Un Gouvernement qui redonne confiance

Ce qu’attendent les Algériens

Dans quelques jours, un nouveau Gouvernement sera formé après la proclamation officielle des résultats définitifs des élections législatives du 12 juin 2021.

Un communiqué de la Présidence de la République a fait savoir que dès aujourd’hui, en prévision de la formation du nouveau Gouvernement, le Président Abdelmadjid Tebboune engage des consultations politiques avec les dirigeants des partis politiques et les représentants des indépendants vainqueurs aux élections à la députation de l’Assemblée populaire nationale (APN), selon l’ordre des résultats définitifs annoncés par le Conseil constitutionnel. A propos de la composante du futur Gouvernement, rappelons que, samedi 12 juin, au sortir du bureau de vote, le président de la République avait affirmé à la presse, que la Constitution a tranché à ce sujet, c’est-à-dire en cas de majorité parlementaire ou présidentielle, et «dans les deux cas, nous allons prendre une décision consacrant la véritable démocratie».
En attendant, le Président Tebboune a chargé Abdelaziz Djerad de gérer les affaires courantes, après avoir accepté la démission de son Gouvernement que lui a présentée le Premier ministre, conformément à l’article 113 de la Constitution. «J’accepte la démission, mais continuez à gérer les affaires courantes jusqu’à la désignation d’un nouveau Gouvernement», a déclaré le Président Tebboune qui a ajouté : «Je vous remercie des efforts que vous avez consentis dans une conjoncture difficile. Je sais que le Gouvernement a fait face à des situations difficiles, la première étant la pandémie du coronavirus». «Vous remerciant personnellement des efforts déployés, veuillez transmettre mes salutations à tous les membres du Gouvernement», a-t-il ajouté. Beaucoup de questions sont posées dans les médias à propos du nouvel Exécutif qui aura à prendre le relais du Gouvernement Djerad. D’abord, le Premier ministre sera-t-il reconduit? Ou bien, sera-t-il choisi parmi les listes qui ont obtenu le plus de voix, c’est-à-dire le FLN et les Indépendants ? Nul ne le sait. Idem pour la question sur les ministres qui seront maintenus dans le Gouvernement.
On peut avancer comme pronostic que les ministères régaliens (Affaires étrangères, Intérieur, Justice, Finances et Energie) garderaient leurs titulaires. Dans tous les cas, on sait que les dirigeants de plusieurs partis politiques ayant participé aux élections législatives ont clairement affirmé leur préférence pour un Gouvernement d’union nationale. Il semble même qu’il y ait consensus sur ce point. Les résultats des élections indiquent la possibilité de constituer une majorité présidentielle qui donnerait un Gouvernement dont la mission sera de poursuivre l’application du programme du Président Tebboune. Dans ce cas, le nouvel Exécutif dirigé par un Premier ministre aura la lourde tâche de donner une impulsion plus vigoureuse à la priorité absolue qui est de remettre le développement national sur rails en urgence, à travers la relance économique et la résolution des problèmes qui entravent cette relance, dont le plus important actuellement est la situation sanitaire créée par la pandémie de Covid-19.
Le Gouvernement sera confronté aux multiples séquelles des ravages causés par l’orientation libérale imposée à l’Algérie depuis plus de trente ans, et dont l’une des conséquences a été la rupture de confiance entre les citoyens et leur Etat et ses institutions, traduite par l’abstention massive aux dernières élections législatives. La démarche économique libérale mise en œuvre depuis plus de trente ans, accompagnée inévitablement de pratiques de corruption et de détournement à une échelle inimaginable, a été ruineuse et a conduit l’Algérie dans l’impasse. Pour regagner la confiance des citoyens, le gouvernement doit sortir de cette impasse et renouer avec une vraie politique de développement national au profit de tous les Algériens.
Il doit faire sortir le pays de la crise et non pas l’y enfoncer encore plus en maintenant l’ancienne politique libérale. Il aura à travailler dans un contexte très difficile au plan économique et social, mais le potentiel du pays, dont une grande partie est mal exploitée, n’est pas négligeable. Le Gouvernement devra développer l’économie nationale et réduire sa dépendance vis-à-vis de l’étranger. Dans l’immédiat, il devra répondre aux besoins de la population dans nombre de domaines, les plus évidents étant le pouvoir d’achat et l’emploi, les services publics dont l’eau…
Lakhdar A.