Le dinar souffre toujours face à l’euro et le dollar

La trend baissier se confirme depuis la réouverture des frontières

Depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, la monnaie nationale perd sa valeur face aux monnaies étrangères convertibles.

Après avoir enregistré des niveaux records de baisse, elle rebondit légèrement fin mars dernier avant de retomber à nouveau, en raison de la levée des restrictions de voyage et la réouverture des frontières aériennes. La dévaluation du dinar depuis des mois n’est pas fortuite. Elle a été planifié dans la loi de Finances 2021 par les autorités qui prévoient une baisse graduelle de 5% chaque année durant trois ans. Cette mesure n’est plus nécessaire, actuellement, selon certains analystes qui plaident pour une revalorisation de la monnaie nationale pour soutenir l’économie nationale qui fait face à une grave crise de liquidité et manque de financement. La Banque d’Algérie a affecté 2.100 milliards de dinars pour refinancer les banques commerciales en vue d’accorder plus de crédits d’investissements et encourager l’épargne. Ce qui pourrait aider, en contrepartie, à générer des revenus à orienter vers le financement de l’économie nationale.
Encourage, en parallèle, l’exportation du produit local vers d’autres pays, notamment, africain. Dans ce contexte, la dévaluation de la monnaie nationale serait bénéfique à l’exportation et inversement à l’importation. Cependant, les autorités, actuellement tentent de trouver des solutions pratiques et efficaces pour ralentir l’effondrement des indices macroéconomiques plombés par la triple crise sanitaire, sociale et économique. Le problème structurel, dans ce cas, devient secondaire. L’importance réside dans l’instauration d’une bonne gouvernance et avoir une véritable vision stratégique pour pallier aux dysfonctionnements profonds qui perturbent ou paralysent le secteur économique et financier. La révision de la réglementation de change et de celle de la Monnaie et du crédit est indispensable pour réussir les réformes financières et éviter d’aller vers la création monétaire (comme c’était le cas en 2016), l’une des raisons de la chute de la valeur du dinar. Egalement, éviter de recourir à l’endettement extérieur, devenu inévitable, actuellement.
Le redressement espéré du dinar d’ici la fin de l’année 2021 est peu probable car les autorités réfléchissent déjà d’aller vers l’endettement (intérieur et extérieur) pour financer l’économie nationale, en crise aggravée par la baisse des revenus en devise suite à la baisse de la production et de l’exportation des hydrocarbures et la dégringolade des cours du pétrole. La monnaie nationale n’arrive pas à se remettre en position. La tendance de baisse s’est confirmée et risque de s’installer dans la durée après la réouverture des frontières et le retour de la circulation des voyageurs. La demande a augmenté et la valeur de la devise a suivi, tandis que celle du dinar a chuté. L’euro a gagné du terrain, à plus de 160, selon les cours officiels et resté à 190 DA, en moyenne, sur le marché noir. Idem pour le dollar américain qui a remonté à plus de 140 DA. Les deux principales monnaies convertibles étrangères s’imposent face au dinar.
Samira TK