Les fruits de la réforme judiciaire

Tiaret

Le directeur général de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion, Saïd Zreb, a donné ce mardi à Tiaret, le coup d’envoi des examens du Brevet d’enseignement moyen concernant la catégorie des détenus dans les établissements pénitentiaires accompagné d’une délégation forte des autorités locales et militaires à leur tête le wali de Tiaret.

Lors d’un point de presse, l’émissaire du département de Zeghmati Belgacem nous avance que «4 103 détenus dont 45 filles sont candidats aux examens du BEM, au titre de la session de juin 2021, répartis à travers 46 établissements pénitentiaires à travers le territoire national agréés par le ministère de l’Education nationale comme centres d’examens», dont le nombre de détenus candidats à ces épreuves a augmenté cette année de l’ordre de 48% par rapport à l’année précédente (2020). Cet examen est organisé sous la tutelle de l’Office national des examens et concours et encadré par des enseignants affiliés au secteur de l’éducation, conformément à l’accord conclu entre les ministères de l’Education nationale et de la Justice. Selon le conférencier «au total 35 922 détenus ont été inscrits aux différents paliers de leurs études, dont 28 917 inscrits dans l’enseignement à distance, 52 dans l’enseignement supérieur et 6 953 inscrits aux cours d’alphabétisation.
Pour l’examen du Brevet d’enseignement moyen (BEM) quelque 4 103 détenus étaient présents sur les bancs des examens, dont 4 058 détenus et 45 détenues. Sur un total de 35 922 détenus qui poursuivent leurs études dans les différents cycles d’enseignement, dont 28 917 inscrits à l’enseignement à distance, 52 à l’enseignement supérieur et 6 953 en cours d’alphabétisation. Outre le nombre des inscrits dans les différents cycles de l’enseignement général, 35 486 détenus suivent une formation professionnelle et artisanale dans 142 spécialités. Parmi lesquels 34 409 sont incarcérés et inscrits en formation professionnelle, et 1 077 sont incarcérés et inscrits en formation artisanale. Rappelons qu’un total de 3 861 détenus s’étaient présentés aux épreuves du Brevet d’enseignement moyen (BEM) pour la session de septembre 2020, répartis à travers 44 établissements pénitentiaires agréés par le ministère de l’Education nationale en tant que centres d’examens officiels. Ce grand événement nous a conduit a travers les différents compartiments de l’établissement pénitencier avant de rejoindre les classes d’examens réservées pour les détenus (hommes, femmes).
Au sein de l’établissement de Tiaret, le directeur Benchadi Hamid nous a appris que «des cours de soutien ont été assurés par une armada d’enseignants et professeurs en préparation des examens finaux…». Pour préparer les examens du Bac et du BEM dans les meilleures conditions, l’administration de la prison et de la réinsertion a aidé les candidats à ces examens par la tenue de séances de préparation psychologiques assurées par des spécialistes du secteur. Toujours dans le cadre de la réinsertion sociale des détenus, l’orateur a cité l’Education nationale, les Affaires religieuses et Wakfs, la Formation professionnelle, l’Enseignement supérieur, l’Agriculture et la Santé, indiquant que la politique de réinsertion n’est pas assurée par la Justice seulement, mais par l’ensemble des instances de l’Etat pour la prise en charge et la préparation des prisonniers à leur libération. Des imams, des professeurs, des enseignants, veillent jour et nuit sur la nouvelle politique carcérale pour la reprise totale de chaque détenu(e).
Ce jour «j», notre enquête a dévoilé et découvert le système carcéral en Algérie au sein du centre des examens. Des moyens humains et matériels ont été mobilisés pour mener à bien le déroulement de ce rendez-vous pédagogique important, selon le DG M. Zerb Said, qui a tenu à rassurer quant à la disponibilité des moyens sanitaires et préventifs de lutte contre la pandémie du Covid-19, y compris la prise en charge psychologique des candidats. Cette année aussi, dans une conjoncture sanitaire exceptionnelle due à la pandémie du nouveau coronavirus, la direction de l’établissement a réussi à affecter ses 142 candidats dont 8 femmes encadrés par une armada de surveillants à travers dix classes équipées de tous les moyens avec une moyenne de 12 à 15 candidats, et chacun d’entre eux a eu droit à une blouse blanche, gel et à deux bavettes.
Au même chapitre, on compte 156 candidats dont 5 femmes qui seront au grand rendez-vous de ce dimanche pour les examens du Bac, a-t-on appris du responsable de l’établissement, M. Hakim Benchadi. La formation professionnelle et l’artisanat ont brisé les barreaux de l’isolement et ouvert des ateliers, a-t-on constaté lors de notre virée, accompagné du chef de détention M. Ammi Adda à travers les compartiments pour l’accueil des 782 et 450 apprentis chapeautés par des enseignants (formation professionnelle – artisanat), fruit de la nouvelle réforme judiciaire pour le seul objectif : la réinsertion sociale des détenus ayant suivi une formation professionnelle dans les 142 spécialités.
