Lire, c’est savoir décrypter des images données dans un langage

La lecture est à l’esprit ce que l’exercice physique est au corps

Une bonne lecture chaque jour est aussi bénéfique pour l’esprit qu’une pratique sportive quotidienne pour le corps, elle enrichit par le vocabulaire nouveau, élève considérablement le niveau de culture, élargit largement les horizons en apprenant beaucoup sur la vie des autres dans leur univers.

Les avantages d’une lecture faite assidument sont inimaginables. Elle alimente l’esprit, en lui apportant ce qui lui faut pour élever son niveau culturel par l’acquisition de nouvelles idées, des mots nouveaux qui lui donnent l’envie d’apprendre plus sur la diversité des univers, des histoires personnalisées qui assurent l’élargissement du champ des connaissances et l’ouverture sur le monde dans ce qu’il a de plus enrichissant sur la vie des humains, des animaux et des végétaux. Chacune de nos réactions, face aux découvertes, ne peut être que bénéfique à l’esprit tant il ne cesse d’enregistrer des informations utiles à son développement. La lecture pour l’esprit est comme l’exercice physique pour le corps ; pratiqué intelligemment dans le respect des règles du jeu et de manière régulière, le corps acquiert un grand nombre de qualités : souplesse, endurance, performance nécessaires dans toute participation à une compétition. La lecture comme l’exercice physique pratiqué régulièrement, doit être régulière pour qu’elle soit profitable.
Il faut lire méthodiquement et de manière constante, mais sans que cela donne l’impression d’une corvée. Au fur et à mesure qu’on lit, on va de découverte en découverte, en glanant ça et là des mots nouveaux, d’autres substantifs et verbes courants mais placés dans d’autres contextes avec des sens nouveaux pour celui qui lit régulièrement. De plus, la lecture faite de manière constante et avec l’intention d’en tirer le maximum de profits, doit être menée avec méthode en essayant de bien lire entre les lignes de manière à comprendre véritablement chaque situation, dans son sens dénotatif et ses différentes connotations. Un texte parcouru sans en avoir tiré le moindre profit est considéré comme non lu. Il y a par ailleurs un proverbe qui dit : «Lire sans comprendre, c’est chasser sans prendre».

Lire un texte, c’est savoir décrypter des images données dans un langage
Pour bien comprendre un texte, il faut être du niveau, et il faut le lire intelligemment en essayant de faire l’effort de comprendre les images qui se dégagent des mots ou des groupes de mots porteurs de sens dénotatifs et connotatifs, et pour parler plus simplement, il s’agit de sens propre et des différents sens métaphoriques. Par exemple, lorsque vous rencontrez le passage : «Cette rencontre insolite lui a brisé le cœur», comment interpréter cette phrase, il faut comprendre le sens du mot «insolite» et du verbe briser très courant, mais pas dans ce contexte où il signifie : lui causer une peine immense ou une douleur morale synonyme d’affliction. Des phrases comme celle-ci, sont pourtant très belles pour les images qu’elle évoque, mais pas faciles à construire et à comprendre. Imaginez la peine que demanderait un livre fait de phrases pleines de métaphores et de connotations. Il faut lire entre les lignes, c’est-à-dire essayer de déchiffrer ce qui est au-delà du texte, qui n’est pas dit et qu’il savoir détecter d’après les éléments lexicaux.
Lorsqu’on fait une lecture sérieuse d’un roman bien écrit, on découvre de nouveaux styles d’écriture, des modes d’expression hors du commun, des personnages atypiques, des décors originaux choisis pour leur capacité à accompagner l’écrivain dans ses descriptions hors du commun, cela fait partie de l’art d’écrire représentatif de l’art en général dont la caractéristique essentielle est unique en son genre, exactement comme les peintre et les musiciens qui se veulent originaux dans leurs créations. Ainsi en lisant beaucoup, on découvre des manières d’écrire différentes, des itinéraires de vie autres que ceux que nous connaissons, chacun des écrivains essaie de faire mieux que les autres en qu’artistes de l’écriture. Ils travaillent tous avec les mêmes mots, la différence est dans la combinaison formant des groupes signifiants ; certains réussissent merveilleusement bien à obtenir des textes agréables à lire, pour ce qu’ils racontent comme par exemple, les récits fantastiques destinés à une catégorie de lecteurs ou le genre linéaire classique. Certains réussissent bien dans le roman pendant que d’autres font de la belle poésie ou de la belle prose pour faire des recueils ou des nouvelles.
Lorsqu’on lit et qu’on aime la lecture, on fait de belles et enrichissantes découvertes qui changent totalement une personne en lui apportant d’autres manières plus performantes d’appréhender le monde, de comprendre chaque comportement humain. On découvre aussi en lisant beaucoup que les bons écrivains créent des familles et des groupes humains en s’inspirant de la réalité ; mis en scène comme dans la réalité pour les mettre en mouvement ; l’auteur choisit les personnages en fonction des caractères qui les incitent à accomplir des actions exactement comme dans un film, le conflit d’une famille où chaque membre se bat corps et âme pour l’honneur ou gagner l’estime du voisinage. Le film peut montrer des conflits opposant des familles, ou des conflits de génération. D’ailleurs, les plus belles œuvres romanesques sont adaptées au cinéma et ont donné de beaux films. Cependant, le même livre est plus profitable lorsqu’on le lit que lorsqu’on le voit comme film.

