Le programme spécial de refinancement fixé à 2.100 milliards de DA entre en vigueur

La Banque d’Algérie au secours des banques commerciales plombées

La crise sanitaire liée au Coronavirus est survenue en 2020, alors que la Banque d’Algérie tentait déjà d’adapter la conduite de sa politique monétaire aux évolutions économiques, nationale et internationale complexes.

En réponse à cette situation, la Banque Centrale a pris une série de mesures exceptionnelles afin de faire face à des enjeux de court terme. Elle essaie, tant bien que mal, de calibrer la réponse de politique monétaire face aux bouleversements socio-économiques qui affectent l’économie du pays et d’améliorer les conditions financières pour accompagner efficacement les entreprises, notamment, déficitaires et la mise en œuvre des réformes (Plan de la Relance économique 2020/2024). La Banque d’Algérie s’engage à poursuivre sa stratégie de soutien à l’économie via les banques pour venir en aide aux agents économiques surendettés. Dans un communiqué publié, jeudi dernier, la BA a annoncé « la reconduction de certaines mesures de soutien prises en faveur des entreprises, et ce jusqu’au 30 septembre 2021, à l’effet de réduire les répercussions de la pandémie sur leur activité ». En plus de l’assouplissement de certaines conditions réglementaires pesant sur les banques commerciales pour les pousser à accorder plus de crédit d’investissement, la Banque Centrale a décidé de mettre en place « un programme spécial de refinancement, d’une durée d’une année et plafonné à 2.100 milliards de DA, à compter de jeudi 1er juillet 2021 », a indiqué la même source.
L’activation de cette « soupape de secours » vise à soutenir ces objectifs de stabilité des prix à travers le soutien de l’investissement, par conséquent, de la productivité, ce qui aiderait à atteindre son objectif de l’inflation et de la croissance économique (4%) prévus dans la loi de Finances complémentaire 2021 (LFC 2021). Il s’agit, en effet, d’un « programme spécial de refinancement mis en place pour une durée d’une (1) année, à compter du 1er juillet 2021. Il vient en soutien au programme de relance de l’économie nationale, selon le règlement 21-02 du 10 juin 2021 portant programme spécial de refinancement, publié au dernier Journal officiel (n° 49) », précise le même communiqué qui a, également, annoncé la maintien des mesures d’allègement « applicables aux banques dont la réduction du seuil minimum du coefficient de liquidité et de la dispense des banques et des établissements financiers de l’obligation de construction du coussin de sécurité ».
Pour cumuler ce « coussin de sécurité », la BA a plafonné le « montant alloué dans le cadre de ce programme, dont la mise en place est assurée par le Comité des opérations de politique monétaire de la Banque d’Algérie (COPM) à 2.100 milliards de dinars, selon le règlement de la BA », expliquant que « les opérations spéciales de refinancement ont une fréquence mensuelle et interviennent selon un calendrier préétabli. Ces opérations, qui seront annoncées chaque premier mardi du mois calendaire, sont exécutées le jour ouvrable suivant. Les soumissions sont d’un montant minimum d’un (1) milliard de dinar ». Ainsi aider les banques commerciales confrontées à d’importants problèmes de liquidité à surmonter cette situation et à accorder plus de crédit. De leur côté, les banques commerciales doivent déposer des garanties auprès de la BA. « Les effets que la Banque d’Algérie accepte en garantie au titre d’opérations spéciales de refinancement sont les obligations émises par le Trésor public, dans le cadre du rachat des crédits syndiqués », selon le règlement de la BA.
De plus, « les titres donnés en garantie à la Banque d’Algérie doivent couvrir aussi bien le montant de financement demandé que les intérêts dus. Le taux d’intérêt applicable aux opérations spéciales de refinancement est le taux directeur de la Banque d’Algérie qu’elle fixe et publie périodiquement ». Dans le même but, soit pour atteindre une certaine stabilité financière et équilibre économique, « la Banque d’Algérie a reconduit, pour la quatrième fois, jusqu’au 30 septembre 2021, les mesures d’allègement de certaines dispositions prudentielles applicables aux banques et aux établissements financiers contenues dans l’instruction n° 05-2020 du 6 avril 2020 », affirme la même source. Il a décidé de maintenir « la réduction du seuil minimum du coefficient de liquidité et de la dispense des banques et des établissements financiers de l’obligation de construction du coussin de sécurité.
Ainsi que le report du « paiement des tranches de crédit, arrivant à échéance, ou rééchelonnement des créances de la clientèle impactée par la conjoncture induite par la Covid-19 en ce qui la clientèle des banques ». D’autres mesures de soutien à l’activité de l’exportation ont été émises par la Banque d’Algérie qui a, toutefois, peu de choix en matière de création monétaire. Elle essaie de s’adapter aux changements économiques actuels et de riposter efficacement à la crise du Covid-19.
Samira Takharboucht