L’Equipe nationale algérienne va continuer à surprendre

Les Verts se sont engagés à aller le plus loin possible.

Les notes se distribuent à chaque fin de match, sauf que chaque victoire est aussi une leçon et une défaite peut être considérée comme une victoire pour l’ensemble des joueurs. C’est du moins ce qui en ressort de chaque duel. Rien ne force le pied à un joueur qu’une défaite ou une victoire. Les professionnels utilisent chaque résultat comme un outil à exploiter pour sauter plus haut et éviter la dernière erreur commise. Elles sont toutes aussi importantes les unes des autres, parce qu’elles rassemblent et conjuguent les efforts pour oublier la faute et penser au prochain chantier. L’équipe nationale n’est plus une équipe, mais une vitrine africaine qui provoque de la concurrence. Voilà une belle manière de faire accélérer le niveau du football africain. La concurrence en Europe fait évoluer vite, très vite le football, chaque club surveille son concurrent et ce qui se passe dans les hautes compétitions est extraordinaire. Chaque nation draine des millions de supporters.

La concurrence donne des ailes
C’est cette concurrence qui donne sans cesse cette envie d’aller plus vite, de réexaminer la stratégie, la jouer, la rejouer et l’enseigner aux joueurs. La victoire n’est pas la résultante d’un seul joueur mais d’un collectif. C’est l’occasion d’évoquer les Coupes d’Afrique des nations et les Coupes des Clubs, mais aussi les réalités très compliquées des compétitions nationales, les conflits internes, le statut des joueurs et également celui des techniciens. Il n’y a pas encore longtemps, les Verts jouaient sans avoir envie de jouer, répondent aux convocations sans avoir cette envie de le faire, les cadres changent.

Des sélectionneurs ont profité d’une situation
Des sélectionneurs défilent et les mauvais résultats d’une pauvreté… collent à leur peau. La critique est devenue l’outil qui écrase les joueurs qui espéraient à chaque sortie rentrer avec une satisfaction, mais encore faudrait-il trouver les mots pour justifier les défaites, les ratages et les dérapages des uns et des autres. L’argent du football a continué à couler à flot, mais les acteurs originels, ceux qui font rouler le ballon sur le continent, en profitaient. Dans un quotidien étranger, un joueur africain racontait comment le football africain perd à tous les coups, «j’ai aussi, de loin, observé la dérive des institutions, clubs et fédérations, et la plongée dans des eaux troubles de l’instance faîtière du football continental. Jusqu’à la mainmise totale de la FIFA sur la CAF, dans des proportions que nul n’aurait soupçonnées, sanctionnée par une perte d’autonomie plus que inquiétante… Les coulisses ont pris le pas sur le jeu. Les clubs se sont paupérisés». Ainsi va le football.

Les Fennecs échappent aux griffes…
Depuis 2019, l’Algérie échappe aux griffes des bricoleurs, elle remonte à la surface, et égale les continents du football mondial. Djamel Belmadi a promis de faire remonter à la surface l’Equipe nationale. Promesse tenue, la Coupe d’Afrique qui ne fut qu’un rêve depuis des années est devenue une réalité, elle loge en Algérie depuis 2019. Et depuis cette année, les résultats continuent de confirmer que la Coupe n’était pas un fruit de hasard. Les résultats séduisent, le style de jeu devient de plus en plus efficace et surprend. On s’approvisionne en points, et selon les chercheurs, cette réussite s’applique parfaitement au football. «Une équipe de football peut être considérée comme un réseau, où chaque joueur est un nœud et chaque passe un lien entre les nœuds», assure Javier Buldú, de l’université Rey Juan Carlos et principal auteur de l’étude publiée sur la plateforme «arXiv». Et ce qui se passe chez le clan de Belmadi se colle à cette réflexion du chercheur. Le scientifique et ses collègues ont modélisé le réseau des équipes de football à partir des 50 premières passes du match et ils ont observé comment ce réseau évoluait au fil du jeu. Cette approche leur a permis d’identifier des «motifs récurrents, qui reflètent l’abondance d’un certain type de passe entre trois ou quatre joueurs, de caractériser le rôle et la qualité de placement de chaque joueur». Le championnat national peut aussi réussir.
H. Hichem