Accrocher sans crainte l’emblème national sur les balcons, un rêve qui s’est concrétisé

Laghouat

Le rêve de hisser haut les couleurs nationales vert, blanc, rouge au cœur de la ville de Laghouat et d’accrocher sans crainte l’emblème national sur les balcons est devenu réalité le 5 juillet 1962, grâce à la bravoure des hommes et des femmes ayant combattu le colonialisme et arraché l’indépendance de l’Algérie, après 132 ans d’occupation française, selon des témoignages-vivants de Moudjahidine.

Le secrétaire général de l’organisation des Moudjahidine (ONM) de la wilaya de Laghouat, Madani Labter, se rappelle comment les algériens, unis sous un seul mot d’ordre, indépendance et souveraineté, étaient sortis dans les places publiques pour exprimer leur liesse d’une victoire arrachée contre une des plus grandes forces coloniales de l’histoire. Fêtant l’indépendance, la population de Laghouat a donné le 5 juillet 1962 libre cours à une liesse générale et spontanée pour crier victoire sur un ennemi, humilié et contraint par les algériens et algériennes à quitter le sol algérien, a expliqué le SG de l’ONM. Le Moudjahid Mohamed Galouma raconte, de son côté, avoir rallié Laghouat ce jour là à l’aube, descendant des monts El-Gâada dans la région d’Aflou, avant de se prosterner à l’entrée de Laghouat, plus précisément à «Bab Dzayer» en guise de louange et remerciements à Dieu pour la victoire arrachée contre le colonialisme et l’avènement du jour de libération tant attendu.
«Cette journée est inoubliable», a lancé, pour sa part, Mohamed Benarous qui se rappelle ce jour où «la population de Laghouat a afflué au centre-ville, arborant les couleurs nationales sur les balcons et les toits des maisons et scandant des chants patriotiques et des «Vive l’Algérie libre et indépendante, dans une ambiance d’allégresse gravée à jamais dans la mémoire collective». Fatima Kaïdi a confié, de son coté, qu’elle se préparait depuis le 19 mars de la même année à vivre cette fête officielle d’indépendance et de libération du colonialisme, ajoutant qu’elle «servait, pour la circonstance, d’interprète de tout ce qui était diffusé à la radio sur l’indépendance de l’Algérie aux habitants de son village sur les hauteurs d’Aflou, au Nord de Laghouat». «Notre fierté était tout aussi grande lors de l’accueil de mon père, Moudjahid descendu le 5 juillet 1962 du maquis, après s’être assuré de la proclamation officielle de l’indépendance», a confié Mme. Kaidi, qui décrit la joie de ce jour comme «une fête nationale aux sons des stridents youyous et des salves de baroud, en signe d’une ère nouvelle d’une Algérie libre, indépendante et souveraine».
R. R.