Instaurer la confiance entre gouvernants et gouvernés

Boumerdès

L’excès de zèle, c’est l’ambition du médiocre, c’est une proportion à trop en faire, à aller trop au fond des choses, ou même trop vite et qui devient le zèle excessif, l’initiative intempestive de faire du zèle pour se montrer trop zélé, car de cette manière c’est dépasser la mesure dans l’exécution d’un ordre, d’une mission, d’une fonction, d’aller plus loin qu’il ne convient à ceux qui ont donné l’ordre ou la fonction.

Cette mesure d’excès de zèle fait office de contrôle afin d’éviter un excès de zèle de la part des agents de l’ordre, des fonctionnaires d’institutions publiques susceptibles de violenter des suspects qui prend la forme d’un abus de pouvoir qui correspond aux dépassements des limites légales d’une fonction, car l’abus de pouvoir se marie avec l’excès de zèle qui correspondent au dépassement des limites légales d’une fonction, cette manière de concevoir les choses concernent de nombreux métiers, notamment le monde du travail dans la fonction publique. Un abus de pouvoir est l’exercice d’un pouvoir conféré par un statut, il s’agit-là de l’utilisation de capacités en dehors du champ d’action donné, d’outrepasser ses droits, l’utilisation anormale des pouvoirs donnés par une fonction est une faute grave.
L’abus d’autorité ou l’abus de pouvoir appelé le comme vous le voulez, c’est la même chose, il se retrouve dans tous les domaines mais le plus grave, c’est celui de l’abus de pouvoir d’Etat sur un citoyen qui prend la forme d’intimidation, d’humiliation, de harcèlement, de menace, de chantage et coercition, c’est un acte émanant d’une personne qui dépasse ses limites légales de sa fonction et qui en fait un usage déloyal, l’abus de pouvoir peut se traduire par des actes de menace, d’injustice, de hogra : les articles 34 et 35 de la constitution renforcent ses dispositions en prévoyant les principes suivants : l’Etat garantit l’inviolabilité de la personne humaine- toute forme de violence physique ou verbale ou d’atteinte à la dignité est proscrite, les infractions commises à l’encontre des droits et libertés aussi que les atteintes physiques ou morales à l’intégrité de l’être humain sont réprimées par la loi. Que chacun assume convenablement son travail, que ce soit les agents de l’ordre et de veiller à ne pas outrepasser les pouvoirs que leur confère leur fonction ou de fonctionnaire dans les institutions étatiques.

