L’armée française se prépare à un futur conflit de haute intensité

La France se retire du Sahel

Sans aucun doute, le Président français a annoncé le retrait de la France du Sahel et le budget militaire est en hausse pour la troisième année consécutive. Les chefs des armées se préparent à un futur conflit d’une grande intensité. Un exercice d’envergure aura lieu en 2023, les forces américaines et britanniques pourraient probablement y participer, a rapporté une agence médiatique fiable.

Après huit ans de présence française au Sahel, le 10 juin 2021, Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure. Celle-ci a été la plus longue et la plus coûteuse depuis la Seconde Guerre mondiale. Paris a déployé plus de 5.000 soldats sur 11 bases militaires dont six au Mali, contre les djihadistes affiliés au groupe État islamique et à Al-Qaïda. Malheureusement, les massacres de civils se poursuivent au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Si cette annonce s’inscrit dans la volonté politique déjà évoquée par le chef de l’État en début d’année de réduire à moyen terme la présence militaire française dans le Sahel, il apparaît qu’un conflit de grande intensité impliquant la France dans un futur proche peut être une hypothèse envisagée très concrètement par l’armée.
Fin mars, le magazine britannique The Economist a rapporté la tenue en 2023 d’un exercice militaire de très grande ampleur, baptisé Orion. D’après cette source d’information, l’exercice aura lieu en Champagne-Ardenne, engageant jusqu’à 10.000 soldats et l’armée de l’Air. Il impliquera toute la gamme des capacités militaires françaises, se composera d’exercices au niveau des postes de commandement, de scénarios hybrides, de simulations et de manœuvres à tirs réels. Des forces belges, britanniques et américaines pourraient également y participer. «Aujourd’hui l’armée française serait incapable d’engager une division capable de manœuvrer, et c’est pour ça que cet exercice vise à redonner à l’armée française l’habitude à engager et commander des moyens sur de vastes espaces et des durées longues.
Et cette évolution paraît particulièrement raisonnable, en particulier si on veut que ce genre de guerre ne se déclenche pas», a commenté Vincent Desportes, général de division de l’armée de terre française, pour Atlantico en avril 2021. D’après cet officier supérieur le monde se dirige vers de plus en plus de violences et de conflits armés, les guerres de demain pourraient être des guerres extrêmement violentes, même si pas très longues. «Si un conflit de haute intensité venait à se déclencher, on n’en connaît pas les conditions, mais les candidats sont nombreux, la Russie, la Chine, les États-Unis, l’Iran, la Turquie, ce conflit serait éminemment dévastateur et la société en serait profondément transformée comme elle l’a été en 1918 ou en 1945», a-t-il avancé.

Le budget de l’armée française en hausse
Selon les données de la défense française, le budget  est en hausse pour la troisième année consécutive. En 2021, selon la loi de finances adoptée par l’Assemblée nationale fin décembre, 39,2 milliards d’euros seront consacrés aux armées, soit une hausse de 1,7 milliard par rapport à l’année 2020 (37,5 milliards d’euros). D’après le communiqué du ministère des armées les grands axes du budget seront la montée en puissance des équipements soit (157 blindés Griffon et 20 Jaguar pour l’armée de Terre, une nouvelle frégate multi missions pour la Marine nationale et trois nouveaux avions MRTT Phénix pour l’armée de l’Air et de l’Espace), ainsi qu’un investissement en matière d’innovation et de recrutement comme l’embauche de 27.000 personnes, dans le renseignement et la cyberdéfense, est prévue.
Oki Faouzi