«El Bakbouka», un plat très prisé le premier jour de l’Aïd El Adha

Biskra

Préparée dans les foyers de la région des Zibans le premier jour de l’Aïd El Adha, «El Bakbouka» demeure le plus populaire des plats traditionnels qui marque la célébration de cette fête, suivant un rituel inchangé depuis des lustres.

En dépit de la multitude de plats à la viande cuisinés le jour de l’Aïd, El Bakbouka également appelée «El Fedaouch» et principalement préparée à base d’abats de mouton, «rassemble tous les membres de la famille autour de la même table», souligne Mohamed de Tolga qui estime que son nom un peu saugrenu est lié au bruit que le plat produit durant sa cuisson. Le goût savoureux de ce plat et l’agréable odeur qui s’en dégage pendant la cuisson lui assurent une place singulière durant la fête de l’Aïd à Biskra, a ajouté Mohamed. «Nos grands-mères qui ne disposaient pas de leur temps d’appareils de réfrigération se hâtaient dès la fin du sacrifice du mouton d’en extraire les abats et les nettoyer pour les cuire aussitôt avant qu’ils ne perdent leur valeur nutritive», a-t-il ajouté. Pour Mohamed, El Bakbouka est un plat caractéristique de la fête de l’Aïd El Adha à Biskra, en attendant le couscous et la chakhchoukha ainsi que les grillades.
De son côté, Mme Saïda (65 ans) de la commune de Djemora nettoie et cuit les abats du mouton depuis l’enfance, confie-t-elle, regrettant que certaines mères de familles délaissent la tradition du nettoyage et la cuisson des abats ainsi que le Bouzelouf (tête du mouton) qu’elles considèrent comme une corvée. Abandonner la préparation de ce plat le premier jour de l’Aïd dans certains foyers est «une privation» d’un délicieux met et un abandon d’une tradition caractéristique de la fête de l’Aïd El Adha, considère Mme Saïda. De son côté, Khaled de Sidi Okba considère que cette fête est une occasion de joie que les mères de familles saisissent pour préparer divers plats traditionnels, dont El Melfouf (morceaux de foie enveloppés dans la crépine de mouton puis grillées), Bouzelouf et El Osbane qui sont assez rarement préparés le reste de l’année et constituent durant l’Aïd une opportunité de rencontres familiales et un signe de la richesse des traditions culinaires algériennes.

Les abats jetés à la poubelle
Avec l’avènement de chaque fête de l’Aïd El Adha, certains nouveaux comportements refont surface comme le fait de jeter les abats du mouton et sa tête parmi les ordures, ce qui nuit à l’environnement, attire les animaux errants et provoque de mauvaises odeurs, ont souligné à l’APS de nombreux habitants des nouveaux quartiers de la banlieue ouest du chef-lieu de wilaya. Selon ces mêmes citoyens, des mères de famille résidant dans ces nouvelles cités résidentielles n’hésitent pas à jeter les abats dans la poubelle, faute d’apprécier leur consommation, constituant ainsi une source de nuisance pour l’environnement et la santé publique.
R.R