Réalisation de nouvelles stations de dessalement d’eau de mer en perspective

L’Algérie veut tirer profit de l’expérience japonaise dans la gestion de l’eau

L’Algérie affronte cette année une crise de l’eau, pourtant prévisible depuis des années, en raison de la baisse de la pluviométrie, de l’augmentation du ratio ressources en eau par habitant et par an ainsi que le pic des sécheresses depuis des années.

A ces problèmes environnementaux et climatiques s’ajoute l’absence d’une anticipation stratégique pour une gestion plus ou moins objective et idéale des ressources hydriques. Mises devant le fait accompli, les autorités algériennes n’ont d’autres choix que de rationner l’eau, en attendant de remédier à ce problème qui risque de s’aggraver dans l’avenir à cause du stress hydrique qui s’accentue. Les autorités doivent désormais agir vite pour contenir la colère sociale à travers l’intensification des campagnes de sensibilisation sur l’économie d’eau et contre le gaspillage et surtout exposer la situation réelle des réserves d’eau en Algérie et communiquer sur les difficultés techniques, matériels et logistiques que rencontre ce secteur. Ceci constitue un enjeu important.
C’est la priorité de l’Etat qui envisage, désormais à augmenter le nombre des stations de dessalement d’eau de mer pour alimenter en eau potable des villes et localités du littoral. Le projet d’investissement dans le domaine du dessalement d’eau de mer a été examiné par le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab avec avec l’ambassadeur du Japon en Algérie, Akira Kono, selon le communiqué du ministère de tutelle. Le Japon est connu pour sa vaste expérience dans le traitement et la gestion de l’eau à travers le monde. Ce partenaire pourra aider l’Algérie à renforcer ses techniques et gestion de l’eau à l’avenir. Cette rencontre intervient quelques jours après que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune ait, pour rappel, ordonné, lors de la réunion périodique du Conseil des ministres la création d’une Agence nationale chargée de la supervision de la gestion des stations de dessalement de l’eau de mer, sous la tutelle du ministère de l’Energie.
Il a ordonné, également, d’accorder la « priorité absolue aux projets de ressources en eau non conventionnelles afin de renforcer les réserves en eau potable, et rationaliser sa consommation ». Cet objectif exige d’importants investissements et des compétences qualifiées pour une gestion optimale de cette ressource vitale pour éviter de reproduire les erreurs du passé. Des défaillances qui plongent aujourd’hui le pays dans une pénurie d’eau sans précédent. Pire encore, dans certaines régions du pays, l’eau ne coule pas des robinets depuis des semaines et même des mois. Une situation qui dure depuis des années.
Ces signes indiquent et alertent sur la gravité de la crise d’eau qui s’installe, désormais, dans la durée et menace la santé alimentaire et publique des Algériens. La réalisation accrue de stations de dessalement d’eau de mer est indispensable pour alimenter les habitants des villes littorales. Pour rappel, au mois de mars passé, le ministre des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi, avait déclaré que « les capacités nationales de dessalement de l’eau de mer passeront de 561 millions m3/an actuellement à 2 milliards m3 annuellement à l’horizon 2024, principalement au profit des habitants des régions côtières ». Il a qualifié que « les stations de dessalement d’eau de mer sont des solutions durables » qui peuvent compenser tout déficit ou pénurie de ressources en eau de surface ou souterraine ».
Samira Tk