Les nouveautés d’un Aïd sous Covid-19

Les Algériens changent leurs habitudes

La célébration de l’Aïd El- Adha a été marquée, cette année, par quelques différences notables comparativement aux Aïd précédents, sans doute sous l’effet de la crise sanitaire due à la pandémie du Covid-19, qui a forcé les Algériens à changer leurs habitudes pourtant bien ancrées.

Le risque de contamination par le Coronavirus a plané comme une épée de Damoclès durant toutes les phases de la fête, depuis l’achat du mouton jusqu’à la dégustation de la viande grillée en passant par le rite du sacrifice. Le port, obligatoire, du masque et l’utilisation du gel hydro-alcoolique ainsi que le respect de la distanciation physique n’ont visiblement pas gêné la fête. La détérioration très rapide de la situation épidémiologique liée à la circulation du variant Delta du Coronavirus, a incité les Algériens à plus de précautions pour éviter d’être, dans quelque jours, parmi les cas de contamination dans le bilan établi par le ministère de la Santé. Ainsi, la prière de l’Aïd El-Adha, mardi matin, a eu lieu dans le respect les mesures de prévention de la Covid-19. D’après plusieurs échos, les Algériens ont été plus nombreux à avoir recours aux services des abattoirs pour égorger leurs moutons dans des conditions sanitaires évidemment infiniment meilleures. Seulement, les enfants n’étaient pas admis sur les lieux alors qu’avant, dans beaucoup de foyers, c’était un spectacle qui leur était spécialement destiné. Les observateurs ont noté qu’il y a eu moins d’égorgements de moutons dans la rue, comme cela se faisait auparavant.
Autre élément nouveau : les peaux ont été récupérées dans des bacs appropriés placés par les services communaux. Le ministère de l’Industrie avait appelé les Algériens à participer à la collecte des peaux des bêtes sacrifiées à l’occasion de l’Aïd El-Adha. Ces peaux seront livrées aux tanneries pour leur valorisation. Elles sont destinées à la satisfaction des besoins en fabrication de cuir. Les établissements relevant du ministère de l’Industrie ainsi que les entrepôts habilités relevant du Groupe GETEX (textile et cuirs) ont participé à la collecte des peaux des bêtes sacrifiées, en coordination avec d’autres départements ministériels, conformément aux instructions du Premier ministre. Fait significatif de l’impact de la crise sanitaire sur les conditions sociales des Algériens : les ventes de bêtes de sacrifice pour l’Aïd El-Adha ont enregistré une baisse notable cette année. C’est Belkacem Mezroua vice-président de la Fédération nationale des éleveurs qui l’affirme, en se basant sur les premières estimations de la Fédération : les ventes de bêtes de sacrifice pour l’Aïd El-Adha ont chuté presque de moitié par rapport à 2019 où 6 millions de têtes de moutons ont été vendus contre 3 millions cette année.
Selon lui, ce recul est du aux répercussions de la pandémie du Covid-19 sur l’activité économique ce qui a impacté le pouvoir d’achat des citoyens durant 2020 et 2021, en plus de la hausse vertigineuse, voire démentielle pour certains produits, prix dans les marchés des fruits et légumes, sous le prétexte que dans une économie libérale, les prix sont libres et que seul, ce qui compte, c’est le profit et tant pis pour les couches populaires défavorisées par leurs faibles ou même carrément l’absence de revenus. De surcroît, selon le même responsable, les vendeurs saisonniers ont favorisé la hausse des prix dans les grandes villes et les villes côtières considérées comme des régions non productrices de bovins. L’Aïd El-Adha a également eu ses «invariants» que l’on retrouve dans les communiqués des diverses institutions et entreprises habituellement.
Comme chaque année, le ministère du Commerce a appelé, la veille de l’Aïd, l’ensemble des commerçants concernés par la permanence les deux jours de l’Aïd El-Adha au respect des horaires du programme. Ils étaient 50.093 commerçants réquisitionnés pour assurer la permanence les deux jours de l’Aïd El-Adha. Cet appel a été entendu et appliqué à 99,99% le premier jour de l’Aïd El-Adha à l’échelle nationale, selon un communiqué du ministère. Mieux que ça : un nombre «important» de commerçants non concernés par la permanence ont exercé mardi après-midi leurs activités, «au grand bonheur des citoyens à travers l’ensemble du territoire national», apprend-on. Les pouvoirs publics demandent à tous les commerçants de reprendre leurs activités jeudi 22 juillet 2021, c’est-à-dire aujourd’hui, sinon, ils tomberont sous le coup de la loi.
Lakhdar A.