Le CEREFE appelle à une rationalisation de la consommation de l’électricité

Après avoir enregistré un pic historique de 16 GW

La saison estivale est souvent signe de consommation accrue de l’électricité par les ménages, et ce, en raison des fortes chaleurs. Lundi, un pic historique a été enregistré, dépassant pour la première fois le seuil de 16 gigawatt (GW). Sur ce, le Commissariat aux Energies renouvelables et à l’efficacité énergétique (CEREFE) a appelé à une rationalisation accrue de la consommation d’électricité

«L’indice PMA (Puissance Maximale Appelée) du RIN (Réseau Interconnecté Nord) a enregistré un pic historique de consommation d’électricité, en dépassant pour la première fois le seuil des 16 GW», a expliqué la même source, ajoutant que «la courbe de charge relative à la journée d’hier 12 juillet 2021, affichée par l’opérateur système, indique en effet que la demande a atteint un pic de 16.065 MW, à 14h30». Cette augmentation «inexorable de la Puissance Maximale Appelée sur le RIN, exception faite lors de l’année précédente (2020) et manifestement liée à la baisse d’activité due au Covid-19», semble ainsi «suivre l’évolution de la demande pour les besoins de climatisation, corrélés avec les grandes chaleurs», a-t-on expliqué dans le même document. Le CEREFE a également noté que «ce pic de consommation représente presque le double de la moyenne annuelle, qui reste autour de 8.5 GW comme l’illustre la courbe de charge d’il y a exactement six mois, soit le 12 janvier 2021».
Face à cette situation, le Commissariat appelle à une «rationalisation accrue de la consommation d’électricité, notamment à travers un choix plus approprié en termes d’efficacité énergétique des moyens de climatisation utilisés». Parallèlement à cela, indique le communiqué, et notant que «le pic de consommation en question est justement en phase avec l’apogée de l’ensoleillement (14h30)», la solution toute indiquée pourrait donc venir de la source même (soleil), préconise le CEREFE. En effet, explique la même source, le déploiement de moyens de production décentralisés d’électricité à base de solaire photovoltaïque, notamment en autoconsommation (résidentiel et tertiaire), serait «la voie que le bon sens même dicte en plus du fait que les techniques et réglementations appropriées ont atteint un stade très avancé de maturité et de maîtrise à travers le monde». Plus encore, selon le CEREFE, il s’agit d’une opération «qui ne nécessite que des investissements très limités de l’Etat, puisqu’il s’agit de montages financiers simples dont l’application est très étalée dans le temps et essentiellement destinés à encourager les particuliers (citoyens, petits propriétaires dans l’agriculture et l’industrie, les commerces, les services …)».
Avant cela, a-t-on souligné, «il reste juste à émettre les textes d’application, ainsi que les réglementations appropriées, dont les fondements juridiques existent déjà, notamment à travers la loi 02-01, du 5 février 2002». Il faut noter que la consommation nationale en énergie électrique a enregistré lundi après-midi un nouveau record, suite aux fortes chaleurs, a indiqué mardi le groupe Sonelgaz dans un communiqué. «La puissance maximale appelée a atteint, lundi 12 juillet 2021 à 14h30, un record historique de 16.065 mégawatts (MW), soit une hausse de 9,2% par rapport à la journée la plus chargée à la même période en 2020 (14.714 MW, enregistrée le 28 juillet 2020 à 15h00) », a informé la même source. Cette forte demande d’électricité est due à la vague de chaleur exceptionnelle qui touche l’ensemble du pays depuis quelques jours, explique la même source.
Selon Sonelgaz, «les températures enregistrées sont en effet supérieures de 9° C par rapport aux normales saisonnières : la température moyenne de la journée du 12 juillet 2021 était de 39° C. Elle est supérieure de 7° C par rapport à la journée de pointe du mois de juillet 2020». Pour rappel, le dernier pic historique de consommation avait été enregistré le mercredi 7 août 2019 à 14h30. La puissance maximale appelée avait atteint 15.656 MW soit un taux d’évolution de 2,6%. Il est à rappeler qu’en fin juin, le ministère de l’Energie a annoncé dans un communiqué qu’une capacité additionnelle de production d’électricité de 1868 MW, 50 ouvrages de transport d’électricité et 767 postes de moyenne tension et basse tension (MB/BT) ont été mis en service pour sécuriser l’approvisionnement du pays en électricité durant la période estivale.
Djamila Sai