Comment la JSK a été privée du trophée

Selon des experts

De retour à Alger, accueillis par le ministre de la Jeunesse et des Sports et par de nombreux supporters, les joueurs et les dirigeants de la JS Kabylie avaient une mine qui en disait long.

Au coup de sifflet final, le ciel est tombé sur les supporters, anciens joueurs internationaux, expert et observateurs estimant à tort ou à raison l’inexpérience des joueurs dans les compétitions africaines, ce que beaucoup d’autres ne partageaient pas, puisque le parcours vers ce stade de la finale a été sans faute. On évoquait la mauvaise stratégie de jeu décidée par l’entraîneur français, Denis Lavagne, ce qui pourrait être juste puisqu’elle bénéficie de l’adhésion des supporters et des professionnels du football autour de ce choix. Pour les confrères, il y avait de la fébrilité chez des joueurs très remarquée, leur mauvais positionnement et la pression qui pesaient sur leurs épaules permettent à l’équipe du Raja de se mettre vite au travail pour étouffer toute tentative d’échapper vers les buts marocains.

Acte 2 : les buts
Il n’existe aucun Algérien au sein des neuf commissions permanentes de la Confédération africaine de football, dirigées par le président de l’instance continentale, le Sud-Africain Patrice Motsepe. Dès lors les premiers signes d’un travail de coulisse s’affichent. D’abord le changement de stade et d’horaire décidé sans «avocat», pourtant la présence de l’Algérien Mohammed Raouraoua aurait pu… Ce qui pourrait expliquer pourquoi le choix de l’arbitre de la rencontre Raja – JSK n’est autre que de l’Afrique du Sud…

Acte 3 : des questions et des inquiétudes
Qui était aux commandes de la VAR ? Qui étaient le réalisateur, les techniciens (opérateurs de relecture RO) et les arbitres présents dans la cabine de la VAR. «Cela mériterait que l’on s’interroge», s’insurge Mohamed Zekrini, l’expert arbitre et consultant de la télévision algérienne. Il faut savoir que la VAR repose sur une équipe de quatre arbitres assistants vidéo (qui étaient-ils ?) Elle a pour but d’aider l’arbitre de football à prendre ses décisions d’une façon plus optimale. Des techniciens, appelés opérateurs de relecture (RO).
Des techniciens «rejouent» les passages sensibles sous plusieurs angles (simultanément et de manière synchronisée) pour les AAV, si besoin à des vitesses différentes (par exemple, en 0.5x, ou en image par image). C’est aussi eux qui effectuent les zooms avant / arrière nécessaires. Ils contrôlent chacun une douzaine d’angles de caméras. Ce jour, sur les 94’ de jeu, une seule répétition, celle des buts ou fautes douteux, a été enregistrée. Le téléspectateur a été privé de tout visionnage du but et des fautes commises par le Raja non sifflées.

Le carton rouge pour le joueur marocain
Zekrini s’est également interrogé sur le «pourquoi consulter la VAR après que le joueur algérien ait reçu en plein visage la godasse de l’attaquant marocain ?» La faute était indiscutable et visible. L’arbitre exhibe le carton jaune, puis s’en est allé vérifier la VAR prenant ainsi plus de 2’ du temps réglementaire qu’il ne fera pas répercuter sur le temps de jeu pour décider ou pas de tirer le carton rouge. «Cette manière de gérer le match dénonce une certaine complicité, puisque les 3 ou 4’ de jeu perdues n’ont pas été chronométrées à la fin de la rencontre» (prolongation 4’ au lieu de 8’ en comptant les arrêts de jeu par rapport aux soins et la sortie des blessés, les changements…?)

Y a-t-il penalty ou pas, but ou pas ?
En seconde mi-temps, et sur action brûlante qui aurait permis à la JSK de revenir au score, le gardien du Raja boxe la balle et personne ne pouvait dire si le gardien était dans sa surface ou hors surface de réparation. «Je signe et persiste, il y a faute que ce soit un penalty pour la JSK ou alors une faute contre la JSK, mais l’arbitre et la VAR ont préféré se taire», dixit un confrère. Idem pour le second but du Raja. Y a-t-il oui ou non hors-jeu ? La question est restée accrochée à un nuage de doute, ce n’est qu’après deux minutes qu’il confirmera qu’il y a but. Pas de répétitions sur les écrans TV. On aurait aimé re-visionné l’action, mais rien de cela. Aujourd’hui, la JSK est en droit de s’interroger. «J’espère que la direction de la JSK va exiger de voir l’image VAR du premier but accordé au Raja.
Je crois fermement qu’il y avait hors-jeu et, du reste, l’arbitre l’avait signalé et refusé le but dans un premier temps. C’est le staff de l’assistance VAR qui lui a signifié la supposée validité du but, mais sans diffuser l’image vidéo pouvant infirmer ou confirmer cette décision. Jusqu’à preuve du contraire, je maintiendrais mon avis : la VAR n’a été qu’un instrument pour concrétiser une décision prise dans les coulisses. Encore une fois, j’espère que la direction de la JSK exigera de voir l’image vidéo. Dites-nous alors pourquoi le staff chargé de la VAR ne nous a pas montré l’image témoin avec traçage de la ligne de hors jeu comment ça a toujours été fait depuis l’existence de la VAR, y compris récemment, lors des 4 matches des 2 demi-finales de coupe de la CAF, à Yaoundé, à Alger, à Casablanca et au Caire.
La non diffusion de l’image témoin, aujourd’hui à Cotonou, est une première mondiale. Tout simplement». «Ceux qui gèrent cette technologie sont bien des arbitres, il faudrait dès aujourd’hui veiller à ce que lors des prochaines rencontres comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde, de pareils coups ne se produisent pas, il faut être vigilant et l’Equipe nationale doit être protégée à tous les niveaux de ces instances». Les experts tirent la sonnette d’alarme : il faut des représentants au sein des rouages de la CAF, l’Algérie est le plus grand pays d’Afrique à ne pas avoir de représentants, et aujourd’hui, nous subissons les conséquences».

Le ministre de la Jeunesse et des Sports à l’accueil
Aux joueurs et aux dirigeants de la JSK, à leur arrivée à l’aéroport international Houari-Boumediene, le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderezak Sebgag, dira, «nous assistons aujourd’hui au retour de la JSK, c’est une équipe capable de jouer les grandes compétitions et de hisser bien haut l’emblème national. Elle mérite d’être considérée, d’être respectée et soutenue. Je le dis solennellement. Nous verrons ce que nous pouvons apporter, pas uniquement pour la JSK, mais pour tout le football algérien d’une façon professionnelle… J’ai suivi le match et j’ai senti que c’est une équipe jeune et surtout un investissement. Nous vous félicitons pour ce que vous avez accompli, et j’ajouterai que ce n’est pas tout le monde qui peut jouer la finale».
H. Hichem