Le Conseil de sécurité s’est réunit pour proroger le mandat de la Minusma

Mali

Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu mercredi une réunion en présentiel pour voter un projet de résolution renouvelant pour un an la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). La Minusma est la mission la plus coûteuse de l’ONU avec un budget annuel de plus de 1,2 milliard de dollars.

Le Conseil de sécurité de l’ONU tient mercredi une réunion en présentiel pour voter un projet de résolution renouvelant pour un an la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), sur fond de rejet de la proposition de la France d’augmenter ses effectifs. Le projet de texte, présenté par la France, en sa qualité de porte-plume des résolutions sur le Mali, prévoit une actualisation du mandat de la Minusmapour inclure le soutien à la transition politique du Mali pour le rétablissement d’un gouvernement élu à la suite des deux coups de force perpétrés en l’espace de 10 mois.
Le projet de résolution précise, en outre, que la priorité stratégique «première» de la Minusma est de soutenir à la fois la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation de 2015, issu du processus d’Alger et la transition politique. Il appelle toutes les parties prenantes maliennes à faciliter la reprise et la pleine réalisation de la transition et la passation du pouvoir aux autorités civiles élues, réaffirmant la nécessité de respecter la période de transition de 18 mois et la date du 27 février 2022 fixée pour les élections présidentielles et élections législatives.

Rejet de la demande d’augmentation des effectifs de la Minusma formulée par la France
Par ailleurs, le projet introduit une demande pour que le SG de l’ONU, fournisse, au plus tard le 15 juillet, une proposition détaillée pour une augmentation potentielle du plafond des effectifs après que les membres du Conseil de sécurité ont refusé une proposition antérieure portant sur une augmentation significative des effectifs de la Minusma. Plusieurs membres du Conseil de sécurité, à l’instar des Etats-Unis, de la Chine et du groupe des A3+1 (Kenya, Tunisie, Niger et Saint-Vincent et les Grenadines) se sont déclarés préoccupés par la proposition du porte-plume, qui coïncide avec la décision de la France de réduire drastiquement ses effectifs au Sahel, notant par ailleurs que le SG de l’ONU n’avait pas suggéré cette augmentation dans son dernier rapport. La délégation américaine à l’ONU a motivé son refus par le processus d’approbation du budget fédéral en cours au Congrès.
La première mouture du projet présentée par la France lors du briefing du mois en cours sur le Mali, demandait 2.069 militaires et policiers supplémentaires en guise de renfort aux 13.289 militaires et 1.920 policiers de la Minusma déjà déployés au Mali. Le 10 juin courant, le président français, Emmanuel Macron avait annoncé la fin de la mission Barkhane au Mali actant l’échec d’une politique militaire ayant duré huit ans sur fond de montée du sentiment anti-français dans ce pays sahélien. L’opération Barkhane a été largement contestée au Sahel après la multiplication des bavures de l’armée française au Mali, dont la plus sanglante avait fait en janvier 19 morts, parmi les civils à la lisière du village de Bounti, dans le centre du pays. La Minusma est la mission la plus coûteuse de l’ONU avec un budget annuel de plus de 1,2 milliard de dollars mais elle est aussi la plus meurtrière avec 135 morts et 358 blessés enregistrés dans ses rangs au 31 octobre 2020.
R.I