Se sont les cols bleus, nous explique Ammi Adda, si les uns ont choisi le métier de la maçonnerie d’autres la coiffure, la peinture, la plomberie et la soudure, quant à l’autre créneau l’artisanat, on dénombre pas moins de 450 détenus au côté de la gent féminine. L’établissement pénitentiaire incite aussi les détenus à la lecture, aux études et à la participation aux concours de récitation du saint Coran dans le but de parfaire leur niveau intellectuel en tant que valeur cognitive et éthique et un facteur de changement des comportements négatifs. Au même volet, on compte 650 détenus qui fréquentent chaque semaine les 11 classes encadrées par 7 imams, selon les statistiques avancées par le conférencier M. Benchadi Hakim. Pour l’enseignement supérieur, la direction sur cette assiette de 23 hectares a réservé le 10 mai 2014, 2 000 places pédagogiques selon les normes internationales. Chaque détenu a le droit de prendre une douche toutes les 48 heures, un rasage et une coupe de cheveux, nous dit-on.
Selon l’organisation du système pénitentiaire, on compte sur les instructions du corps judiciaire une panoplie de chapitres, la rééducation, la réinsertion sociale et le traitement des détenus. En se rapprochant des normes mondiales avec un espace de 9 m2 pour chaque détenu, le nouveau centre pénitencier est implanté à une dizaine de kilomètres de Tiaret loin du bruit de la ville et au milieu d’un environnement oxygénant. Au milieu de cet établissement, un pavillon est réservé à la santé, il est doté d’un corps médical, et des équipements médicaux ainsi que des lits pour les patients, l 200 cellules individuelles, 432 moyennes, 1 032 places de détention hommes, et les 321 restantes pour femmes et mineurs. Cette nouvelle structure est dotée de cinq salles (sports – musculations), onze salles pour l’enseignement des différentes branches, sept stades de proximités, quatre ateliers ouverts à l’apprentissage et l’artisanat, une bibliothèque centrale et huit annexes dotées d’un lot important de livres qui s’ajoutent aux aires de repos.
Quant à l’encadrement, on avance 35 professeurs, 11 imams, psychologues et autres blouses blanches debout de jour comme de nuit, cabinet dentaire, la blanchisserie au profit des détenus. A l’extérieur de cet établissement tous les regards sont braqués sur l’architecture moderne de ce centre avec une clôture de près de 9 mètres de hauteur avec des crêtes de surveillance dotées de caméras et projecteurs tout au long du périmètre. Une entrée à double voie et des logements d’astreinte individuels pour le personnel, un grand parking réservé aux véhicules des visiteurs avec un lieu de repos et des abris. L’intérieur est spacieux et dispose d’une structure qui répond aux normes internationales en matière de prise en charge et de réinsertion des détenus, a-t-on constaté lors de la visite d’inspection du DG Zerb Said pour le coup d’envoi des examens du BEM. Chaque détenu aura droit à une prise en charge sanitaire de qualité ainsi que des locaux pour d’autres créneaux, formations cours et apprentissage.
A propos des autres parties, on compte plusieurs ailes, dont deux espaces réservés aux familles, des salles d’un à dix détenus avec une moyenne de 9 mètres carrés pour chacun, selon les normes internationales. L’aile réservée aux femmes est dotée d’une infirmerie, un laboratoire d’analyse, une cuisine, un réfectoire, une blanchisserie, des ateliers de formation professionnelle (broderie, couture, pâtisserie, boulangerie, coiffure), et l’enseignement est destiné à la gent féminine, avec la dotation d’une bibliothèque, des classes de cours et des aires de jeu et du suivi quotidien du programme de l’ENTV. Des visites médicales, des tests psychologiques pour chaque détenu sera suivi par un dossier médical paraphé par l’équipe médicale au sein de l’établissement.
Ce sont 298 candidats (Bac – BEM) assis sur des bancs des examens qui mènent le combat de partager leur joie avec les futurs lauréats, même l’ennemi invisible Corona n’a pas trouvé refuge au sein de ce centre. Pour la formation carcérale, selon le directeur Benchadi Hakim «le but est de faire sortir le concerné de l’isolement, une fois le diplôme remis et avec l’accompagnement des différents organismes le candidat quittera les murs du silence pour un monde meilleur. Faut-il aussi signaler que des mineurs sont dans des pavillons spéciaux et sont suivis par des éducateurs et des psychologues. La promenade, les activités culturelles, les activités physiques et sportives, le travail, la formation-professionnelle et l’enseignement font partie de leur quotidien.
Hamzaoui Benchohra