Des incitations aux IDE, cette alternative de financement qui s’impose !

Révision des codes de l’investissement, de la monnaie et du crédit

Pour couvrir les déficits publics et mettre en œuvre le Plan de la relance économique, confronté dès son lancement aux manques de ressources de financement, l’Etat prend une série de mesures incitatives à l’investissement national et étranger, dans un contexte national et international délicat.

Un défi à relever par le futur Gouvernement qui devra agir vite et trouver des solutions pratiques pour pouvoir bâtir une sphère socio-économique solide et relancer les investissements. Par conséquent, dénicher de nouvelles ressources de financements, misant sur la finance alternative pour soutenir son économie et les investissements en suspens depuis des mois. De plus, quelle qu’elle soit cette dimension financière, elle doit capter, en parallèle, l’argent de l’informel qui plombe les caisses de l’Etat. La restructuration, la révision des textes réglementaires et modernisation du secteur bancaire et douanier sont aussi essentiels pour faciliter l’accès à l’investissement aux étrangers. Ce qui servira à financer les investissements ou les besoins d’exploitation ou exécution des projets stratégiques. Dans son Plan de la relance économique, publié récemment, les autorités avait plaidé dans le volet financement monétaire sur la libération de l’acte d’investir à travers la promotion des partenariats publics-privés (PPP), le développement de la finance islamique, mais aussi le recours au financement étranger pour cofinancer les projets stratégiques, déjà identifiés, par les pouvoirs publics.
Il a été aussi question de supprimer l’application de la règle 51/49% dans plusieurs secteurs. Ce remodelage administratif et réglementaire vient à réconforter les entreprises étrangères intéressées par l’investissement en Algérie, sous certaines conditions évidemment. S’en remettre à l’investissement direct étranger et à l’endettement extérieur pourraient temporairement solutionner le problème de liquidité bancaire afin de débloquer les crédits d’investissement devant accélérer l’exécution des projets stratégiques des différents secteurs, industriels et énergétiques, mais aussi de services. Un défi de taille à relever. Œuvrant dans ce but depuis des mois, le président du Cnese, Reda Tir, tente d’expliquer l’initiative et l’intérêt public/privé dans l’objectif commun de sortir de la crise et briser les complexes qui hantent les deux secteurs depuis des années. Ce jumelage pourra donner l’élan au développement de la coopération étrangère et pour la création des sociétés mixtes.
«L’Algérie a toutes les chances de rivaliser avec les autres pays qui ambitionnent d’attirer les grandes puissances économiques mondiales qui envisagent la délocalisation de leurs industries à la suite des problèmes qu’elles ont connus en raison de la pandémie du Covid-19», a indiqué jeudi dernier, M. Tir à l’occasion de la tenue d’un séminaire organisé au niveau de l’Ecole supérieure d’hôtellerie et de restauration (Eshra), ayant pour thème : «La création de Joint-ventures à la lumière de la suppression de la règle 51/49». Il a évoqué le repli des investissements étrangers dans le pays depuis 2009 en raison de la règle du 51/49% et celle relative au transfert du capital des entreprises étrangères. Ces deux règles ont fait l’objet de révision et ont été assouplies. Selon le président du Cnese, cet assouplissement permettra de réaliser davantage de «joint-ventures en profitant de l’abrogation de la règle 51/49», soulignant que «ces joint-ventures insuffleront une énergie nouvelle à l’économie nationale, dans divers secteurs : financiers, industriels, agricoles, touristiques ou autres», en assurant un transfert de technologie ainsi que des financements directs.
Il a cité, également, «la nouvelle mouture de la loi de Commerce qui sera présentée, le code civil en ce qui concerne les contrats et les garanties sur lesquels le Gouvernement a planché, le code de l’investissement qui connaîtra une refonte profonde ou encore le code de la monnaie qui sera, pour sa part, révisé». Ces actions indiquent l’intérêt porté au renforcement des partenariats étrangers en Algérie. Intervenant, dans ce sens, le ministre-conseiller à l’ambassade d’Allemagne, Andreas Fiedler, a estimé que « la suppression de la règle 51/49 est un signal pour les entrepreneurs allemands et étrangers qui attendaient depuis longtemps». Un avis que partage le président de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (Cciaf), Michel Bisac, qui a indiqué que cette démarche constitue un appel aux investisseurs étrangers. «Venez en Algérie, c’est le moment», a-t-il souligné.
Samira Takharboucht