«L’adoption du principe de parité dans le régime électoral n’a pas atteint l’objectif escompté»

Amina Delouadji, professeure en Droit constitutionnel sur la participation politique de la femme :

La professeure en Droit constitutionnel, Amina Delouadji, a estimé, avant-hier vendredi à Alger, que l’adoption du principe de parité homme-femme dans le régime électoral actuel n’a pas atteint l’objectif escompté.

En raison, a-t-elle observé, du recul de la représentation féminine à 34 députées seulement dans l’organe législatif issu des élections législatives du 12 juin dernier. Plaidant, à l’occasion, pour la concrétisation, effective, du principe de parité dans les candidatures afin de renforcer la présence de la femme algérienne dans la vie politique, compte tenu, a-t-elle dit, des compétences dont recèle l’Algérie et du rôle de la femme au sein des assemblées élues. S’exprimant lors d’une conférence nationale organisée par l’observatoire algérien d’arbitrage et de médiation, en partenariat avec la Fédération nationale de la société civile sur le thème «la participation politique de la femme», Pr Amina Delouadji a appelé à la concrétisation, effective, du principe de parité consacré dans le régime électoral pour la participation politique de la femme et le renforcement de son accès aux postes de responsabilité.
«Les dirigeants des formations politiques ne souhaitent pas renforcer la place de la femme au sein de leurs partis. Ils n’encouragent pas la candidature des militantes et des femmes cadres lors des élections et véhiculent une image stéréotypée portant préjudice à celle de la femme dans la société», a relevé la constitutionaliste. Pour la Pr Delouadji, certains partis politiques qui utilisent la femme juste pour remplir les conditions légales afin de participer aux échéances électorales, ont exploité la suppression la condition relative à la parité dans certaines régions lors des dernières législatives pour, a-t-elle fait remarquer, exclure la femme de la scène politique. Début mai dernier, la présidente de l’Association Houria pour la femme algérienne, Mme Atika Harichane a considéré que la participation de la femme à la vie politique est un acquis fondamental de nature, a-t-elle observé, à dynamiser son rôle dans la promotion de la société à plusieurs niveaux et de renforcer sa contribution aux différents domaines de développement global.
«L’Algérie compte parmi les pays ayant consacré l’égalité des droits et devoirs entre les citoyens et mobilisé tous les moyens et mécanismes pour lever les obstacles, et, partant, favoriser la participation de tous à la vie politique, socio-économique et culturelle, en bannissant la discrimination basée sur le genre», a-t-elle indiqué, rappelant que la nouvelle Constitution a consacré dans plusieurs de ses articles, le principe d’égalité entre homme et femme en termes de droits et d’obligations. Dont le droit à l’enseignement et au travail, l’accès équitable aux missions et fonctions, le droit de vote et de candidature, outre l’accès de la femme à des postes avancés de représentation parlementaire. Rappelant le rôle de la société civile dans la sensibilisation et l’accompagnement des femmes dans ce domaine, Mme Atika Harichane a, à l’occasion, mis en avant la nécessité de mettre en place des programmes de formation politique encadrés par les partis au profit des jeunes femmes.
Rabah M.