisation a précédé ou suivi celle des Atlandes sur laquelle nous avons donné de nombreux détails pouvant faire comprendre qu’ils étaient très en avance sur leur temps et même sur la grande majorité des peuples contemporains. La Mésopotamie signifie espace ou pays situé entre deux fleuves, l’Euphrate et le Tigre ! On suppose qu’étant donné son importance, cette région devait être la métropole d’un pays et d’une civilisation de grande envergure, allant de l’Egypte à l’Irak en passant par la Syrie.

Une marque de prospérité : le développement urbain
La création des espaces urbains s’est faite sur la base d’une sédentarisation de la population, à l’époque. De nombreux vestiges dont des tours trônant au milieu d’un paysage marqué par le passage des millénaires qui nous séparent de ces Sumériens. Le décor devait être plus nuancé par l’exubérance des couleurs végétales et l’abondance des eaux. Une preuve que les conditions naturelles étaient réunies pour l’agriculture et que le blé a été cultivé et pour la première fois en Mésopotamie. Des zones d’une diversification des cultures avaient été implantées pour que l’agriculture soit mise au service et adaptée aux besoins de la nature humaine. C’est aussi en Mésopotamie et au temps des Sumériens que les métaux ont été découverts puis transformés. La métallurgie, qui allait révolutionner le monde, venait de voir le jour : c’était au 4e millénaire au cours duquel des villes cités avaient été fondées : Lagash, Ourouk, Our, appelées cités-états pour leurs temples, leurs activités politiques et religieuses pratiquées dans le respect des règles de moralité sans lesquelles il n’y aurait pas eu de progrès. On s’aperçoit du génie d’un peuple dans la disposition des maisons que les traditions ont voulu sans fenêtres pour s’abriter de la poussière et de la chaleur extérieure.
Comme celles de toutes les médinas et casbahs arabes ou orientales, on peut dire qu’il s’agissait de maisons à cours intérieures propices à des réunions de familles pour manger, boire à loisir. On a même ajouté qu’on s’asseyait au milieu de ces cours pour consommer de la bière, connue, comme toutes les boissons alcoolisées, depuis l’Antiquité. L’existence de charpentiers sachant manier des outils métalliques montrait bien que la division du travail était bien nette et que l’on construisait des agglomérations urbaines selon des normes étudiées par des spécialistes en la matière. Les vestiges exhumés indiquent qu’il y avait de grandes villes au bord des fleuves, sans doute navigables et abondantes. Une civilisation qui en disait long sur le niveau de connaissances On peut dire que les Sumériens ont façonné le monde. La roue qui a été leur invention – et non celle des Chinois – a révolutionné les moyens de locomotion. Elle a permis aux charettes, diligences de voir le jour. Les Sumériens ont inventé des chars de combat, et leur écriture cunéiforme – qui a été la première écriture dans le monde – est là pour l’attester. Les spécialistes des alphabets anciens ont décrypté leurs messages gravés sur des plaques d’argiles multimillénaires.
Pour l’irrigation des zones désertiques, loin des fleuves et des mers, les Sumériens ont construit des barrages et des canaux d’arrosage sur toutes les surfaces destinées à des cultures variées et extensives. Comme les constructions hydrauliques et la superficie des maisons, tout était calculé pour assurer la meilleure vie possible aux citadins. Et le sens de l’esthétique dominait dans les accoutrements. Les femmes arboraient des bijoux faits en métaux précieux et portant des inscriptions ciselées. L’or, l’argent, la turquoise, la nacre, les coquillages provenant de la prospérité des îles étaient fortement connus et appréciés. Les Sumériens allaient jusqu’au Tajakstan, au Pakistan, en Afghanistan à la recherche des pierres précieuses. On rapportait des pierres bleues 3 000 ans avant l’ouverture de la route de la soie. Une industrie du bois et l’ouverture des routes dignes des pays avancés On avait développé la culture des conifères pour la construction navale qui faisait de la Mésopotamie un pays avancé.
Des arbres des grandes forêts du Nord étaient acheminés par voie fluviale pour la construction de bateaux, l’imperméabilisation des coques, l’édification de maisons en bois de cèdre. Les Sumériens procédaient au revêtement des routes à l’aide du bitume qui jaillissait du sol comme à Hit. Les gens le récoltaient selon les mêmes techniques utilisées de nos jours. Il semble que c’était à la jonction des deux fleuves que Noé avait monté son arche pour embarquer toutes les espèces vivantes en prévision du déluge qui allait tout engloutir. Les habitants de tous les bords des deux fleuves immenses étaient aussi beaux que les arts dont ils furent les inventeurs et fins connaisseurs. L’art mésopotamien fut florissant au 3e millénaire. Religion, rites et mythes Comme tous les peuples croyants et à vieilles traditions, les Sumériens entretenaient des relations privilégiées avec l’invisible. Nous sommes à 4 000 ans avant l’ère chrétienne avec les religions polythéistes, le monothéisme n’ayant commencé à apparaître qu’avec Sidna Nouh, Sidna Ibrahim. Toute la vie s’organisait autour des temples pour des pratiques rituelles et des activités jugées bonnes pour le développement spirituel, agricole, économique, scientifique.
La vie, qui restait un mystère, faisait l’objet d’une grande considération. On y avait appris à méditer sur l’au-delà, l’altruisme, la compassion. Toutes les investigations faites sur les écritures cunéiformes, étalées sur des années, voire des millénaires de réalisation, montrent bien que l’héritage laissé par les Sumériens est d’une richesse incroyable. On dit que c’est la civilisation sumérienne qui a enclenché le processus de développement du savoir et des connaissances de la Grèce antique portant sur la physique, les mathématiques, la philosophie, le théâtre. Le système d’organisation fut tel qu’il y eut au sein de cette société très en avance sur son temps des échanges commerciaux moyennant des contrats, des cachets scellant les transactions, sur la base de lois édictées et dont quelques-une sont restées en vigueur dans les sociétés modernes d’aujourd’hui. Il y avait aussi un attachement de la population aux rites anciens, comme celui d’offrir en sacrifice une bête afin d’obtenir une protection divine sinon une pluie pour féconder une terre nourricière qui en avait besoin. Le blé a été cultivé pour la première fois au monde en Mésopotamie. Aussi on immolait en l’honneur des divinités moutons ou bœufs, dans les temples.
Les Sumériens avaient également cette particularité d’aspirer à une vie future meilleure. Autrement dit les citoyens avaient été des futuristes, mais ils préparaient cette vie meilleure en déployant tous leurs efforts pour que le monde évolue en bien. C’est avec cette aspiration au changement que le roi Gamèche s’engagea une fois à tuer un monstre qui terrorisait la population sur instigation d’une déesse qui voulait se venger d’un acte offensant. Les Dieux inspiraient la crainte. Ce fut le cas de la déesse Ichtar qui inspirait l’amour et la guerre. Les rituels avaient donc pour but d’éloigner les forces du mal et de ménager les forces du bien. Dans les mythes mésopotamiens, il y avait une religion au service d’un dieu. La plupart des mythes dominants dans les pays à longues traditions religieuses sont d’origine sumérienne. C’est le cas des mythes bibliques, celui du déluge après que Dieu eut chargé Sidna Nouh de construire un bateau pour sauver des eaux toutes les races. En vertu d’une loi universelle selon laquelle toute chose est appelée à disparaître, la civilisation sumérienne commençait à donner les signes d’une décadence imminente. Elle avait vécu. Les hommes et les femmes furent éparpilles autour de la terre. Les Sumériens avaient plongé dans le néant.
Abed Boumediene