«L’exportation hors hydrocarbure nécessite de l’aide et de l’accompagnement»

M. Bey Nasri, président d’Anexal :

Les exportations de l’Algérie hors hydrocarbures ont enregistré une hausse de 58,83 % durant le premier trimestre 2021 en comparaison de la même période de l’année passée. Face à  ces statistiques encourageantes, le président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal) a relevé que «la situation économique actuelle du pays nous impose de voir l’exportation autrement».

Lors de son intervention hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, M. Nasri a appelé les pouvoirs publics à intensifier son aide et son accompagnement afin de promouvoir l’exportation national, estimant que «si les exportateurs font des efforts, les institutions en charge de l’acte d’exportation n’en font pas». «C’est le moment où jamais de changer d’approche de gouvernance des pouvoirs publics sur l’exportation», exhorte le président de l’Anexal, qui a souligné au passage l’urgence d’agir en faveur des exportations. «À voir la fonte systématique des réserves de changes et le déficit de la balance commerciale depuis six ans, cela nous impose d’envisager l’exportation autrement, à savoir comme une fonction transversale».
Pour lui, «il manque un chef de file, qui s’assure que les instructions données soient appliquées». Revenant  au discours du président de la République du 18 août où il exprimé, clairement et fortement, la volonté des pouvoirs publics d’accompagner les exportations et d’en faire une priorité, il a relevé que «le constat actuel nous impose de voir que l’action est conduite autrement». Il a souligné d’autre part que, si les statistiques des exportations hors hydrocarbures sont en hausse, c’est d’abord «grâce aux efforts consentis par les exportateurs eux-mêmes face aux nombreuses difficultés qu’ils rencontrent, notamment avec la réglementation des changes». Il a soutenu à ce sujet que «certains produits algériens émergent sur le marché international et c’est ce qui a fait remonter la valeur des exportations».
«Si ce rythme est maintenu, M. Nasri estime que l’objectif de quatre milliards  de dollars d’exportations hors-hydrocarbures en 2021, fixé par l’Etat, sera atteint à 90%. «Pour la première fois l’Algérie va dépasser, cette année, la barre mythique des trois milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures», fait-il remarquer soulignant l’urgence d’accompagner cet élan.
«C’est maintenant que l’accompagnement des pouvoirs publics doit être puissant pour porter ce mouvement positif», appelle le président de l’Anexal.
Selon l’expert, l’investissement permet aux entreprises d’accéder au marché extérieur. Il a cité à titre d’exemples le ciment, les produits sidérurgiques et les pneumatiques. «Nous étions à zéro exportation de ciment en 2018, nous avons clôturé 2020 à près de deux millions de tonnes et les perspectives pour 2021 sont de cinq millions de tonnes», a fait savoir Nasri qui recommande d’orienter les investissements vers les marchés porteurs. Il insiste : «Chaque centime dépensé des réserves de changes doit être investi pour rapporter des recettes en devise».
«Il y a un syndrome de la devise à la Banque d’Algérie qui nous empêche d’avancer», «le 28 avril dernier, la Banque d’Algérie a annoncé, par communiqué, de bonnes nouvelles sur la rétrocession des devises pour les exportateurs. Mais jusqu’à aujourd’hui, rien n’a été appliqué et c’est une première. D’habitude, cela met au maximum dix jours pour appliquer les notes de la Banque d’Algérie», a-t-il  regretté.
Manel Z.