«Le nombre d’employés activant dans le secteur est inférieur à 5.000»

Valorisation des déchets ménagers

Dans son dernier rapport, l’Agence nationale des déchets (AND) a fait savoir que le nombre d’employés activant dans la valorisation des déchets ménagers et assimilés (DMA) est inférieur à 5.000 à travers le territoire national.

Un chiffre qui , cependant, beaucoup plus important en comptabilisant les activités informelles dans ce domaine, selon le même rapport. Le rapport de 2020 précise que les activités formelles relatives à la valorisation des DMA comptent actuellement 4.813 employés avec une moyenne mensuelle de 22 tonnes de déchets valorisés par chaque employé», sur la gestion des déchets, prévoyant que le nombre d’employés dans cette activité ne dépasserait pas 8.660 personnes en 2035. L’agence a soulevé, en outre, plusieurs contraintes qui freinent l’essor de cette activité en Algérie entraînant des pertes considérables sur le plan économique et écologique. Parmi ces entraves, les auteurs du rapport évoquent la difficulté d’accès aux gisements.
Les opérateurs économiques ont des difficultés pour accéder directement aux gisements des déchets au niveau des installations de traitement», ont-ils fait observer. Les opérateurs font également face aux difficultés d’accès au foncier. «D’ailleurs, la grande majorité d’entre eux ne disposent pas d’un foncier suffisamment adapté aux activités de valorisation des déchets, ce qui influe directement sur la capacité de tri, de stockage et de valorisation», note le rapport. A ces contraintes, s’ajoute la quasi-absence d’une main d’œuvre locale et le regard négatif de la société vers ce genre d’activité, ce qui constitue un véritable obstacle pour le développement de cette filière. L’Agence évoque, par ailleurs, l’absence d’infrastructures adaptées pour le bon déroulement des opérations du tri.
Actuellement, le pays dispose de 39 hangars de tri et 11 centres de tri opérationnels. «Cependant ces centres de tri sont peu rentables compte tenu de la précarité des conditions de travail et l’absence de performances techniques», peut-on lire dans le rapport. Les capacités de récupérations de ces centres de tri varient entre 80 et 100 tonnes par jour. «Mais cette capacité est difficilement atteinte à cause de l’absence de tri sélectif préliminaire à la source. Ces carences ont des conséquences considérables sur la gestion des déchets, préviennent les auteurs du rapport».
«Les déchets restent parfois stockés plusieurs jours avant d’être collectés et acheminés vers le centre de tri en vrac, ce qui favorise la génération des lixiviats (jus de décharge toxique pour l’environnement et la santé humaine). Cette situation «favorise l’endommagement de la chaîne de tri et rend les conditions de travail défavorables du fait des nuisances olfactives», a-t-on résumé. Face à ces défaillances, les experts de l’AND recommandent notamment de focaliser sur l’amélioration du rendement des centres de tri existants et la création de nouveaux centres au niveau de 79 centres d’enfouissements techniques qui ne disposent pas encore de centre de tri.
Moncef Redha