Ce qu’on veut dire par lecture profitable
Elle développe considérablement la mémoire utile pour emmagasiner des connaissances dont on peut avoir besoin à l’avenir. La mémoire, elle-même, apprend à se discipliner et à devenir fidèle pour restituer facilement ce dont on peut avoir besoin. La mémoire humaine est comparable à la mémoire de l’ordinateur avec cette différence que celle de l’ordinateur est capable de conserver une quantité infinie, l’équivalent d’une bibliothèque spécialisée avec la capacité à pouvoir rendre machinalement toutes les données dont on peut avoir besoin. La mémoire humaine est elle-même capable de mémoriser ce qui paraît impossible de nos jours, à l’exemple de ceux qui ont appris par cœur le Coran, c’est admirable et celui qui l’a appris a fait preuve d’une volonté inflexible et d’efforts constants et louables. Ibn Sina fut un génie unique en son genre pour avoir assimilé, alors qu’il était jeune, toutes les sciences, la philosophie et la médecine de son temps après avoir appris tout le Coran à 9 ans.
De nos jours, on connaît des gens qui arrivent à restituer des pièces de théâtre classique entièrement versifié. Y en a un qui a réussi à apprendre par cœur une cinquantaine de pages d’un écrivain algérien de la première génération, des pages pour lesquelles l’auteur a consacré des efforts considérable pour rédiger une synthèse en style parfait. Tout ça après une lecture attentive qui lui a permis de se rendre compte de la beauté du texte. Une fois, c’est quelqu’un qui nous a récité de longs passages qu’il a appréciés de Kateb Yacine. Il s’agit de gens qui fouinent bien dans les livres, cela veut dire qu’ils cherchent à retenir l’essentiel de ce qui est bon.
De plus, chacune des quatre lettes qui composent le verbe lire est représentative d’une activité développée par la lecture : le «l» c’est la langue, le «i» veut les images que l’on peut imaginer en lisant, le «r» renvoie au raisonnement que l’on est obligé de faire pour bien comprendre ce qu’on lit, le «e» signifie l’écrit, comme phase de convergence, on lit pour apprendre à écrire, tous les écrivains, avant de devenir des hommes ou des femmes d’écriture ayant un style particulier, ont d’abord lu d’immenses œuvres. Toutes ces activités impliquent la réflexion, on ne peut pas lire sans réfléchir et correspondent à la culture mathématique. En mathématique, on apprend à raisonner puis à réfléchir pour bien comprendre et ce qui est bien compris se mémorise de lui-même.

Ce que l’exercice physique est au corps
Il développe les muscles dont les humains ont le plus besoin pour résister à la fatigue, c’est ce qu’on appelle l’endurance. En plus de l’endurance, celui qui pratique l’exercice physique acquiert un ensemble de qualités comme la précision dans toutes leurs actions dont le but est d’atteindre la cible comme dans le football, ou lancer ou le saut à la perche. Il ne faut pas oublier d’ajouter que les capacités physiques entraînent les capacités intellectuelles et morales. Celui qui a pratiqué le sport est supposé avoir appris les règles de moralité universelle. Ce qui a fait dire au poète latin d’avant l’ère chrétienne : «Un cœur sain dans un corps sain», citation qui a été traduite dans toutes les langues.
Boumediene Abed