La gestion de qualité fait toujours défaut, beaucoup reste à faire !

Algerac prévoit d’atteindre 160 laboratoires de contrôle accrédités, début 2022

L’Organisme algérien d’accréditation (Algerac), dont l’activité est étendu au secteur des Mines vise à «atteindre au début de l’année prochaine 160 organismes d’évaluation de la conformité (OEC), communément appelés laboratoires de contrôle de la qualité, accrédités par Algerac», a annoncé, hier, son président, Noureddine Boudissa, lors de son passage sur les ondes de la radio algérienne, Chaîne III.

Ces organismes jouent un rôle important dans l’économie et la société et constituent une «reconnaissance une reconnaissance formelle de la compétence des entreprises à effectuer des activités spécifiques, conformes et certifiées par les organismes concernés. Le problème de conformité et de contrôle technique des productions a toujours été posé par les spécialistes du domaine qui pointe l’absence de coordination, d’organisation du marché national, mais aussi le manque de laboratoires d’accréditation et de la compétence qualifiée. Des défaillances qui ont eu un impact négatif sur le secteur économique productif, sur la consommation, mais aussi sur les perspectives de promouvoir un commerce extérieur solide et conforme. M. Boudissa a, en effet, admis que le «nombre des OEC n’est pas suffisant pour répondre à une politique de contrôle et de vérification de toutes les activités, mais les laboratoires de contrôle de la qualité accrédités, ont l’avantage, malgré leur insuffisance en nombre, de couvrir toutes les filières de l’activité économique», a-t-il souligné.
Il a salué l’attention particulière que portent les autorités à son organisme, estimant que «l’Algerac sera au rendez-vous pour pour satisfaire la demande des pouvoirs publics», mettant en avant les enjeux économiques et sécuritaires que «représentent l’accréditation dans certaines activités d’inspection et de contrôle». Désormais, les entreprises économiques ont besoin, plus que jamais, de certifier leurs activités et d’adapter leurs produits aux normes internationales pour pouvoir exporter leur production vers d’autres marchés. L’intégration de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ouvre de nouvelles opportunités aux investisseurs et producteurs algériens désireux de commercialiser leur marchandises vers les pays africains. Cependant, pour vendre ses produits, le pays devra revoir certaines conditions relatives au commerce extérieur telles que la suppression des barrières commerciales qui doivent reposer essentiellement sur la confiance et la certitude que les services et les produits commercialisés sont conformes et respectent les exigences spécifiques applicables.
Ces exigences doivent être définies et fixées par le législateur pour éviter que la marchandise ne soit refoulée, alors que l’objectif de l’Algérie actuellement et de tirer meilleur profit des échanges commerciaux avec les pays africains et même européens. Pour atteindre cet objectif, l’Algérie a besoin des organismes d’accréditation pour évaluer les avantages économiques des normes au niveau local et international afin de faciliter son intégration internationale pour l’accès des entreprises économiques publiques et privées. Le président d’Algerac a mis l’accent, d’ailleurs, sur l’importance de «multiplier ces laboratoires et donner la priorité à certaines filières que nous considérons comme étant sensibles, comme l’agro-alimentaires et les produits agricoles», a-t-il noté.
Devenu prioritaire, le secteur minier récemment intégré dans les activités à contrôler, M. Boudissa a indiqué que «près de 400 organismes publics et privés de contrôle de la qualité, doivent être impérativement accrédités préalablement par Algerac pour prétendre à un agrément du ministère des Mines, pour pouvoir réaliser des actions d’inspection dans le secteur». «Nous avons déjà reçu les premières demandes, quelques unes ont déjà été satisfaites», a-t-il souligné, estimant qu’il y a là «un double objectif : le premier c’est de s’assurer de la capacité de nos laboratoires à contrôler ce que nous importons de l’étranger», grâce à l’accréditation d’Algerac, et «le deuxième c’est d’attester de la conformité des produits importés afin de les autoriser à rentrer sur le marché national».
Revenant sur l’authenticité et valeur des accréditations de l’Algerac, M. Boudissa a assuré que «grâce à une reconnaissance obtenue auprès de l’organisme d’accréditation européenne (European co-operation for Accreditation, EA), tout document, tout certificat remis par Algerac à des organismes d’inspection et de contrôle, a un ancrage à l’international, donc opposable à l’international ». Le marché algérien gangrené par l’informel a besoin de plus de contrôle et de rigueur pour asseoir une économie solide et surtout produire des produits de qualité, appréciés à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Le chemin est encore long.
Samira Takharboucht