Des experts chinois à Constantine

Production du vaccin Sinovac par Saidal

L’unité de Constantine du Groupe public Saidal est sur la bonne voie pour la production du vaccin anti-Covid, Sinovac. Elle a reçu vendredi soir une délégation d’experts chinois venus inspecter les équipements et les matériels destinés à cette production.

Le communiqué du ministère de l’Industrie pharmaceutique, qui donne l’information précise que cette visite d’inspection se veut «une étape très importante dans le planning de production du vaccin chinois en Algérie». Selon le communiqué, la délégation procédera à «des expertises techniques au niveau de l’unité de production qui relève du Groupe Saidal, dès la fin de la période de confinement sanitaire». Jeudi, le Comité intersectoriel du suivi du projet de la production du vaccin anti-Covid-19 a tenu une réunion en présence des cadres du ministère de l’Industrie pharmaceutique, de représentants du ministère des Affaires étrangères, de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire, du Groupe Saidal et de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP). La visite à l’unité de Saidal de Constantine destinée à la production des vaccins anti-Covid, a été l’un des axes de cette réunion. Début juin 2021, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a validé le vaccin anti-Covid-19 Sinovac-CoronaVac pour une utilisation d’urgence, donnant ainsi aux pays, aux bailleurs de fonds, aux organismes d’achat et aux communautés la garantie qu’il répond aux normes internationales en matière d’innocuité, d’efficacité et de fabrication.
Ce vaccin est produit par le laboratoire pharmaceutique Sinovac, qui se trouve à Beijing. L’évaluation de l’OMS comprenait des inspections du site de production. Le vaccin Sinovac-CoronaVac est un vaccin inactivé. En raison de sa facilité de stockage, il est très simple à gérer et particulièrement adapté aux pays disposant de peu de ressources. Sur la base des données disponibles, l’OMS a recommandé l’utilisation du vaccin chez les adultes de 18 ans et plus, à raison de deux doses administrées à un intervalle de deux à quatre semaines. En parallèle de la production locale du vaccin, le laboratoire chinois Sinovac s’est engagé avec l’Institut Pasteur à livrer 15 millions de doses d’ici la fin de l’année. En février dernier, le Président Abdelmadjid Tebboune avait annoncé que «le vaccin russe anti-Covid Sputnik V sera fabriqué en Algérie dans 6 à 7 mois».
«Ils existent bien évidemment des sceptiques, mais nous avons convenu avec nos amis russes de fabriquer ce vaccin», avait soutenu le Président de la République, rappelant que la fabrication de vaccins en Algérie «n’est pas chose nouvelle». Saidal compte produire on son unité de Constantine, à partir de septembre prochain, dans une première phase, 2,5 millions de doses de vaccins anti-Covid par mois, de type Sputnik V et Sinovac. Cette capacité pourra être augmentée en faisant appel à l’une des huit autres unités de production équipées et homologuées en Algérie pour réaliser le procédé de répartition aseptique «fill & finish» adopté, dans un premier temps, pour la production de ces deux vaccins. Pour le vaccin russe Sputnik V, Saidal devrait passer à la fabrication de la matière première, ce qui nécessitera plus de temps, a avoué le ministre. Il s’agit d’un partenariat stratégique avec l’institut de recherche russe, Gamaleya, qui s’étendra, également, à des produits de bio-technologie, notamment des médicaments d’oncologie qui coûtent à l’Etat 600 millions d’euros par ans.
Le vaccin produit par Saidal reviendra 45% moins cher qu’un vaccin importé actuellement, et sera 90% moins cher une fois la matière première produite localement. Cela fera une économie, pour le procédé «fill & finish» de plusieurs centaines de millions de dollars lorsqu’il s’agit de vacciner la population de tout un pays. Récemment, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, avait expliqué qu’il sera possible de gagner 5 à 6 dollars par dose, et lorsqu’on devra produire 50 millions de doses, cela fera 250 millions de dollars d’économie, «ce qui n’est pas négligeable». Le ministre a tenu à rassurer les citoyens algériens quant à la qualité des vaccins qui sont disponibles en Algérie attirant l’attention sur le fait que depuis le début des campagnes de vaccination à travers le monde, des milliards de personnes se sont fait vacciner, affirmant que s’il y avait un souci majeur engendré par l’administration de ces vaccins, il aurait été déjà signalé.
Lakhdar A.