Concert de musiques et de chants patriotiques au menu

59e anniversaire de l’Indépendance

Un concert de musiques et de chants patriotiques a été animé lundi soir à Alger, par l’Orchestre symphonique de l’Opéra d’Alger, la chorale «Ranim El Wissal», trois ensembles de la Garde républicaine, ainsi que la chanteuse Lamia Ait Amara, en célébration du 59e anniversaire de la fête nationale de l’Indépendance et de la Jeunesse.

Accueilli à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaih, le concert a débuté par une fusion de tous les ensembles qui ont interprété l’Hymne national algérien, devant un public debout relativement nombreux, astreint au strict respect des mesures de prévention sanitaire contre la propagation du Coronavirus. Cinq répertoires et non des moindres, ont été préparés pour cette grande soirée commémorative qui s’est ouverte avec l’Ensemble de cornemuse «El Mezwed» de la Garde républicaine, dirigé par le Tambour-major, Abdelbaki Brahmi. L’Ensemble traditionnel a notamment rendu en deux parties une dizaine d’extraits du riche patrimoine musical algérien dans ses variantes kabyle, chaoui, sahraoui, naïli, aâssimi et bedoui, entre autres. L’Orchestre de la Garde républicaine sous la direction d’Ilyès Senouci, a ensuite pris le relais, interprétant d’abord, «Chelia», une poésie du maquis, mise en musique par l’orchestre, relatant la résilience d’une troupe de moudjahidines en mouvement pour changer de zone de combat.
Le générique musical du feuilleton «El Hariq»(l’incendie), réalisé par Mustapha Badie (1927-2001), composée par Lamine Bechichi (1927-2020), l’Hymne de la Garde républicaine intitulé «Hars El Djoumhouri» et «Min Djibalina», ont ensuite été rendus par les musiciens de l’orchestre militaire, parmi lesquels, le jeune Sofiane Aoun jouant à une lire russe aux sonorités cristallines, classée dans le pupitre des percussions, car dotée d’une table harmonique de xylophone. Fusionnant avec une partie des instrumentistes et la chorale de la Garde républicaine, l’Orchestre symphonique de l’Opéra d’Alger sous la direction du maestro, Lotfi Saidi et l’Ensemble vocal «Ranim El Wissal» ont rendu une dizaine de pièces de circonstance, évoquant entre autres sujets, les martyrs de la révolution, les frères de combat et la longue attente de la maman. Les pièces, «Hammat El Majd», des regrettés, le compositeur Cherif Kortbi (1937-2010) et le poète, Omar Bernaoui (1935-2009), et «Carmina Burana» de Carl Orff (1895-1982), adaptée à un texte chantant l’amour et le patriotisme algérien, de la plume du grand Rabah Kadem, ont été très appréciées par l’assistance qui a longtemps applaudi les artistes.
Sous un éclairage de grands soirs, Lamia Ait Amara est ensuite apparue, en cantatrice à la voix soprano, au milieu d’une centaine d’instrumentistes qui l’attendaient et devant un public enthousiasmé qui l’a accueillie avec des salves d’applaudissements et des youyous nourris. Avec sa voix suave, la grande chanteuse a entonné, «Alaïki mini salam», «Djawhara» de Djamel Allam (1947-2018), composée par la grand Safy Boutella, «Tiyara safra», «El Dzaïr inch’Allah atehlou» de Cherif Kheddam (1927-2012), «El Hamdou li Allah» de Cheikh El Hadj M’Hamed El Anka (1907-1978), «El Bahdja ana wlid’ha», «Ana lik, ana lik» et «Farha ou zahoua». Lamia Ait Amara avait fait ses classes à l’association «Anadil El Djazaîr» (les Rossignoles d’Alger), où elle s’est exercée sur différents instruments avant de se démarquer par sa voix et devenir plus tard la soliste principale de l’association «El Inchirah», dirigée alors, par le regretté- maître Smaïl Hini (1944-2020).
Investie depuis 2014 dans une carrière solo, Lamia Ait Amara a sorti, «Cham’s», son premier album, suivi de «Lahbib diali», un single conçu dans un tout autre registre musical qui établit la grandeur, la polyvalence et le professionnalisme de l’artiste. A l’issue du concert qui aura duré près de deux heures de temps, la directrice générale de l’Opéra d’Alger, Fatima Zohra Namous Senouci, élégante dans son costume aux couleurs de l’emblème national, a rejoint la scène pour féliciter et remercier Lamia Ait Amara, les deux chefs d’orchestres, Lotfi Saidi et Ilyès Senouci, le Tambour-major, Abdelbaki Brahmi et l’ensemble des choristes et musiciens. Le concert célébrant le 59e anniversaire de la fête nationale de l’Indépendance et de la Jeunesse a été organisé sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts.
R. C.