La JSK donne le bâton au Raja pour se faire battre

Finale de la Coupe de la CAF

Trois ans après son sacre de 2018, le Raja Casablanca remporte la Coupe de la Confédération africaine de football pour la deuxième fois de son histoire en disposant, difficilement, de la JS Kabylie (2-1) en finale ce samedi au stade de l’Amitié de Cotonou au Bénin.

Très vite en tête 2-0 face à des Algériens qui ont payé au prix fort leur manque d’expérience, les Marocains, réduits à dix, ont ensuite souffert en seconde période. Il était de bon ton d’annoncer, depuis des semaines et à qui voulait l’entendre, que la JSK pouvait revenir avec le trophée pour, au final, se prendre les pieds dans un jeu qui n’était pas celui attendu par les millions de supporters. Au terme de cette rencontre, ces supporters ne lâchent rien, ils continuent à leur manifester leur soutien puisque finaliste, et cette défaite qui déçoit ne peut être celle qui lui ferait tourner le dos. Les victorieux sont glorifiés et les perdants promettent de refaire le match, ils sont finalistes.
Un trophée file entre les doigts
Donnant le bâton pour se faire battre pendant près d’une heure face à une machine parfaitement huilée, les Algériens ont à un moment tout renversé, avant de craquer, en première mi-temps (2-0). En début de match, les hommes de Lassaad Chabbi avaient isolé tous les compartiments de la JSK qui affichait une absence presque totale sur l’ensemble des compartiments, puisqu’il ne fallait que 5 minutes à l’inévitable Soufiane Rahimi, oublié dans le dos de la défense sur une superbe ouverture d’Arjoune, pour dribbler Benbot et ouvrir le score après une interminable vérification par la VAR. Entre leur positionnement défaillant et leurs innombrables pertes de balle, les Kabyles semblaient tétanisés par l’enjeu face à un adversaire plus expérimenté et, après une nouvelle alerte sur une tête de Benhalib passée de peu à côté, les hommes de Denis Lavagne pliaient à nouveau sur un centre de Soukhane conclu par un tir en pivot du Congolais Ben Malango au ras du poteau (2-0, 14e).
Quand le foot échappe à toute raison
Les Algériens sont, contrairement à leur habitude, plus dans la réaction que dans l’action. Pourtant, Boulahia a pu placer quelques accélérations sur la gauche mais on remarquera que le jeu individuel ne pouvait aboutir à un résultat qui pourrait redonner du souffle à l’attaque kabyle. Comme cela arrive parfois quand le foot échappe à toute raison, le match allait basculer sur ce fait de jeu mais les Marocains avaient bien étudié la stratégie de Lavagne, ne laissant ainsi aucune chance à la JSK de revenir à la marque avant la fin de la première mi-temps.
La seconde mi-temps était algérienne
A la reprise, la JSK montrait ses griffes et ne laissa aucune chance aux Marocains de faire circuler la balle comme ils le faisaient en première période. Un sursaut ? Oui, pour ceux qui voyaient une reprise sans faute, particulièrement après l’entrée de Hamroune à la mi-temps, et de Boulahia, formé à l’Atletico Madrid, réduisait rapidement le score sur un ballon qui traînait dans la surface (2-1, 46e).
Le Raja jouera toute la seconde à 10 après l’expulsion de Arjoune pour un pied en plein visage (62e). «Les Marocains semblaient perdre le fil et ils subissent de plus en plus même si Ngoma, entré en jeu, gâchait la balle de match à deux reprises en contre. Sous pression et sevré de ballon (plus de 65% de possession pour la JSK), l’Aigle Vert tenait toutefois bon et décrochait, à l’expérience, le trophée face à un adversaire qui pouvait avoir des regrets. Sacré l’an passé grâce à la RS Berkane, le Maroc conserve ainsi sa couronne dans l’équivalent africain de la Ligue Europa». Mais alors qui est fautif ? Personne, le football est ainsi fait.
H. Hichem