Ne dit-on pas que les grands clubs ne meurent jamais ?

La JSBM retrouve la Ligue 2

Après de nombreuses années de purgatoire, la JS Bordj-Ménaïel a réalisé une belle performance en retrouvant la division amateur, et ceci, grâce au rôle des supporteurs des Rouge et Noir qui n’ont pas démérité afin que l’objectif soit atteint. Puis actuellement à l’inter-région où elle occupe la première place réussissant, du coup, l’accession en championnat amateur, grâce à des hommes dévoués à l’image de Naili Samir, Bourahla, Bournissa Djamel et autres dirigeants qui ont réussi le pari de mener à bon port le club. Il faut rendre à César ce qui appartient à César.

En effet, le club de feu Tahanouti Ali, Hadj Moh Rabah, Takdjerad Hocine, Hamadache Said, Djouab Ramdane, Taourirt Mohamed, Ali Amrous, Mezali Mohamed, Boualem Ghalem, Amazouz Youcef, Kadem dit Mitiha, Miloudi Said, Rachid Omar, Amrous Bouyete, Amrous Amar et de Sadek Amrous et des centaines d’autres s’est accaparé de la première place après un remarquable parcours en division inter-région. C’est dire que la formation des Coquelicots a exercé une suprématie sur tous les plans. Le mérite revient aux joueurs qui ont adhéré à la ligne de conduite du club et également au staff technique De l’avis de tous, le public ménaïli a été pour beaucoup dans la réussite, il est le principal artisan de l’accession en Ligue amateur groupe centre une après les sacrifices consentis par tout un chacun pour mettre les joueurs dans de bonnes conditions possibles. Ce sera difficile face à des équipes retrouvailles à l’image des deux formations de la wilaya de Boumerdès, de Khemis El Khechna, Reghaïa, Beni-Douala, Bouira, Tixeraine et autres. Les supporteurs ont même été contraints de faire du porte-à-porte pour ramasser de l’argent afin de venir en aide aux joueurs, ce qui a permis à la JSBM de terminer la saison en apothéose.
Outre cette consécration, il faut dire que l’ex-Jil Sakakine du BCR a retrouvé son public comme l’atteste cet engouement populaire au point où le stade Chahid-Salah s’avère trop exigu pour contenir le nombre inconsidérable de ses fans, cependant ce qui est incompréhensible au niveau du stade, la tribune officielle qui a été rasée par le séisme du 21 mai 2003, n’a en aucun cas été construite. Bien au contraire, les élus locaux de jadis n’ont pas trouvé mieux que de l’entourer par des tôles pour servir de «Massala» (salle de prière) à cause de la mosquée Mansouri Mohamed, qui elle, a été touchée de plein fouet. Maintenant que ce lieu de culte a été reconstruit grâce aux bienfaiteurs de Bordj-Ménaïel et de toute la région, qu’attendent les autorités locales et la wilaya pour dégager l’enveloppe nécessaire pour la reconstruction de la tribune officielle. Maintenant que la JSBM a accédé à un palier supérieur, il est certain que le facteur temps ne joue pas en faveur des Coquelicots qui ne veulent pas rater une autre accession.
Et d’ailleurs, la JSBM (Centre-Est) vient de réaliser l’exploit de rejoindre la Ligue 2 amateur de football, en s’imposant aux tirs au but (4-2) devant le JSD Jijel (temps réglementaire et prolongations : 0-0), pour le compte de la 1re finale du championnat inter-régions disputée jeudi au stade 20-Août-1955 d’Alger. Bordj Menaïel a les possibilités de rivaliser avec les grosses cylindrées, à condition d’y croire et de mettre les mécanismes nécessaires avec la contribution de toutes les parties concernées : les autorités locales, sans oublier le wali de Boumerdès, le président de l’APW qui ensemble doivent impérativement s’impliquer pour trouver les solutions nécessaires pour le renouveau de la JSBM et la relance du sport-roi qui a été de tout temps un fief de football. «En football, il ne faut pas craindre un challenge quand on a la certitude de pouvoir le relever», dit-on à Bordj-Ménaïel. Qui ne connaît pas cette formation de football qui autrefois faisait partie de l’élite, qui a joué une finale de Coupe d’Algérie en 1987 face à l’USM El Harrach qu’elle avait perdu 1-0, but inscrit par le petit lutin Meddane Hakim qui, logiquement, était suspendu pour cumul de cartons, mais grâce à un arrangement du président Ali Tahanouti, la Fédération algérienne de football et le président de l’USMH se sont mis d’accord afin que Medane participe à cette fête.
