Le respect des consignes sanitaires, impératif

Aïd el Adha

Pour la deuxième année consécutive, la célébration de l’Aïd el Adha se déroule dans un contexte sanitaire plein de risques à cause de la pandémie de Coronavirus qui sévit dans notre pays depuis mars 2020 et qui continue, comme ailleurs dans le monde, à faire des victimes et à imposer ses contraintes.

Cette année, c’est dans une atmosphère de forte inquiétude que les Algériens s’apprêtent à faire la fête. Depuis quelques semaines, la situation épidémiologique s’aggrave de jour en jour. Pour samedi, le bilan établi par le ministère de la Santé fait état de 1.107 nouveaux cas confirmés de Coronavirus (Covid-19), enregistrés les dernières 24 heures, et 12 décès. Le total des cas confirmés de Coronavirus s’élève ainsi à 152.210 et celui des décès à 3.922 cas. Le ministère de la Santé a rappelé que la situation épidémiologique actuelle exige de tout citoyen, vigilance et respect des règles d’hygiène et de distanciation physique, tout en insistant sur le respect du confinement et du port du masque.
La Commission de la Fatwa qui relève du ministère des Affaires religieuses a mis en avant l’impératif respect des mesures préventives, en vue d’empêcher l’augmentation de la propagation du Coronavirus, et ce, en appliquant quelques précautions relatives à la prière de l’Aïd et au sacrifice du mouton : respecter les horaires d’entrée et de sortie aux mosquées et salles de prière, alléger la prière de l’Aïd et ses deux prêches  ; appliquer le protocole sanitaire, c’est-à-dire la distanciation physique, porter le masque, se laver les mains, éviter de se saluer avec les mains, utiliser son tapis personnel, éviter les regroupements, renforcer les mesures de désinfection, d’hygiène et d’aération dans les mosquées; désinfection impérative du matériel d’égorgement et d’écorchage en évitant leur échange ou emprunt ; réduire le nombre de participants à l’opération du sacrifice ; éviter d’effectuer le sacrifice au niveau des espaces et rues que les pouvoirs publics s’emploient à désinfecter. La Commission suggère d’effectuer le sacrifice le deuxième, voire le troisième jour de l’Aïd El-Adha.
Elle recommande d’éviter les réunions, les visites familiales et les déplacements aux cimetières. Elle conseille de recourir aux SMS et aux e-mail pour l’échange des vœux. Implicitement, la Commission de la Fatwa recommande de ne pas effectuer le sacrifice du mouton s’il est accompagné du risque avéré de propagation du Coronavirus, car ce rituel est invalidé dans ce cas. Elle rappelle que le sacrifice est «un rituel de l’Islam et une tradition prophétique pour celui qui peut se le permettre et non une obligation». La Commission rappelle également la règle religieuse permettant le sacrifice collectif (bovin ou camelin) ainsi que la possibilité pour le croyant de dédier le sacrifice à des proches. Ces solutions permettent d’éviter les regroupements et les rassemblements favorisant la propagation du virus.
L’achat et le sacrifice du mouton peuvent être confiés à un abattoir agréé ou à des professionnels tels que les bouchers, c’est d’ailleurs, selon la Commission, plus judicieux pour la sécurité et la prévention contre la propagation de cette épidémie. En fait, il s’agit de tout faire pour éviter les regroupements des croyants lors de l’accomplissement de ce rite. Toutes ces recommandations seront-elles appliquées par les Algériens? L’an dernier, les dégâts avaient été limités grâce au dispositif mis en place la veille de l’Aïd El-Adha qui était déjà perçu comme étant à très haut risque sanitaire alors que le nombre de contaminations n’avait pas atteint les 700, et pourtant, fin juillet 2020, on s’en souvient, beaucoup avait plaidé pour interdire le sacrifice du mouton. La prière de l’Aïd El-Adha avait été accomplie à domicile. Il y avait l’interdiction de la circulation routière, y compris des véhicules particuliers, durant les deux jours de l’Aïd.
Lakhdar A.