Quelle image a le justiciable de la part des institutions étatiques ?
Est-elle toujours mal vue par les citoyens ou bien au contraire, elle s’est améliorée, même topo pour les agents de l’ordre, de la fonction publique qui ne sont plus les mêmes de ceux d’avant, mais il existe des cas isolés qui relèvent du comportement individuel de tout un chacun, et non pas institutionnel. Le vrai problème réside dans la confusion entre l’application de la loi et celle des instructions de la hiérarchie. En ce qui concerne les services étatiques, ils sont souvent obligés d’exécuter des notes de leurs chefs au détriment qui sont en violation de la législation «pour faire respecter la loi, il faut d’abord que l’agent ou le fonctionnaire la respecte», de là jaillit l’injustice, la hogra, l’abus de pouvoir, des comportements qui nous hérissent le poil, elle nous choque , elle nous fâche, elle nous fait sortir de nos gonds, elle peut même changer du tout au tout notre comportement sous le coup de l’émotion si l’on est directement victime. Le citoyen est toujours malmené par des comportements bizarres, car en fin de compte l’abus de pouvoir dont l’étymologie du latin veut dire abusus qui en est la consommation complète d’un mauvais usage, d’abus et de gaspillage lui-même composé du préfixe «ab», indiquant la déviation et de usus, action de se servir, usage, utilité et emploi, un abus est un mauvais usage, un usage excessif qui est injuste ou pernicieux de quelque chose.
L’abus de pouvoir ou d’autorité est synonyme d’excès, d’exagération et outrance, c’est aussi le fait d’outrepasser certains droits, d’aller au delà d’une norme, d’une règle et de ce fait, il peut être répréhensible de par la loi, l’habitude ou la coutume, l’abus d’autorité est l’acte d’un fonctionnaire ou d’une personne dépositaire de l’autorité publique qui outrepasse son autorité qui est une contrainte morale exercée sur quelqu’un par une personne qui se sert de son autorité de fait ou de droit pour l’obliger à accomplir un acte contraire à ses intérêts. Tout fonctionnaire de l’ordre administratif ou judiciaire, tout officier de police ou de justice, tout commandant de gendarmerie ou simple agent de l’ordre publique qui agissant en ladite qualité se sera introduit dans le domaine privé d’un citoyen contre le gré de celui-ci, ce dernier est puni par la loi d’un emprisonnement de six jours à un an. Les cinq blessures de l’âme, et qui sont en ordre chronologique, le rejet, l’abandon, l’humiliation, la trahison et l’injustice : cette dernière est plus connue dans le jargon dialectal par le mot «hogra» et cette hogra n’a qu’une nationalité, elle habite tout le corps et produit de la colère, tant réprimée au vu de certaines injustices, d’innombrables frustrations qui se heurtent au mépris affiché par les responsables des APC , des chefs de daïra qui n’accordent aucune audience aux citoyens, cette fin de non recevoir en mal de considération combinant humiliation, injustice.
Cette manière de faire désole les Algériens quand toutes les portes de l’administration se referment et qu’il n’y a même pas ou déposer une réclamation et lorsqu’on écrit au président de la République, au ministre de la Justice, au chef du gouvernement, au wali, et autres responsables, on ne vous accorde aucune réponse et le plus grave c’est le fait de poireauter des heures pour un banal papier administratif. En somme, c’est la routine. Depuis quelques temps, le lexique algérien a intégré des mots d’un genre particulier, tels que «Hagar» et «Mahgor», ce qui veut dire, en plus atténué, oppresseur et opprimé. En tout cas, la «Hogra» reste une injustice à détente multiple, dont les victimes se tournent rarement vers un juge pour se voir rétablis dans leurs droits. La loi est totalement absente dans cette relation, mais il faut appeler un chat par son nom. Sur le plan psychologique, la hogra ne laisse pas indemne, alors comment expliquer l’injustice dont sont sujets les propriétaires de parcelles de terrains dans les zones d’activités de Bordj-Menaïel qui sont détenteurs d’actes de propriété dûment enregistrés auprès de la Conservation foncière et dont l’entreprise de gestion qui autrefois était appelée EGZIB actuellement dissoute, qui est redevenue SGI, également dissoute puis remodelée en GESTIBO, également dissoute et dont une copie de l’acte notarié de dissolution est entre les mains des propriétaires de parcelles de terrains.
Actuellement, c’est une autre entité du nom de Divindus qui a vu le jour en l’année 2017, qui par sa hogra, terme intraduisible a esté tous les propriétaires de parcelles de terrain au niveau de la justice, réclamant le paiement d’une quote-part depuis l’année 2005, se basant sur la loi 84-55 régissant les zones industrielles mais sans respecter les droits auxquels ils sont assujettis, selon le cahier des charges qui oblige l’entreprise de gestion Divindus de ramener l’électricité, le gaz de ville, l’eau potable, l’assainissement, l’éclairage public et autres commodités, chose qui n’a pas été faite. Les propriétaires considèrent que cet état de fait est une hogra qui a longtemps été un marqueur d’une culture victimaire fédératrice de diverses situations et statuts sociaux, c’est un concept en Algérie qu’il faut bannir parce qu’il est le cri «communautaire» des exclus, de tous les exclus et de toutes les exclusions face à la machine bureaucratique insinuée magistralement dans les arcanes de l’Etat-nation et de ses tentacules, c’est un sentiment qui combine l’humiliation, l’injustice et la violence.
Les propriétaires de parcelles ont saisi le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, le ministre de l’Industrie de l’époque Ferhat Ait Ali brahim ainsi que Mohamed Bacha, mais malheureusement aucune réponse de leurs parts. Malgré avoir fournis les documents notariés des propriétaires de terrains cela n’empêche que la justice a donné gain de cause à leurs adversaires, une entreprise de gestion qui a vu le jour en 2017, alors que les honnêtes citoyens possèdents des actes de propriétés datant de 1989. A ne rien comprendre ! Cela nous fait rappeler une opérette dont les comédiens étaient Arslane, Guendouz et Sabah Seghira, où Arslane disait : «baba yahgar yemma yemma tahgar kheti, kheti tahgarni ana», ce qui veut dire que Divindus opprime les honnêtes citoyens dans la zone d’activité de Bordj Menaïel, des citoyens qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts en cette période de Covid-9.
Kouider Djouab