Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme

Face à la recrudescence des contaminations

Le Professeur Kamal Djenouhat, président de la Société algérienne d’immunologie et président du Conseil scientifique de l’Etablissement public hospitalier (EPH) de Rouiba, a fait savoir que la propagation du variant Delta a touché les jeunes, étant donné que la campagne de vaccination avait concerné au début les personnes âgées, les malades chroniques uniquement.

Selon lui, 30% des malades atteints du Covid 19, actuellement hospitalisés, sont des jeunes. Il a expliqué ce phénomène par les caractéristiques du variant Delta, sa virulence et sa forte contagion- qui s’attaque indistinctement aux personnes quel que soit l’âge, y compris en bas âge. Pour lui, l’immunité collective ne pourrait être atteinte que par la vaccination ou la contagion avec un taux de 85 % pour le variant Delta, alors que pour la souche du virus, il faut 60 à 70 % d’immunisés. Dans une émission de la télévision nationale, à laquelle il a été invité en compagnie du Pr. Amine Salmi, chef de service urgences et réanimation du CHU Mustapha Pacha, le Pr. Kamal Djenouhat s’est «inquiété de la réticence du corps médical à se faire vacciner», car cela pourrait, selon lui, «conduire à une hausse des contaminations au Covid-19 chez cette catégorie du fait des contacts directs et permanents avec les cas hospitalisés».
Il a invité, dans ce cadre, les personnels du secteur de la santé à participer à l’opération de vaccination pour laquelle l’Etat a mis en place tous les moyens nécessaires «pour éviter la propagation du Covid-19 notamment le variant Delta». Interrogé sur la réinfection au Covid-19 chez les cas vaccinés, Pr. Djenouhat qui n’a pas écarté ce cas de figure, a expliqué que le vaccin «protège à hauteur de plus de 60%. En cas de réinfection, le cas n’est pas très grave». Il a cité les cas admis à l’EPH de Rouiba, pour faire observer que «45% des tests ressortent positifs. Le problème alarmant réside dans les cas contact qui circulent librement, participant, ainsi, à la propagation du Covid-19».
Pour sa part, le chef de service urgences et réanimation au CHU Mustapha Pacha, Pr. Amine Salmi, a tiré la sonnette d’alarme sur la nécessité de se faire vacciner, en soulignant que «sur un total de 30 cas positifs au Covid-19 qui se trouvent au service réanimation, un seul cas s’est fait vacciner, démontrant, ainsi, que certaines catégories de la société ne prennent pas conscience quant à l’importance du vaccin et ne respectent pas les gestes barrières». Il estime que la poursuite de la situation épidémiologique sur cette cadence, la non-réalisation d’un taux important de population vaccinée et le non-respect des gestes barrières, pourraient aboutir à des complications plus dangereuses, notamment le manque de lits de réanimation. Les deux spécialistes ont appelé tous les citoyens à l’impératif de faire preuve de vigilance durant l’Aïd El-Adha et d’éviter les rassemblements et les visites familiales.
L. A.