Sonelgaz étudie l’éventualité d’aller vers des interconnexions avec l’Europe

Energie

La Société nationale de l’électricité et du gaz (Sonelgaz) étudie l’éventualité d’aller vers des interconnexions avec l’Europe, a indiqué son Président-directeur général, Chaher Boulakhras, lors du Forum Afrique CIAN 2021, qui s’est déroulé jeudi dernier à Paris.

À l’occasion de cet événement, M. Boulakhras a présidé en compagnie du président du Conseil national économique, social et environnemental (Cnese), Rédha Tir, un débat sur les moyens engagés par l’Algérie pour sa relance économique et sa stratégie en termes d’investissement. A ce sujet, M. Boulakhras a évoqué l’examen, par Sonelgaz, de «l’éventualité d’aller vers des interconnexions avec l’Europe (…) grâce aux infrastructures énergétiques dont elle dispose». Un projet qui est tributaire de préalables qu’il est nécessaire de réunir, à savoir le marché, une masse critique minimale, ainsi qu’un partenariat pour réaliser cette interconnexion, a détaillé M. Boulakhras qui a souligné, en outre, que cette interconnexion demeure une industrie très capitalistique.
Le P-dg de Sonelgaz a soutenu que la production et le transport électriques pourraient être de très bonnes niches d’investissement mais aussi de partenariat. Et même pour conquérir le marché africain, la Sonelgaz mise également sur des partenariats avec les entreprises européennes, et françaises en particulier, a révélé M. Boulakhras qui a souligné le grand potentiel dont recèle le marché local. Il a cité, à ce titre, un projet de réalisation, sur les 10 prochaines années, de plus 20.000 kilomètres de réseau haute et très haute tension, en plus de 350 postes haute tension. Sonelgaz ambitionne, en parallèle de poursuivre, sur le plan régional, le développement et la consolidation des échanges énergétiques avec les pays voisins, a ajouté M. Boulakhras. Il a évoqué, à ce titre, la décision «historique» prise par les autorités de relier l’Algérie au Sud de la Libye avec une ligne de plus de 500 km, dans le cadre de l’interconnexion maghrébine vers l’Afrique du Nord et dans une seconde phase vers le Sahel.
M. Boulakhras a cité, également, la promulgation récente de la loi sur les hydrocarbures qui offre, selon lui, un environnement plus attractif aux investisseurs, que ce soit juridiquement et institutionnellement mais aussi fiscalement sur une période relativement très longue, en évoquant un amendement prochain de la loi sur l’électricité. Pour sa part, M. Tir a loué les avantages de la suppression de la règle 51/49 qui ne concerne, désormais, «que 44 activités», ouvrant, ainsi, tous les autres créneaux comme l’agriculture, le tourisme, les services, les banques, les assurances aux étrangers. Invitant les investisseurs étrangers à venir investir en Algérie, M. Tir a souligné que l’Etat a entrepris des réformes fiscales, bancaires et financières pour pouvoir alléger tous ces systèmes, «afin de passer d’un système fiscal de 1ère génération à celui de 3ème génération imposable à la consommation plutôt que le bénéfice, encourageant ainsi l’investissement».
Manel Z.