La formation des Coquelicots a été toujours un club de grands défis. Par ailleurs, on attend avec impatience le redémarrage des travaux du projet du complexe omnisport situé du coté de Dra El-Kahoua qui est à l’arrêt depuis plusieurs années. C’est une nécessité car dans le cas contraire, le football ne pourra pas évoluer. Et dire que la JSBM possède une longue histoire (un livre a été édité aux éditions edilivre en France intitulé La JS Bordj-Ménaïel, un club, des hommes et une histoire qui vient de paraître fin 2017 et qui a été présenté aux Salon du livre de Paris et au Salon du livre de Bruxelles par l’auteur Kouider Djouab. Le livre relate beaucoup de faits en évoquant de grands footballeurs qui avaient porté les couleurs Rouge et Noir, à l’image des frères Amrous, Hamadache, Benabi, Agraniou, Ouriachi, Madéne, Cherifi, Tafat Bouzid, Tonkin, Boukhelif, Hadjeras, Achouri, Achour, Ferhat, Sahri, sans oublier les Ramdani Brahim, Amazouz, Zeboudji, Kherroub, Khiter, Abdeslam, Takdjerad, Mansouri, Hocine Cherif, Ait Cheikh, Tabet, Medjouti, Matouk, Zai. Ce même auteur a réalisé le premier ouvrage sportif destiné à la grande vedette du football algérien «Lalmas Hacene ou le football à l’état pur».
Aussi, on ne doit pas oublier les Guenoun, Zemiti, Mechedal, Benchikha, Salah Kamel, Maatki, Merabténe, Benameur, Souilah, Meghrici, Arab, Ait Boudhar, Bouzmada, Lalili, Bentalaa, Benbouteldja, Hamrani, Kerraz, Izri, Cherfaoui, Termoul, Doudane, Amara, et des centaines d’autres. En somme, la JSBM a participé en 1996 à la coupe de la CAF en battant une formation du Burkina Faso en aller-retour puis a donné une vrai leçon de football au club tunisien de Sfax qu’elle a battu 3-1. Cependant le résultat de 2-0 en Tunisie lui a valu l’élimination. La JSBM, plus qu’un sigle ou un symbole, c’est tout un patrimoine collectif et une fierté pour la ville des Coquelicots ou plutôt du «Quinze et demie» qui a connu de grands footballeurs aujourd’hui malades ou disparus, parmi eux Tabet Ali, plus connu par Ali «el bondi» à cause des ses plongeons spectaculaires, de Amrous Amar, Ahmed, Omar, Hocine, Sadek et le regretté Tayeb du MCA. Sans oublier le cousin Essaid, Izem, Louanés dit Bouchebaâ, Mouhouche Kader Hamadache, et fils Said, Hamid, Tonkin Hocine et fils Mohamed, Youcef, Abdelkrim, Redouane, Madene Slimane et freres Mohamed, Hacene, Louanés, M’hamed, Ferhat Malik plus connus par Aziz et ses frères Wahab, El Hadi, Abdenour, Agraniou Mohamed, Mohseghir, Abdenour et Malik, les Chaouchi Rachid et fils Samir et Fawzi, Achouri Mouloud et Ali et fils, Ait Cheikh, Derradji, Tayeb et Sadek, Benabi Rabah et Djemaa, Takdjerad Boualem, Salah (Chahid dont le stade porte le nom) et Hocine, Kendel, Aidir, Zemour Sadek (ketchaoua) et Abderezak, Mansouri Abdelmadjid et fils Mohamed, Bouchanane Amar, Zai Rabah, Matouk Abdelkader, Ouriachi Yousef et son cousin Said, Saidi Ali, Abderahmane et Abdenour et des centaines d’autres grands joueurs qui ont consacré les plus belles années de leurs vies pour cette grande formation footballistique. Créée en 1932 si ce n’est plus, la Jeunesse Sportive de Bordj-Ménaïel (JSBM) a évolué pendant plusieurs saisons en division Nationale 1 où elle a eu le mérite et l’honneur de représenter l’Algérie dans une joute africaine celle de la CAF, elle a été finaliste de la Coupe d’Algérie en 1987 en affrontant l’USMHa, le Club rétrograda en Division nationale deux, cela n’empêche qu’il se classa premier de son groupe, la JSBM fut privé d’accession parmi l’élite à cause de la nouvelle formule : elle accéda à la Super-division.
Depuis, elle connut une chute vertigineuse jusqu’à atteindre la Division régionale deux (6e division) et a même frôlé la liquidation et la disparition pure et simple. Pour la formation des Coquelicots dont la vraie place est en Ligue professionnelle Une, il faudrait que tous se mettent la main dans la main pour tirer la JSBM vers le haut. Souhaitons, au passage, un prompt rétablissement à Naili Mohamed dit «Moh sargeanne», à Amrous Ahmed, Amrous Essaid, Benabi Djemaa, et autres anciens footballeurs qui sont malades et qui du fond de leur cœur souhaitent un grand retour du club JSBM parmi l’élite.
Kouider Djouab