Les exportations de Sonatrach ont baissé de 39% en 2020

Conséquences de la crise de la Covid-19 sur l’économie

La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a réalisé un chiffre d’affaires à l’export de 20 milliards de dollars en 2020, soit une baisse de 39  % par rapport à 2019, suite aux conséquences de la crise sanitaire du Covid-19, a indiqué mardi à Alger un responsable du groupe.

Selon le directeur Gestion de la Performance au sein du groupe, Mohamed Rochdi Boutaleb, la crise sanitaire de la Covid-19 a affecté en 2020 la quasi-totalité des secteurs économiques dans le monde et en particulier celui du pétrole et du gaz, précisant que les compagnies pétrolières ont subi des pertes estimées à 40% de leurs revenus et ont, par conséquent, décidé de réduire de 32% leurs investissements. «Pour Sonatrach, l’impact a été similaire que celui enregistré sur les compagnies», a souligné M. Boutaleb, s’exprimant lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du bilan de Sonatrach pour 2020 et pour les 5 premiers mois de 2021. Dans ce contexte, il a rappelé la baisse de 35% du prix moyen annuel du Sahara Blend et la réduction de la production de pétrole brut de la compagnie nationale en conformité avec les décisions de l’Opep+, ainsi que la réduction des budgets d’investissement et de fonctionnement de 35% et 13% respectivement par rapport aux budgets initiaux 2020.
L’investissement de Sonatrach a atteint 5,7 milliards de dollars équivalents, en baisse de 30% par rapport à 2019. La fiscalité versée à l’Etat s’est élevée, quant à elle, à 1.853 milliards DA, en baisse de 31% par rapport à 2019. En dépit de l’impact négatif de la crise sanitaire, «les efforts déployés par Sonatrach ont permis d’atteindre des résultats positifs, notamment en matière d’exploration et de renouvellement des réserves, de mise en service de nouveaux projets et infrastructures gazières et d’exportation pour la première fois de la décennie de gasoil et d’essences», a-t-il mentionné. La production primaire d’hydrocarbures a atteint 176 millions TEP (tonne équivalent pétrole), en baisse de 6% par rapport à 2019, induite par le respect du quota Opep+ et la baisse des enlèvements des clients étrangers en gaz naturel.
Selon M. Boutaleb, la production commercialisée s’est élevée en 2020 à 140 millions TEP, en baisse de 7% par rapport à 2019, tandis que les exportations ont atteint 81 millions TEP. S’agissant de la production nationale des raffineries, elle a enregistré une augmentation à 28 millions de tonnes en 2020, en hausse de 7% par rapport à 2019, a-t-il noté, alors que l’importation de certains types d’hydrocarbures a enregistré une baisse de 81% en 2020 (0,9 million de tonne) par rapport à 2019. En ce qui concerne les cinq premiers mois de l’année 2021, les principaux agrégats chiffrés sont «en nette amélioration» par rapport à 2020, selon le responsable de Sonatrach. Ainsi, la production primaire d’hydrocarbures a atteint 78 millions TEP, en hausse de 4% par rapport à fin mai 2020, tandis que la production des raffineries a atteint 12 millions de tonnes, en hausse de 3% par rapport à fin mai 2020. La production commercialisée a atteint 67 millions TEP, en hausse de 17% par rapport à fin mai 2020, alors que les exportations ont avoisiné les 41 millions TEP.
Le chiffre d’affaires à l’export s’est établi à 12,6 milliards dollars durant les cinq premiers mois de l’année 2021, contre 8,7 milliards dollars à fin mai 2020. Les importations d’hydrocarbures ont baissé à 0,1 million tonne, en recul de 83% par rapport à fin mai 2020. Il faut noter que le groupe Sonatrach a été choisi comme première compagnie africaine pour l’année 2021, selon le classement annuel des meilleures 500 entreprises africaines réalisé par le magazine ‘’Jeune Afrique’’, demeurant ainsi leader des entreprises activant en Afrique. «Ce couronnement qui n’est pas le premier du genre a été réalisé en dépit de la pandémie Covid-19 ayant impacté l’économie internationale en 2020», avait indiqué la Sonatrach sur sa page Facebook. Et d’ajouter que le groupe a su préserver ses activités en cours tout en développant d’autres d’où la réalisation d’un chiffre d’affaires important et des bénéfices dans une conjoncture difficile marquée par le recul de toutes les compagnies leader en Afrique, conclut la société nationale.
Djamila Sai